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Interview BX1 Fatoumata Sidibé : “Les violences faites aux femmes ont un coût énorme pour la société”

Fatoumata Sidibé : “Les violences faites aux femmes ont un coût énorme pour la société”
Fatoumata Sidibé (DéFI), députée bruxelloise, a répondu aux questions de Jean-Jacques Deleeuw ce mercredi dans L’Interview sur BX1.

La députée bruxelloise est revenue sur la récente manifestation pour la lutte contre les violences faites aux femmes, organisée samedi dernier en France et dimanche en Belgique, en même temps que le mouvement des Gilets jaunes. « Il faut entendre les gilets jaunes, notamment le malaise social qui en découle. Les femmes sont les premières souffrir des mesures d’austérité. Mais il n’y a pas de comparaison à faire entre les deux mouvements. La manifestation de dimanche dernier a été un vrai succès. On est en train de monter en puissance. Le temps des constats, c’est fini. Il est temps de mettre fin aux violences machistes », affirme-t-elle. « Il faut une priorité nationale pour lutter contre les violences faites aux femmes. Des mesures sont pour l’instant prises mais les violences ne baissent pas. (…) Il y a cette année 33 cas de féminicide dans la presse, mais on n’a pas de statistiques complètes ».


Fatoumata Sidibé demande notamment de « mieux protéger les victimes », et « mieux prendre en compte leurs plaintes à la police ». Elle souhaiterait notamment la mise en place d’un numéro de téléphone permettant aux victimes de se confier et d’être mieux protégées, comme cela se fait déjà en France. « Il y a une demande d’actions concrètes aujourd’hui. Car ces violences ont un coût énorme pour la société. Les femmes victimes de ces violences ont des vies quasiment détruites… », estime-t-elle.

« Emmanuelle Praet ? On peut s’interroger »

La députée bruxelloise est également revenue sur le départ d’Emmanuelle Praet de RTL-TVi en raison de ses propos sur le plateau de C’est tous les jours dimanche. « Emmanuelle Praet est une chroniqueuse acerbe. Je pense qu’on peut s’interroger par rapport au traitement qu’elle a reçu. Je me demande si elle aurait été traitée différemment si elle avait été un homme. Emmanuelle Praet est une chroniqueuse, et non journaliste, donc elle peut avoir des points de vue », affirme Fatoumata Sidibé.

Elle a enfin évoqué les journées du Burundi, organisées cette semaine au Sénat et au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Ces journées permettent notamment d’offrir un espace de rencontres et de réflexions entre Burundais de la société civile, vivants au Burundi ou en exil. « C’est un dialogue avec les Burundais, qui a été lancé notamment par le collectif des femmes burundaises pour la paix et la démocratie, qui a permis l’organisation de ces journées. Le Burundi est traversé par des conflits violents, qui font que 400.000 Burundais vivent aujourd’hui hors du pays. Les femmes se sont donc mobilisées pour lancer un message de paix dans le monde entier », explique Fatoumata Sidibé.

La lutte contre les violences faites aux femmes, le cas Emmanuelle Praet, les journées du Burundi… : découvrez l’intégralité de L’Interview de Fatoumata Sidibé (DéFI) dans notre replay.

Retrouvez L’Interview du lundi au vendredi à 12h45 sur BX1.

Fatoumata Sidibé propose la création d’un musée de l’Immigration

Fatoumata Sidibé propose la création d’un musée de l’Immigration
Le mardi 4 septembre 2018.
En suspens depuis 2001, le projet du musée de l’Immigration n’a toujours pas vu le jour. Fatoumata Sidibé, députée bruxelloise DéFI et présidente de DéFI Femmes, relance ce “projet salutaire pour repenser les valeurs communes”. Elle a d’ailleurs déposé, en avril dernier, une proposition de résolution en ce sens au parlement bruxellois.   

Invitée de L’Interview sur BX1 ce mardi 4 septembre, Fatoumata Sidibé ne manque pas de rappeler qu’ « on manque de volonté politique pour créer un musée de l’Immigration. Il y a eu un projet mais qui a été arrêté car les discussions avec le fédéral n’ont jamais abouti. Il faut que la Région soit proactive pour fédérer autour d’elle et aboutir. »
Pour Fatoumata Sidibé – par ailleurs candidate DéFI à la Ville de Bruxelles pour les élections d’octobre prochain – ce musée permettra à chacun de découvrir la culture de l’autre à Bruxelles, capitale de l’Europe et du cosmopolitisme. Les différentes vagues d’immigration ont construit la Belgique que nous connaissons aujourd’hui. Il faut donc “transformer le regard de la population sur la migration”, précise-t-elle.

L’élue amarante dénonce ainsi le “manque d’intérêt politique pour ce sujet”, qui demeure pourtant crucial. Le contexte actuel favorise et facilite les discours haineux, racistes et antisémites, qu’il faut, à tout prix, combattre.
Pour la présidente de DéFI Femmes, ce musée de l’Immigration en Région bruxelloise permettra également de “faire une société ensemble”.
Fatoumata Sidibé demande donc que le gouvernement bruxellois mette tout en oeuvre pour, enfin, ouvrir ce musée de l’Immigration. La députée DéFI demande également la création d’un comité spécifique garantissant une programmation de qualité.
Dans la presse également :
La Libre Belgique

 

 

DéFI veut un musée de l’immigration

3 septembre 2018,  La Libre : DéFi veut un musée de l’immigration

Défi veut un musée de l’immigration
La Libre Belgique* – 03 sep. 2018
Page 11
* La Libre Belgique édition nationale, La Libre Belgique Liège, La Libre Belgique Hainaut, La Libre Belgique Brabant Wallon, La Libre Belgique Bruxelles
Et si Bruxelles avait un musée de l’immigration, au même titre que Paris ou Londres ou New York ? Pour Fatoumata Sidibé, c’est une évidence. Pourtant, la députée bruxelloise (Défi), ne voit rien venir alors que la création d’un tel musée a été maintes fois annoncée.“On parle de ce projet depuis 2001. À l’époque, il avait été question de mettre en place un comité scientifique pour travailler sur la question. L’ancien Hôtel des douanes (un bâtiment de 800 m2 sur le site de Tour et Taxi, NdlR) était pressenti pour l’accueillir. Des pourparlers ont été menés et puis… le projet a été abandonné. S’il est aux oubliettes aujourd’hui, 17 ans plus tard, c’est à cause d’un manque de volonté politique” , soupire Fatoumata Sidibé, qui a déposé une proposition de résolution au Parlement bruxellois.
Et si ce document n’a rien de contraignant, la députée espère pouvoir (r) ouvrir le débat sur ce projet qu’elle voit comme un outil d’éducation, de lutte contre toutes les formes de racisme et de compréhension de la société. “Chaque fois que j’en parle, je suis muselée. On me répond soit qu’il n’y a pas assez de fonds, soit que ça ne figure pas dans l’accord de majorité. C’est un projet d’envergure qui mérite de penser plus loin qu’une seule législature. Aujourd’hui, il y a toute une génération qui ignore l’histoire de l’immigration en Belgique. Or, si l’on veut construire une société ensemble, il faut enseigner l’immigration.”
Fin 2017, trois ans après avoir été frappé par un attentat, le Musée juif avait rouvert ses portes avec une exposition sur l’immigration intitulée “Belgique, terre d’accueil”. La responsable de l’exposition avait alors rappelé “qu’au vu de l’actualité, il est plus que jamais nécessaire d’ouvrir un tel musée. Il faut expliquer qui a forgé Bruxelles pour en faire ce qu’elle est aujourd’hui et réfléchir à ce qu’elle devra être demain”.
S. F

La négrophobie, un racisme “pernicieux” bien ancré

La négrophobie, un racisme “pernicieux” bien ancré
La Libre Belgique
– 07 sep. 2018
Page 8
*
La Libre Belgique : édition nationale, Liège, Hainaut, Brabant Wallon, Bruxelles.
Avant le “tu es trop noire” à Cécile Djunga, il y a le “tu es un singe” à Christiane Taubira, le “tu prendras bien une banane” à Cécile Kyenge (ex-ministre italienne), le “tu rentrerais bien dans ton pays” à Germain Mugemangango (porte-parole du PTB), le “on ne veut pas de toi sur le terrain” d’un parent à un Romelu Lukaku encore enfant. Tout ça pour une couleur de peau. Avec son coup de gueule ce mercredi sur Facebook, à peine quelques semaines après les incidents au Pukkelpop et à Aarschot, la présentatrice météo de la RTBF a été “la voix des sans-voix” , dixit Patrick Charlier, le directeur d’Unia. Car, si peu de monde dénonce, il ne faut pas se pencher longtemps sur la question de la négrophobie pour constater l’ampleur du phénomène. Aline, une jeune Belge aux origines congolaises, a été confrontée très tôt au racisme. Dans les plaines de jeux,

des enfants la surnomment “Blanche-Neige” ou “Bamboula”. Furieuse, sa mère voudra la protéger et jugera mieux de lui dire de faire profil bas. “Elle m’a dit : parce que tu es métisse, on va te faire des remarques. Il faut que tu sois irréprochable. Je devais faire en sorte de ne nourrir aucun cliché sur les Noirs : ne pas sentir fort, ne pas être bordélique, ne pas être en retard, etc.” Vingt ans après avoir délaissé les toboggans et les balançoires, elle constate que les clichés auxquels elle a été confrontée petite sont encore largement répandus. “Se faire traiter de Bamboula, encore aujourd’hui, ce n’est pas si rare que ça! Et c’est fatiguant de devoir toujours se défendre ou d’accorder quelconque importance à ce genre de propos. Donc parfois, je laisse couler”, raconte-t-elle.

La mère de Christine, jeune Liégeoise sortie des études il y a quatre ans, a quant à elle toujours dit à sa fille que son meilleur bouclier serait l’humour. Pour son premier job d’étudiante, elle doit passer un entretien d’embauche. Ni le nom sur son CV, ni sa voix au téléphone ne trahissent ses origines. Dans le restaurant de son potentiel futur employeur, elle est accueillie par “Oh, je ne savais pas que vous étiez Noire”. Christine ne prendra pas la peine d’aller plus loin. “Moi, je ne savais pas que vous étiez gros”, rétorque-t-elle juste avant de fermer la porte, sans la claquer. “J’aurais pu crier au scandale mais je préfère sourire, renvoyer aux gens leur propre bêtise et les regarder se sentir mal. C’est plus jouissif et moins frustrant! Mais ça demande de l’entraînement pour trouver la bonne phrase au moment opportun. Heureusement, quand on est confronté à des méga-clichés du genre ‘les Noirs et les singes’, on développe vite un certain sens de la repartie”, ironise-t-elle.
Un terme peu utilisé D’après une enquête menée par trois grandes universités du pays et publiée par la Fondation Roi Baudouin en décembre 2017, 80 % d’Afro-descendants ont été victimes de discriminations, d’inégalités de traitement ou de racisme en raison de la couleur de leur peau ou de leurs origines. “On a tous été confrontés à ça un jour, d’une façon ou d’une autre”, estime Fatoumata Sidibé, députée bruxelloise. “Sur les réseaux sociaux, c’est très violent. Dans la vraie vie, même en politique, c’est beaucoup plus pernicieux. On vous fait comprendre que vous êtes toléré, qu’on vous fait une faveur. Comme si les Noirs n’étaient pas légitimes”, explique celle qui estime que le mot “négrophobie” est encore sous-utilisé. “Le racisme anti-Noirs est banalisé. Un jour, sur le temps de midi, une dame et sa petite fille mangeaient ensemble. La gamine m’a dévisagée et m’a traitée de Bamboula. Ce n’est pas un terme qu’elle suce de son pouce, elle l’a entendu quelque part… Pareil pour ce petit garçon de trois ou quatre ans croisé dans la rue qui dit ‘Maman regarde, une négresse ’. On ne peut plus accepter cela.”  En août, au festival Pukkelpop, à Hasselt, deux jeunes femmes de couleur noire ont été molestées, un groupe de jeunes chantant en outre à leur endroit : “Couper les mains, le Congo est à nous”.
Le 28 août, en gare d’Aarschot, un adolescent noir de 15 ans a été bousculé puis jeté sur les voies de chemin de fer par un groupe d’adultes. Trois personnes ont été interpellées à la suite de ces faits. Infrabel a porté plainte. Le 5 septembre, Cécile Djunga, présentatrice de la météo à la RTBF, révèle, dans une vidéo, qu’elle est depuis un an victime de messages racistes de la part d’internautes et de téléspectateurs.

Sarah Freres

J’ai été refusée à l’entrée d’un restaurant …

« J’ai été refusée à l’entrée d’un restaurant …
Sud Presse – 07 sep. 2018
Page 4,5
* Sud Presse : La Meuse – Basse Meuse, La Capitale Brabant Wallon, La Nouvelle Gazette -Charleroi, La Capitale, La Meuse – Liège, La Meuse – Huy Waremme, La Nouvelle Gazette – Centre,La Nouvelle Gazette – Entre Sambre et Meuse, La Province, La Meuse – Luxembourg, La Meuse -Namur, Nord Eclair – Tournai, La Meuse – Verviers, Nord Eclair – Mouscron.
Fatoumata Sidibé (DéFI) s’est vu refuser l’entrée dans un restaurant.« Il y a trois ans, la patronne n’a pas voulu que je franchisse son seuil. Elle disait qu’une ‘mulâtre’ venait souvent manger dans le coin et partait ensuite sans payer. Malgré que j’ai ensuite montré mon argent, elle a refusé. J’ai donc porté plainte. Je me suis dit que si je me taisais aussi, qui allait en parler et qui allait élever les consciences au problème du racisme ? » , nous confie la députée bruxelloise.
« Sur les réseaux sociaux, je reçois aussi des insultes du style : négresse va développer ton village dans ton pays. Heureusement, je suis assez forte pour passer outre. On m’a aussi refusé, dans le train, ma carte de transport parlementaire. L’accompagnateur affirmait que c’était une fausse. Mon fils, lui, a été refusé d’entrer dans une discothèque. Il a appelé la police. On lui a répondu que le portier étant noir, il ne pouvait être raciste. Or, on sait tous que des quotas sont exigés », ajoute-t-elle.
« La négrophobie est grandissante et on n’en parle pas assez. C’est un racisme pernicieux et normalisé. L’emoji caca de l’ancienne Miss Belgique a par exemple été totalement minimisé. Mais il y a aujourd’hui un mouvement qui veut dénoncer et faire connaître ce triste et inacceptable phénomène » , conclut M me Sidibé.

Bientôt plus de noms de femmes dans l’espace public

26 juillet 2018  dans La Capitale : Pour plus de rues avec des nos de femmes.
Un projet de résolution pour l’attribution de plus de noms de femmes dans l’espace public.

À la rentrée, les députés bruxellois devront se pencher sur un projet de résolution (déjà cosigné par les partis de la majorité) qui vise à donner plus de noms de femmes pour les rues, dans l’espace public.
Actuellement, les femmes sont sous-représentées par rapport au nombre de rues qui rendent hommage à des hommes.Boulevard Anspach, avenue Brugmann, rond-point Schuman, place Victor Horta, métro Eddy Merckx… Un grand nombre de nos rues rendent hommage à des personnes importantes pour l’histoire de Bruxelles, du pays ou du monde. Mais il s’agit, pour une écrasante majorité, de noms d’hommes. Les femmes sont très peu mises en avant. Ce constat ne concerne pas que la région bruxelloise. En Europe, plusieurs villes déjà réfléchissent et œuvrent pour féminiser les noms de rues.
La députée DéFI Fatoumata Sidibé souhaite que Bruxelles s’engage elle aussi. Elle a donc déposé une proposition de résolution à ce sujet, co-signée par des députés de chaque parti de la majorité. Elle sera discutée en commission des finances et des affaires générales à la rentrée et devrait a priori faire consensus.
Le texte prévoit l’établissement d’un inventaire, par commune voire par quartier, des noms dans l’espace public, « afin d’objectiver le problème
», explique Fatoumata Sidibé. Il s’agira aussi de confier, à une « instance à déterminer », la mission de proposer des noms de femmes qui pourraient servir pour des rues, places, bâtiments, arrêts de transports, etc. Une sorte de liste dans laquelle pourraient puiser les communes.
Ce sont les communes qui restent compétentes pour nommer les rues, mais la députée DéFI espère que ce texte sera un encouragement fort pour que celles-ci soient attentives au déséquilibre actuel entre noms d’hommes et noms de femmes.
« Pour que la ville appartienne aux femmes, il faut aussi que la ville les rende visibles », estime Fatoumata Sidibé. « Dans la conception patriarcale de notre société, les femmes ne sont que locataires de l’espace public, qui reste le terrain des hommes. Cette mesure est positive. Elle met en avant des femmes, ce qui renverse la tendance actuelle où l’on ne montre les femmes que comme des victimes. »
Mercredi, Juillet 25, 2018 – 19:48
En l’absence d’étude précise, on ne peut chiffrer exactement l’écart entre le nombre de rues rendant hommage à des hommes et ceux à des femmes. Nos confrères du Soir avaient estimé qu’à la Ville de Bruxelles, 26 % des rues avaient des noms d’hommes, contre 4 % pour les femmes. Et encore, c’est un bon chiffre. Nous avons fait le même exercice pour Saint-Gilles : 41 % de rues en hommage à des hommes, 0,8 % pour les femmes. À Saint-Josse : 40 % contre 2,6 %. En encore, souvent, les femmes sont en réalité des princesses ou des reines. À Ixelles, récemment, la rue Malibran a été rebaptisée rue Maria Malibran, pour mettre en avant le fait qu’il s’agissait d’une femme, cantatrice.
Mercredi, Juillet 25, 2018 – 19:52
De notre experte en questions de genre, Julie Gillet, chargée d’études aux Femmes Prévoyantes Socialistes
Que pensez-vous de cette proposition pour féminiser les noms de rue ?
C’est symbolique, mais important. Les femmes sont invisibilisées partout, surtout dans l’histoire. Leur donner des noms de rues, cela permet de réécrire l’histoire, réhabiliter les femmes. Il y a eu énormément de femmes importantes, mais on ne les a pas mises en avant. Cela permet aussi de donner des exemples pour les jeunes filles, pour qu’elles puissent se dire qu’elles aussi, elles peuvent être poétesse, scientifique, ou autre.
Pensez-vous que ce changement puisse aider les femmes à se réapproprier l’espace public ?
Cela peut envoyer le message que les femmes ont leur place dans l’espace public, mais il faut surtout des mesures concrètes : éclairage public, trottoirs assez larges pour les poussettes, rues conviviales, terrains sportifs adaptés aux deux sexes…
Mercredi, Juillet 25, 2018 – 19:53
La commune de Molenbeek a cette année rebaptisé une place au nom de Loubna Lafquiri, victime des attentats de Maelbeek. Au-delà de l’hommage, pour la bourgmestre Françoise Schepmans (MR), le fait que Loubna Lafquiri soit une femme était aussi important. « Nous avons 4 rues avec des noms féminins. Il faut changer ça. De façon plus générale, je pense que les autorités sont désormais plus attentives à la question de genre. Quand j’ai commencé la politique il y a 30 ans, personne n’en parlait. »
Mercredi, Juillet 25, 2018 – 19:54
« Noms peut-être ! » est le nom d’une collective (féminin de collectif) qui milite pour mettre en avant les femmes, notamment en les visibilisant dans l’espace public. Féminiser le nom des rues fait partie des revendications de l’organisation féministe. En novembre 2017, pour leur première action, les militantes avaient rebaptisé les rues des Marolles en collant de fausses plaques. La place Poelaert était devenue la place Simone Veil. « Le but est de faire mieux connaître les grandes femmes belges et étrangères au public bruxellois, de sensibiliser à l’invisibilité des femmes dans nos espaces publics et dans l’histoire mais aussi de donner des modèles positifs à toutes les Bruxelloises », expliquait la collective.
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Cette année, en avril, « Noms peut-être ! » s’est intéressée à l’ULB, en rebaptisant cette fois-ci les amphithéâtres et pour dénoncer le fait que seule une salle sur dix, à l’ULB, porte le nom d’une femme. Une action qui a donné des résultats, puisque l’université a décidé en juin, et suite à une rencontre avec la collective, de baptiser cinq auditoires du campus Erasme d’après des femmes remarquables dans des domaines scientifiques.
Plus récemment, « Noms peut-être! » a réagi à l’annonce des noms que porteront les nouvelles rues du site Tour & Taxis. Un concours avait été lancé sur internet pour que le public choisisse des noms. Un jury a ensuite tranché. Sur les 27 rues, seules deux ont des noms de femmes. Il n’y en a pas pour les hommes en revanche, mais les « chicons », le « stoemp » et la « frite » ont leur rue. Une occasion manquée, pour la collective.

Bientôt plus de noms de femmes dans l’espace public ? La proposition est lancée

Bientôt plus de noms de femmes dans l’espace public ? La proposition est lancée

https://bx1.be/news/bientot-plus-de-noms-de-femmes-lespace-public-proposition-lancee/

La députée bruxelloise Fatoumata Sidibé (DéFI) a fait une proposition de résolution afin que les femmes soient mieux représentées dans les noms de lieux dans l’espace public. Elle souhaite ainsi une meilleure égalité de l’espace public, pour permettre ainsi aux femmes d’être mieux représentées et de mieux se sentir dans cet espace.

Selon Fatoumata Sidibé, les noms des rues bruxelloises sont composées à près de 26% de noms d’hommes et à seulement 3,6% de noms de femmes. “L’espace public est calqué sur le modèle patriarcal”, explique la députée bruxelloise. “À différents niveaux de la vie politique, sociale, culturelle, sportive, artistique… les femmes sont bien plus faiblement représentées. (…) Loin de n’être qu’une sorte de reconnaissance symbolique, l’attribution de noms de femmes célèbres à des espaces publics est un acte politique”, confie-t-elle. “C’est important que les femmes aient leur pleine place dans l’espace public”.

Cela ne signifie toutefois pas que la Région bruxelloise aura un pouvoir contraignant pour changer le nom des rues, des édifices ou des arrêts de transports en commun à l’avenir. Le but est d’abord de lancer une étude pour connaître exactement la présence de noms féminins dans l’espace public, avant de créer une base de données de noms de femmes afin de permettre aux autorités locales de puiser dans cette base afin de féminiser à l’avenir les noms des rues ou artères. “Je pense que la conquête du pouvoir pour les femmes commencera par la conquête de l’espace public”, explique encore Fatoumata Sidibé.

La Ville de Bruxelles avait notamment lancé en 2017 une campagne visant la promotion des femmes via la toponymie de son espace public, alors que le canton de Genève, en Suisse, la ville de Nantes, en France, ou encore les villes belges de Namur et d’Anvers ont également voté des propositions visant à rendre les femmes plus visibles dans les noms des rues, des quartiers ou encore d’autres édifices publics.

Communiqué de presse du 8 mars 2018.

Communiqué de presse du 8 mars 2018. Fatoumata Fathy Sidibé Députée bruxelloise Droits des femmes

Fatoumata Sidibé propose de féminiser l’espace public.
En pleine lutte contre le harcèlement et le sexisme, toute l’Europe a porté un regard attentif à la condition féminine, et aux difficultés que les femmes rencontrent, avec, en arrière plan, une volonté d’appliquer pleinement le principe d’égalité.  Mais, la concrétisation du principe d’égalité ne passe pas uniquement par une égalité de salaires et de traitement, il s’agit de donner aux femmes plus de place dans l’espace public. Tout en continuant de lutter contre le harcèlement de rue, cette reconnaissance de la place des femmes doit se faire au sens large du terme, en attribuant désormais leur nom aux rues, places, bâtiments publics, stations de métros, gares, bus, trams, etc.  Fatoumata Sidibé, députée bruxelloise DéFI et présidente de DéFI Femmes, a déposé une proposition de résolution en ce sens. Ce texte s’inscrit dans une dynamique européenne. De nombreuses villes ont déjà adopté des politiques volontaristes pour une féminisation de leurs espaces publics, tandis que la Belgique reste un mauvais élève. En effet, Bruxelles ne compte que 3,6% de noms de rues attribués aux  femmes, contre 26% pour les hommes !
L’espace public est genré et est encore calqué sur le système patriarcal qui confine les femmes dans la sphère privée, celle de la reproduction (activités domestiques, de soins, de reproduction), et réserve les actions des hommes dans la sphère publique et politique (activités de production). C’est aussi au nom du patriarcat que les femmes sont moins représentées dans la vie politique, économique, sociale, culturelle, sportive, artistique, etc.
Bien que les femmes soient les premières usagères des transports en commun « les noms de femmes ne courent pas les rues. Aujourd’hui, l’espace public reste  le terrain de jeu et de chasse des hommes. Le harcèlement de rue est là pour montrer aux femmes quelles n’ont rien à faire dehors. Les hommes sont les propriétaires de l’espace public, tandis que les femmes n’en sont que les locataires », affirme Fatoumata Sidibé.
C’est pourquoi, la députée a déposé une proposition de résolution visant à attribuer des noms de femmes dans l’espace public.
La proposition de résolution de Fatoumata Sidibé demande au gouvernement bruxellois de :
⇒ Mener une étude sur la présence des femmes dans l’espace public.
⇒ Confier à une instance le soin de proposer des noms de femmes.
⇒ Recommander aux autorités et aux communes la féminisation de l’espace public.Ainsi, l’élue amarante propose un véritable acte politique, avec la volonté de donner une meilleure visibilité et reconnaissance des femmes à travers la dénomination des espaces publics. « Après le slogan ‘ mon corps m’appartient’, un nouveau combat féministe  voit le jour : « la rue m’appartient aussi. La conquête du pouvoir passera aussi par la conquête de l’espace public ”, conclut Fatoumata Sidibé. #laruemappartientaussi
#8mars
#desruesetdesfemmes

Communiqué de presse 6 février 2018

Communiqué de presse : Journée internationale contre les mutilations génitales : il y a dans l’excision une dimension de « viol collectif » ! – 6 février 2018

Ce 6 février, Journée internationale contre les mutilations génitales, Fatoumata Sidibé, députée bruxelloise DéFI et présidente de DéFI Femmes, rappelle qu’en dépit des avancées obtenues au niveau législatif et sur le terrain, le nombre de femmes et de filles ayant subi une mutilation sexuelle dans le monde augmente. Elles seraient aujourd’hui 200 millions dans une trentaine de pays d’Afrique et du Moyen-Orient. C’est 70 millions de plus par rapport à 2014 !

Pour Fatoumata Sidibé, les mutilations génitales sont une violation des droits à la sécurité, à la vie, à la santé, à la dignité, à l’intégrité physique, une torture, un traitement inhumain et dégradant. Il y a dans l’excision, une dimension de «  viol collectif « .
⇒ En Europe, il y aurait environ 500.000 femmes excisées et 180.000 jeunes filles menacées chaque année. À l’échelle de la Belgique, en 2012, on estimait à 13.112, le nombre de femmes et filles très probablement excisées, et à 4.084 celles étant dans le risque de l’être. Ces chiffres ont doublé depuis 2008. 
“Derrière ces chiffres, ce sont des femmes et de filles qui sont amputées d’une partie de leur corps, mais aussi d’une partie de leur vie, car les conséquences physiques et psychologiques peuvent durer toute la vie, quand elles ne sont pas mortelles”, déplore la députée DéFI.
En trois ans, le Centre médical d’aide aux victimes de l’excision (CeMAVIE) au CHU Saint-Pierre a reçu 750 patientes, 2000 consultations, pratiqué 75 interventions chirurgicales et 30 reconstructions clitoridiennes.
⇒ En matière de prévention et de sensibilisation auprès des familles des fillettes exposées, Fatoumata Sidibé se réjouit du projet pilote initié avec l’Office de la naissance et de l’enfance (ONE) et le Groupe pour l’abolition des mutilations sexuelles (GAMS) visant à sensibiliser les mères provenant d’un pays à risque via des animatrices communautaires dans les locaux de l’ONE.  Mais il faut intensifier la prévention jusqu’à la majorité de l’enfant.
En matière d’asile, sur base d’un risque d’excision, le statut de réfugié peut être reconnu à une fillette intacte (et à sa famille) en Belgique. Afin de s’assurer que l’enfant ne subira pas de MGF après avoir reçu le statut de réfugié, le Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides (CGRA) a mis en place un mécanisme de prévention. La/les personnes responsables signent un engagement sur l’honneur et s’engage(nt) chaque année à envoyer un certificat médical prouvant que leur fille n’a subi aucune mutilation génitale.
⇒ « Je plaide pour rendre cette procédure obligatoire pour toutes les familles des fillettes exposées, et ce jusqu’à leur majorité et quel que soit statut administratif ou leur nationalité », explique Fatoumata Sidibé.
En effet, si nous n’avons aucune preuve de la pratique de l’excision en Belgique, les excisions clandestines ne sont pas exclues. Par ailleurs, les jeunes filles qui rentrent dans leurs pays d’origine risquent d’être excisées, parfois à l’insu de leurs parents.
« Certains autres pays européens ont rendu un examen médical obligatoire avant et après des voyages en cas de risque d’excision, ou encore lors des visites médicales scolaires », pointe la députée amarante.
Les objectifs de développement durable appellent à mettre un terme aux mutilations génitales féminines d’ici à 2030. Il y a urgence. Toutes les 10 secondes, une fille de moins de douze ans subit une mutilation génitale