Evaluation du dispositif hivernal 2016-2017 pour personnes sans abri de Bruxelles

ARCC
Interpellation de Mme Fatoumata SIDIBÉ (F) à M. Pascal SMET et Mme Céline FREMAULT.
Concernant « l’évaluation du dispositif hivernal 2016-2017 pour personnes sans abri de Bruxelles » – 3 mai 2017. La réponse est disponible ici.

Avec le printemps, on assiste à la fermeture progressive des centres ‘hébergement pour les personnes sans abri, ouverts durant le Plan hiver. Le lundi 27 mars, la fermeture graduelle des lieux d’hébergement a débuté par celle du centre de Haren qui constituait le volet fédéral du Plan hiver qui a accueilli 300 hommes seuls. Ces 300 places hivernales  s’ajoutaient aux 750 ouvertes par la Région.
Par conséquent, depuis le mois d’avril, la capacité d’accueil ne permettra plus de répondre à toutes les demandes, et la priorité sera donc déterminée par la vulnérabilité de la personne sans abri : familles avec enfants, femmes seules, hommes malades, etc.
À côté du Samu social, opérateur principal, de nombreux acteurs sont confrontés au problème du sans-abrisme: les restaurants sociaux, les maisons médicales, les associations comme Médecins du monde ou  Infirmiers de rue, le secteur de la santé et de l’action sociale, mais aussi les acteurs de premier plan que sont les communes, les CPAS et les centres d’urgence.
Le Samu social devait veiller, avec les CPAS, au bon fonctionnement du dispositif hivernal.
Il revenait au Collège réuni de fournir les moyens supplémentaires pour lui permettre d’assurer cette mission. Au-delà de la pénurie éventuelle de places d’accueil, il importait d’éviter que des sans -abris ne soient obligés de rester à la rue alors que des places d’accueil qui avaient été réservées n’étaient pas occupées.
Il y a aussi l’important travail de maraude, qui permet d’aller à la rencontre de celles et ceux qui ne sont plus  en situation de formuler une demande d’hébergement ou qui refusent de dormir dans un centre d’urgence.
Tous les indicateurs confirment une augmentation générale, au fil des ans, de la population des sans -abri et des demandes journalières d’hébergement de la part des familles, des femmes isolées ou avec enfant(s), ainsi qu’une augmentation des personnes chronicisées dans l’errance à Bruxelles et, dans cette catégorie, du nombre de femmes. Selon le Samu social, en 2015-2016, le nombre de femmes différentes hébergées a augmenté par rapport aux deux hivers précédents, plus précisément, un accroissement de 27% par rapport à l’hiver 2014- 2015. Le  Samu social insiste également sur le fait que le turn-over est plus faible pour ce public, qui tend à rester plus longtemps dans ces centres d’hébergement, et sur la question interpellante des troubles psychosociaux, qui représentent une cause majeure de rupture.
Le traitement des chiffres qui sont avancés par le Samu social révèle une hausse inquiétante du nombre de  sans-abri. On constate également une tendance importante et préoccupante, à savoir l’augmentation du nombre d’enfants en situation d’errance. Ainsi, on a pu lire dans la presse hier que 90 familles dorment pour l’instant dans les hébergements d’urgence, soit 120 enfants. C’est un phénomène très important.Je voudrais ouvrir une parenthèse par rapport à l’inauguration du centre de jour Doucheflux qui a eu lieu ce 26 avril dans son nouveau bâtiment, à Anderlecht. Il s’agit d’un projet pionnier inédit pour personnes précarisées que nous suivons depuis de nombreuses années. Il est vraiment le fruit de plus de cinq ans de mobilisation et offre effectivement des services de jour. Il est important de noter que ce lieu centralise en un  seul et même endroit, des douches, un salon-lavoir, des consignes, un guichet d’information, ainsi qu’un espace lumineux qui permettra d’organiser des rencontres, activités et formations.
Mes questions sont les suivantes:

  1. Ce projet ambitieux a pu voir le jour grâce à des bénévoles, donateurs, investisseurs, sponsors ou soutiens privés. On sait aujourd’hui que l’association a besoin également du soutien des autorités publiques afin de prendre en charge les finitions, l’équipement et d’assurer la pérennisation du centre. Je l’ai dit, depuis la fin du plan hivernal, plusieurs centaines de personnes dont de nombreux enfants et familles ont été priées de quitter les bâtiments. Mes questions  sont donc les suivantes. Quel est le bilan du Plan Hiver 2016-2017 ?
  2. Avez-vous des informations par rapport au nombre d’enfants en situation d’errance ?
  3. Quelles sont les mesures de prévention mises en place pour faire face au défi grandissant ?
  4. Vous annonciez en novembre 2016 que le bâtiment du boulevard Poincaré destiné à l’accueil hivernal serait rénové afin d’accroître de 110 places les possibilités d’accueil. Le permis a-t-il été délivré ?
  5. Quid des conteneurs, destinés aux sans-abri qui possèdent un chien qui devaient être installés dans le foyer Georges Motte pour répondre aux exigences de sécurité et ne plus devoir affronter les problèmes que l’on a connus l’année dernière ?
  6. Quel est l’état des collaborations avec le pouvoir fédéral ?

Leave a comment