Discrimination à l’entrée des lieux de sortie: La législation belge en la matière reste insuffisante !

Communiqué de presse
Discrimination à l’entrée des lieux de sortie: La législation belge en la matière reste insuffisante !
Le lundi 1 février 2016
Pour  Fatoumata Sidibé, députée bruxelloise  DéFI, il est temps de prendre à bras le corps la problématique  de  la  discrimination  des  citoyens  d’origines  plurielles,  et  en  particulier  des jeunes, à l’entrée des lieux de sortie en Région de Bruxelles-Capitale. “La législation belge contre  le  racisme   est  bien  insuffisante  pour  combattre  cette  forme  spécifique  de discrimination”, déplore-t-elle.
La discrimination dans les lieux de sortie est une réalité à laquelle beaucoup de jeunes sont confrontés et ce, malgré l’existence de lois anti-discrimination. “Les jeunes qui sont recalés à l’entrée d’une discothèque le vivent souvent mal, ce qui renforce le sentiment d’exclusion”, indique la députée. Les pratiques de sélection, loin d’être marginales, semblent relever d’un problème structurel par lequel certains groupes sont plus concernés que d’autres.
Les motifs pour interdire l’accès sont très flous. D’ailleurs, il ne s’agit pas d’une interdiction radicale  et  absolue,  mais  bien  d’une  «admission  sélective».  Il  s’agirait,  entre  autre,  de “restreindre le nombre de jeunes d’origine étrangère de manière préventive, pour éviter une baisse de la fréquentation du lieu”, souligne Fatoumata Sidibé.
Cette «admission sélective» aura pour conséquence “que les personnes d’origine allochtone se verront refuser l’accès tout simplement en raison de leur origine. Alors que la plupart des exploitants  reconnaissent  le  caractère  inéquitable  de  ces  pratiques,  ils  déclarent  en  même temps  qu’en  raison  de  la  continuité  nécessaire  dans  l’entreprise,  ils  ne  peuvent  pas  (ou difficilement) se passer d’une telle mesure”, pointait déjà le Centre pour l’Egalité des Chances et la lutte contre le Racisme en 2009.
Le  Centre  interfédéral  pour  l’égalité  des  chances  rappelle  qu’  il  est  permis  aux  portiers  de poser des actions préventives de contrôle pour maintenir le calme et l’ordre. “Mais hélas, les limites de la loi sont souvent dépassées et on tombe dans le piège des généralités, du délit de faciès”, regrette la députée.
Par  ailleurs,  la  sensibilisation  reste  timide.  Dans  son  dernier  rapport,  le  Centre  interfédéral pour  l’égalité  des  chances  continue  de  dresser  un  pénible  constat  :  “Si  des  campagnes  de sensibilisation ont permis d’attirer l’attention sur cette problématique, notamment au niveau des discothèques, le constat est fait que trop de jeunes d’origine étrangère ne réagissent plus et semblent se résigner à ces pratiques discriminatoires.”
Partant,  comme  annoncé  en  juin  2015,  Fatoumata  Sidibé  a  déposé  une proposition  de résolution relative à la discrimination à l’entrée des discothèques et autres lieux  de sortie. Ce texte est sur la table de la majorité.

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