Les données de la STRADA concernant le sans-abrisme

Parlement francophone bruxellois

Interpellation de Fatoumata Sidibé à Monsieur Emir Kir, Ministre en charge des affaires sociales – 9 mars 2012
Concernant : Les données de  la STRADA concernant le sans-abrisme. La réponse est disponible ici

Comme le souligne Monsieur Migisha dans son interpellation, les statistiques diffusées par la STRADA sont particulièrement éclairantes. Tout d’abord par rapport de la personne sans abri ; profil type qui est loin de l’image qu’on s’en faisait. Les personnes sans abris se distinguent par la multiplicité des parcours et des profils. L’exclusion du logement recouvre plusieurs réalités : violences conjugales, habitat précaires, expulsions, etc.

Le fait que 43% des personnes hébergées soient des femmes attirent particulièrement mon attention. Non pas que je sois surprise, puisque j’ai déjà eu l’occasion de mettre en évidence ce phénomène lors de différentes interventions au vu des violences intrafamiliales, sociales et institutionnelles auxquelles elles sont confrontées.

25 % des séjours concernent des familles, souvent monoparentales et il s’agit, comme le relève la STRADA, majoritairement  de mères accompagnées de 1 ou 2 enfants.


En outre, les femmes sont plus jeunes que les hommes, elles ont plus souvent entre 18 et 35 ans, les hommes ayant quant à eux entre 26 et 45 ans.

Les séjours des femmes sont plus courts, cela ne signifie pas qu’elles ont trouvé un logement ni qu’il soit convenable mais sans doute parce que les femmes font davantage jouer les réseaux familiaux et qu’elles peuvent être hébergées provisoirement chez des amis.


D’une enquête déjà réalisée par l’Association des maisons d’accueil et des services d’aide aux sans-abri (AMA) auprès de 44 affiliées il ressort que 49% des femmes hébergées étaient victimes de violences conjugales. Ce chiffre est véritablement interpellant et conforte la pertinence des données récoltées par la Strada.


Il est évidemment essentiel de continuer la mobilisation afin que les victimes de tels actes puissent être entendues, accueillies, mais aussi accompagnées et prises en charge par des services compétents. De même, il convient de les aider à se reconstruire et à reformuler un projet de vie.


Pour ce qui concerne plus particulièrement les enfants, vous annonciez avoir soutenu une étude de l’AMA sur la question de la place de ceux-ci au sein des maisons d’accueil. Cette  question est très importante.

Pourriez-vous indiquer quelles sont les premières conclusions de cette étude ou, à défaut, quand ces résultats seront-ils connus ?
Je souhaiterais revenir également sur le projet d’une maison d’accueil réservé aux jeunes personnes, via la maison d’accueil « Les Petits Riens ».

Vous nous faisiez part, lors des discussions budgétaires, du fait que le projet était bloqué pour des raisons d’infrastructure. Pourriez-vous me préciser où en est ce projet qui sera équipée de chambres individuelles et qui devrait permettre d’accueillir 15 jeunes âgées de 18 à 25 ans.

En outre, cette nouvelle structure bénéficierait de l’aide des différentes cellules (juridique  logement, insertion, santé, animation) de la Maison d’accueil existante et travaillera en étroite collaboration avec les services extérieurs. Il s’agit donc véritablement d’un projet méritant toute notre attention et notre intérêt.

Je souhaiterais aussi aborder la ligne d’écoute contre les violences conjugales qui a été mise en place. Les données que vous m’avez transmises en réponse à une question écrite me semblent importantes.  Plus de 7000 appels ont été enregistrés depuis la mise en service de cette ligne verte. En 2011, 65% des appels concernaient des violences entre partenaires. 90% des appelants étaient des femmes et 70% étaient des victimes.


Il serait intéressant de faire le bilan de cette ligne d’écoute téléphonique, mais aussi de dégager les pistes concernant les structures vers lesquelles les femmes sont orientées. Il conviendrait de suivre le parcours de ces dernières pour voir à quel moment elles finissent par trouver un logement et de quel type de logement il s’agit.

Une telle étude permettrait d’établir une traçabilité de l’accompagnement de ces femmes et d’observer leur situation au terme de leurs parcours de combattantes. Comment parviennent-elles à s’insérer dans le secteur du logement, condition préalable à une vis sociale épanouie.

Je pense donc que c’est bien une action globale est nécessaire entre les entités bruxelloises pour améliorer cette situation. Je pense qu’il est fondamental de travailler en étroite collaboration avec tous les niveaux de pouvoir pour trouver des solutions à plus long terme pour ces familles. A ce sujet, les données récoltées par la Strada sont exploiter pour orienter les politiques

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