Category: Presse

Le choix de l’avenir : se faire respecter !

Le choix de l’avenir : se faire respecter !

Le nationalisme flamand vient d’engranger une de ses plus grandes avancées de ces dernières années : la scission de l’arrondissement électoral de Bruxelles-Hal-Vilvorde et le renforcement du carcan qui enferme Bruxelles en Flandre.  Au mépris de leurs engagements électoraux les plus solennels, les partis francophones n’en ont pas obtenu la juste contrepartie. 

Pour ne pas contredire l’accord qui unit le CD&V et la N-VA au gouvernement, les partis francophones ont renoncé à l’élargissement territorial de la Région bruxelloise, à l’application pleine et entière de la convention-cadre pour la protection des minorités nationales ou à la compétence de la Communauté française pour protéger la vie culturelle et sociale des Francophones de la périphérie bruxelloise.

Les partis francophones (PS, cdH, Ecolo, MR) reviennent bredouilles de cette première négociation avec pour seule « satisfaction » que le Conseil d’Etat deviendra le lieu de toutes les controverses liées à la défense des droits des 150.000 Francophones de la périphérie.  Ceux-ci n’auront pas d’autres choix que de s’engager dans des procédures longues et coûteuses pour tenter de préserver les quelques droits qui leur sont chichement accordés.  La démocratie mérite mieux que cela. 

Le plus grave est que cet accord ne stabilisera pas le pays.  Les nationalistes flamands annoncent déjà haut et fort leurs prochaines revendications : le confédéralisme, voire le séparatisme.  Et le CD&V proclame sur son site internet sa satisfaction de ne pas avoir donné le statut de région à part entière à Bruxelles et que les circulaires du gouvernement flamand resteront pleinement d’application en périphérie.  Autrement dit, les tracasseries et discriminations en tous genres se multiplieront.

Ce nationalisme flamand est de plus en plus menaçant pour Bruxelles et pour tous ses habitants. 

Les Fédéralistes démocrates francophones ont eu le courage de rappeler aux autres partis qu’ils avaient manqué gravement à leurs promesses électorales.  Heureusement nombreux sont les citoyens décidés à se faire respecter.  Avec les Bruxelloises et les Bruxellois, les FDF prennent cet engagement.

                                                               Olivier MAINGAIN
                                                               Député fédéral
                                                               Président des FDF

Les assises de l’interculturalité ou la négation de l’universalisme laïque au profit du différentialisme culturel.

Prise de Position du Réseau d’Action pour la Promotion d’un Etat Laïque
Les assises de l’interculturalité ou la négation de l’universalisme laïque au profit du différentialisme culturel.

Sans surprise, les Assises de l’interculturalité viennent d’accoucher d’un volumineux rapport qui, en ce qui concerne la gestion de la diversité des convictions religieuses, privilégie clairement l’approche multiculturelle et différentialiste. D’entrée de jeu, il est ainsi précisé que les trois principes fondamentaux dans une société démocratique que sont l’égalité entre citoyens, la lutte contre le racisme et la xénophobie, et l’égalité de l’homme et de la femme, « ne sont effectivement pas absolus, ils coexistent avec d’autres principes, ce qui parfois entraîne la nécessité d’une mise en balance. ». Read More

Pour une remise en question de principe du financement public des cultes

Prise de Position du Réseau d’Action pour la Promotion d’un Etat Laïque  
Pour une remise en question de principe du financement public des cultes

Les récentes affaires qui ont entaché l’Eglise catholique ont suscité diverses réactions du monde politique. Le MR s’est déclaré, par la voix de Denis Ducarme, pour l’instauration d’un impôt philosophiquement « dédicacé ». Ecolo a quant à lui annoncé son intention de redéposer une proposition datant de 2001 réclamant un financement équitable et transparent des cultes [1] Pour le R.A.P.P.E.L., ces propositions sont insuffisantes, car elles ne mettent pas en question le principe même du financement public des cultes, incompatible avec le principe de laïcité de l’Etat dont nous réclamons l’inscription dans la Constitution belge et les textes légaux des entités fédérées. Un impôt « dédicacé », s’il permettrait certes une répartition plus juste du budget alloué aux cultes, ne changerait rien au principe selon lequel une part des contributions de chaque citoyen est dévolue au financement des cultes reconnus. Et il en va de même pour tout autre mécanisme se bornant à modifier la clé de répartition du budget des cultes. Ceci constitue une indéniable entorse à la laïcité de l’Etat, dès lors que : le principe de séparation des Eglises et de l’Etat implique nécessairement que ce dernier ne finance pas les cultes, sauf éventuellement pour ce qui est de l’entretien du patrimoine architectural de ceux-ci, considéré comme d’utilité publique. L’adhésion à un système de pensée se réclamant d’une religion ou de l’athéisme relève d’un choix éminemment privé, dont l’Etat n’a pas à assurer les frais. Qui plus est, si le financement public des cultes pouvait se justifier à une époque où ceux-ci remplissaient une fonction sociale incontestable, il n’en va plus de même aujourd’hui. Le financement public des cultes ne concerne que les cultes reconnus. Or, de plus en plus de nos concitoyens ne se reconnaissent ni dans une des religions reconnues, ni dans la laïcité organisée. En reconnaissant certains cultes et pas d’autres, l’Etat en privilégie certains, ce qui peut être considéré comme une forme de discrimination et est en contradiction avec le principe de laïcité que nous défendons. Le R.A.P.P.E.L. préconise une « mise à plat » du système actuel ( de reconnaissance et de financement des cultes et de la laïcité organisée) afin de répondre à la question fondamentale suivante : pourquoi un Etat devrait-il reconnaître des cultes ? Un Etat neutre ou laïque doit se borner à garantir la liberté de culte et à veiller à ce que les cultes ne s’immiscent pas dans l’espace institutionnel qui est le sien. Le R.A.P.P.E.L. estime en conséquence que l’activité cultuelle ne devrait pas être financée par la collectivité, mais uniquement, pour chaque culte ou communauté de pensée, par ses adeptes et en direct, sans aucune intervention de l’Etat. Ce qui n’exclut pas le financement public de certaines activités organisées par des associations religieuses ou non-confessionnelles, mais ayant un intérêt public avéré. Dans le même esprit et pour les mêmes raisons, le R.A.P.P.E.L. estime qu’il faut ouvrir le débat relatif aux cours dits « philosophiques ». Ceux-ci, qui constituent une part non négligeable du budget des cultes, contreviennent également au principe de laïcité : l’école officielle n’a pas à dispenser d’instruction religieuse – sur laquelle elle n’a d’ailleurs aucun moyen de contrôle -, mais à permettre à chaque élève de devenir un citoyen libre et responsable, doté des connaissances et des compétences lui permettant d’exercer son esprit critique. Une proposition similaire a d’ailleurs été émise dans le rapport de l’AWSA publié dans le cadre des assises de l’interculturalité : « Remplacer ou compléter les cours de religions par des cours d’histoire des religions et/ou de philosophie qui regrouperaient les élèves actuellement divisés par confession. » [2]. Et les pédagogues s’accordent par ailleurs à dénoncer comme une carence de notre système d’enseignement le fait que les élèves sortant du secondaire n’ont aucune connaissance en philosophie. Autant un cours commun à tous a sa place au sein de l’enseignement officiel, cours où seraient non seulement enseignés le fait religieux, mais aussi la démarche philosophique et la formation à la citoyenneté, autant la transmission du dogme n’y a pas sa place. Cette proposition a tout autant sa place dans l’enseignement libre subventionné, dès lors qu’il fonctionne grâce aux deniers publics. Pour le R.A.P.P.E.L, Philipp Bekaert Yvan Biefnot Farouk Boustami Dominique Celis Gisèle De Meur Pierre Efratas Sophie François Nadia Geerts Lara Herbinia Claude Javeau Michèle Peyrat Philippe Schwarzenberger Fatoumata Sidibe Jamila Si M’Hammed Sam Touzani Larissa Van Halst Georges Verzin Willy Wolsztajn notes: [1] http://web4.ecolo.be/?Les-ecologistes-demandent-depuis [2] « Religions et droits des femmes originaires du monde arabe »

Cours accéléré de laïcité à l’usage de l’Eglise catholique

Prise de position du Réseau d’Action pour la Promotion d’un Etat Laïque
Cours accéléré de laïcité à l’usage de l’Eglise catholique.
On connaît la formule de Victor Hugo « L’Etat chez lui, l’Eglise chez elle ». Et il semblerait que l’Eglise catholique, tout en ferraillant par ailleurs durement pour lutter contre la séparation des Eglises et de l’Etat, ait eu à cœur d’appliquer la formule à la lettre – mais, comme on le verra plus loin, en en travestissant profondément l’esprit -, s’agissant des nombreuses affaires de pédophilie qui la secouent. La semaine dernière en effet, les évêques annonçaient la création d’un centre d’accueil pour les victimes d’abus sexuels au sein de l’Eglise. Un centre d’accueil qui aurait notamment pour mission de faire le tri entre les affaires prescrites et celles qui ne le seraient pas. Une manière de poursuivre par d’autres voies la politique menées jusqu’ici en la matière ? On sait en effet combien l’Eglise a toujours privilégié, dans ces affaires ô combien gênantes, la politique de l’entre-soi : on couvre l’affaire, on l’étouffe, éventuellement en achetant le silence des victimes ou en protégeant charitablement les coupables des affres de la justice des hommes. Rappelons que la commission Adriaenssens constituait déjà une tentative de privilégier la gestion interne des affaires d’abus sexuels au sein de l’Eglise, et que les perquisitions finalement effectuées au siège de cette commission avaient déclenché une levée de boucliers des autorités religieuses. Il était donc plus que temps que l’on rappelle à l’institution religieuse que cette séparation entre l’Eglise et l’Etat – qu’elle est par ailleurs si encline à décrier – ne signifie en aucun cas le droit pour l’Eglise de mettre en place une justice parallèle : qu’ils soient hommes de Dieu ou non, les coupables de crimes et délits ont à en rendre compte devant la justice des hommes, et toute entrave posée à cette dernière est elle-même coupable. Il est regrettable que cette mise au point ait dû être faite non seulement vis-à-vis des autorités ecclésiastiques, mais encore vis-à-vis du ministre de la Justice Stefaan De Clerck (CD&V) qui, après être resté longtemps étrangement silencieux face à des faits pourtant avérés, n’est sorti de son mutisme que lorsque celui-ci lui a été reproché, et encore pour déclarer souhaiter étudier les conditions d’une coopération entre le centre d’accueil des victimes et la justice. Les procureurs généraux ont clairement refusé toute collaboration avec ce centre, réaffirmant le primat de la justice dans le traitement des dossiers de pédophilie au sein de l’Eglise. Dans ce contexte, les dernières déclarations de Benoît XVI prennent tout leur sel : celui-ci a en effet profité d’un discours dans une maison de repos londonienne pour demander de « respecter la vie quels que soient l’âge ou les circonstances », martelant que « La vie est un don unique, à chaque stade, de la conception jusqu’à la mort naturelle, et c’est Dieu seul qui donne et qui reprend ». Plus grave, toujours au Royaume-Uni, il a lancé un appel aux « infidèles », comparant les incroyants aux nazis en déclarant, citant nommément Hitler, que « L’exclusion de Dieu de la religion et des vertus associées conduit à des choses terribles ». Il a poursuivi en affirmant que le respect des valeurs traditionnelles était menacé par « les formes agressives de la laïcité ». Manifestement, l’Eglise catholique a encore quelques difficultés à conceptualiser la notion de séparation des Eglises et de l’Etat. Le R.A.P.P.E.L. rappelle à cette occasion que la laïcité n’est rien d’autre que la séparation du droit et de la foi, les lois devant donc être les mêmes pour tous, quelles que soient les convictions particulières de chacun. Ce qui implique le refus de toute immixtion du religieux dans la sphère du droit. Dans cette perspective, le fait que l’Eglise organise une forme de justice interne ne constitue en rien une forme particulièrement aboutie de séparation, mais au contraire un inacceptable empiètement de l’autorité religieuse sur les compétences dévolues à l’Etat, et à lui seul, ce que la laïcité a précisément pour fonction d’empêcher. Un principe manifestement mal assimilé par l’Eglise catholique, aujourd’hui encore. Philipp Bekaert Yvan Biefnot Dominique Celis Elie Cogan Gisèle De Meur Sophie François Nadia Geerts Hugo Godoy Lara Herbinia André Nayer Philippe Schwarzenberger Michèle Peyrat Fatoumata Sidibé Jamila Si M’Hammed Georges Verzin Willy Wolsztajn

« Je déclare que le voile est le symbole d’un projet politique totalitaire »

CARTE BLANCHE
LE SOIR  mardi 23 mars 2010
lesoir.be

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« Je déclare que le voile est le symbole d’un projet politique totalitaire »

Moi, citoyenne belge de culture musulmane, originaire du Mali, un pays musulman à 90 % où la religion influence fortement les lois, règlements et différents aspects de la vie quotidienne, où certaines coutumes et traditions rétrogrades perpétuent les discriminations à l’égard des femmes, où plus de 80 % des filles sont victimes des mutilations génitales, où la polygamie est légale, où les mariages forcés sont imposés aux jeunes filles, où en matière d’héritage, les femmes sont frappées du sceau de l’inégalité, où, dès le plus jeune âge, on apprend aux petites filles que leur destin est de souffrir, de se résigner, de se soumettre, de se marier, de faire des enfants et de faire honneur à la famille,

Moi, qui suis issue d’un pays où l’intégrisme islamique gagne du terrain avec comme corollaire la prolifération du port du voile, où les avancées législatives en matière de droits des femmes se heurtent aux pressions des autorités musulmanes, au nom de la paix sociale, de l’unité nationale, de la préservation des valeurs sociales et religieuses maliennes qui confinent les femmes dans des statuts de citoyennes de seconde zone,

Moi qui, comme tant de consœurs, ai eu la chance de m’épanouir et me réaliser en Belgique dans un espace de liberté que les femmes ont conquis par de longues et âpres luttes,

Je déclare que l’immixtion du religieux dans l’espace public et le détricotage de la neutralité de l’Etat n’augurent rien de bon pour la démocratie et les droits des femmes.

Je déclare que l’émancipation n’est pas un luxe réservé aux femmes occidentales, que l’égalité hommes/femmes n’est pas négociable, ajustable, en fonction des demandes, revendications de revendications culturelles, religieuses ou supposées comme telles émanant d’individus, de communautés, de groupes.

Je déclare que de nombreuses femmes musulmanes dans le monde relient combat contre les intégrismes religieux et promotion de la laïcité. Elles savent que certains laxismes sonnent comme des glas pour elles qui luttent et risquent leur vie en Egypte, en Somalie, en Inde, en Iran, au Soudan, au Pakistan au Maroc, en Algérie, et ailleurs contre la polygamie, la lapidation, l’enfermement de leurs corps dans des linceuls ambulants, l’imposition du port du voile, la répudiation, l’excision, les crimes d’honneur.

Que dire à celles qui ont pris le chemin de l’exil et qui voient se reproduire sous leurs yeux un système de justice à la carte où, selon que vous soyez de telle ou telle confession, religion ou philosophie, les jugements de la cour vous rendent blancs ou noirs ?

Peut-on, au nom de la tolérance, du relativisme culturel, du multiculturalisme, de la liberté de religion, demander à certaines femmes vivant dans nos pays d’avoir moins de droits ?

Je déclare que le voile est le symbole de l’instrumentalisation des femmes au nom de la religion, d’un projet politique totalitaire qui sème la terreur dans certains pays, de la tentative d’asservissement, de mise sous tutelle de la femme, de la séparation des espaces féminins et masculins, une supercherie des fondamentalistes musulmans pour réaffirmer leur domination sur le corps des femmes et leurs libertés. Dans certains quartiers, les filles n’ont d’autre choix que de se voiler ou de faire attention à leur tenue vestimentaire pour ne pas subir les injures et le mépris de certains mâles auxquels on a appris que la vertu d’une femme est proportionnelle à la quantité de tissu qui la recouvre.

Je déclare qu’on atteint le summum de l’endoctrinement quand l’esclave intègre ses chaînes comme normales, lorsqu’elle ne peut plus penser autrement que par le prisme d’une société qui la convainc depuis la plus tendre enfance à travers les traditions, les cours de religion, les prêches que sa nature de femme la prédispose à occuper une position d’infériorité, de soumission. C’est cette même violence symbolique qui pousse les mères à infliger à leurs filles les violences comme le mariage forcé, les mutilations sexuelles génitales dont elles ont été elles-mêmes victimes.

Je déclare que toutes les femmes voilées ne sont pas soumises et que toutes les femmes qui ont les cheveux au vent ne sont pas libres et émancipées, mais que les filles et femmes, qui portent le voile par attachement culturel, conviction religieuse, ou parce qu’on leur interdit de le porter, n’enlèvent rien à la signification politique de ce voile sacralisé par les islamistes et imposé via un prosélytisme de procurateurs autoproclamés de Dieu. Celles qui avancent l’argument de « c’est mon choix » devraient avoir la décence et la « sororité » de reconnaître l’oppression de celles qui n’ont pas le choix.

Je déclare qu’en Europe, les offensives des islamistes contre les droits des femmes renforcent celles des partis conservateurs, de l’Eglise catholique, des lobbies religieux très puissamment implantés dans les nouveaux Etats membres et qui s’emploient à faire reculer les droits des femmes au sein de l’Union européenne. Leur mot d’ordre : revenir à l’ordre archaïque de hiérarchie patriarcale qui renvoie les femmes aux devoirs que leur dicte leur nature, à leurs sacro-saintes obligations terrestres dictées par les hommes assistés par Dieu le père, le fils et les Saints Esprits sexistes. Pas d’amen ! C’est là que la société doit intervenir au nom des droits humains !

Je déclare que les conquêtes féministes en Occident n’ont pas été arrêtées dans leur marche pour l’émancipation par la peur de stigmatiser les Eglises opposées aux droits et aux libertés des femmes. Pourquoi l’islam serait-il soustrait à cette remise en question ? Ce qui est bon pour une religion ne le serait donc pas pour une autre ?

Je déclare que la majorité des citoyens de culture musulmane vivent leur foi, quand ils en ont, en toute tranquillité, qu’ils n’en peuvent plus d’être essentialisés, considérés comme un groupe homogène dont chacun des membres partage la même façon de penser, de vivre, assignés à résidence dans « une communauté » par une minorité vagissante qui leur impose un terrorisme psychologique, parle en leur nom et qui bénéficie d’un surcroît de respectabilité de la part de certaines tribunes médiatiques et politiques.

Je déclare que le silence des intellectuels musulmans modérés est aussi assourdissant que la clameur des relativistes, des obscurantismes et d’une certaine classe politique qui se soucie plus de calculs électoralistes et d’enjeux de pouvoirs que de proposer un véritable projet démocratique de vivre ensemble.

Je déclare que la peur d’être qualifié de raciste a muselé bien des consciences, que nous sommes prêts à accepter l’intolérable par peur d’être taxés d’intolérance. Que d’abandons en reculades, nos valeurs démocratiques régressent.

Je déclare qu’il y a urgence à légiférer. A l’Etat de jouer son rôle de garant et de gardien des libertés fondamentales, où la liberté de croyance ou de non-croyance est garantie dans le respect des valeurs fondamentales grâce à un cadre juridique qui pose des balises. Je lance un appel aux progressistes de tous les partis, pour qu’ils unissent leurs voix pour ne pas reporter, dans les enceintes des parlements, les dix propositions déposées par le Mouvement Réformateur concernant le port de signes convictionnels – outre l’interdiction du port ostentatoire de signes d’appartenance dans les écoles relevant de la compétence du réseau officiel, les propositions déposées par le MR visent notamment à interdire aux parlementaires exerçant une fonction de représentation, personnes en charge de fonctions exécutives et prestataires de service public, préposés au guichet ou non, le port ostentatoire de signes convictionnels.

Faire de la politique, c’est faire des choix. Il est minuit moins cinq ! Il ne s’agit pas d’une offensive contre les religions. Il s’agit de remettre les religions à leur juste place c’est-à-dire dans la sphère privée, de faire le choix d’une société qui ne se fractionne pas en fonction des particularismes, mais qui s’unit sur des valeurs à vocation universelle.

Fatoumata Sidibé, députée bruxelloise FDF, ex-« Ni putes ni soumises »

Avant d’être élue, l’année dernière, sur la liste FDF, députée bruxelloise, Fatoumata Sidibé était présidente du comité belge de Ni putes ni soumises (NPNS), actif depuis 2006, dont la mission première consiste à « promouvoir l’égalité des droits entre les hommes et les femmes ». Belge d’origine malienne, 46 ans, licenciée en communication et romancière, elle combat depuis longtemps « l’obscurantisme, la loi du silence, la violence faite aux femmes, la misogynie… ». Sa mère l’avait surnommée « poudre de piment ». Avant Ni putes ni soumises, Fathy, comme elle est surnommée, avait travaillé dans une boîte de communication, au Centre du Librex – « elle a l’intelligence et l’autonomie qu’il faut, c’est une femme plurielle qui sait se battre pour ses idées », selon le directeur, Denis Stokkink –, pour Médecins du monde, pour les magazines Demain le monde et Défi Sud… La contraception dans les milieux musulmans conservateurs, les viols qui cachent leur nom, le sexisme à l’école ont toujours été des combats à mener pour Fathy Sidibé. En lançant NPNS, elle déclarait : « Le féminisme est mort, vive le féminisme ! » De l’excision au port du foulard forcé, de l’entrisme islamique sur les campus aux violences conjugales, « tout est à faire », insistait-elle, rappelant que « la tolérance tue autant que le fanatisme. On ne peut pas tout tolérer au nom de Dieu ou de la Tradition ».

Actualités MR

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Actualité Viviane Teitelbaum : nouvelle Présidente du Conseil des Femmes Francophones de Belgique

Publié le 24 février 2010

Corinne De Permentier, Présidente des Femmes Réformatrices, Didier Reynders, Président du MR, félicitent Viviane Teitelbaum et Fatoumata Sidibé pour leur élection au Conseil des Femmes Francophones de Belgique.

Cette élection a eu lieu ce 23 février 2010 au cours de l’assemblée générale de cette instance pluraliste, qui devait procéder à l’élection d’une nouvelle Présidente ainsi qu’au renouvellement d’une partie de son Conseil d’Administration.

Au cours de cette séance Viviane Teitelbaum, Députée bruxelloise, conseillère communale à Ixelles, a été élue à la Présidence. Elle est Licenciée en Journalisme et Communications Sociales à l’ULB, Master of Arts en Relations Internationales aux USA. Elle est également présidente du Comité d’avis pour l’égalité des chances entre les hommes et les femmes au Parlement bruxellois.

La Députée bruxelloise, Fatoumata Sidibé, ancienne Présidente de « Ni Pute ni soumise », a, quant à elle, été élue au Conseil d’Administration.

Rappelons que le Conseil des Femmes Francophones de Belgique, né en 1975 de la scission du CNFB (Conseil national des Femmes belges), est constitué d’associations membres et de membres individuels.

Actuellement les femmes représentent un peu plus de la moitié de la population. Depuis 1905, le conseil des femmes a voulu représenter des associations féminines en Communauté française, là où se prennent les décisions, les choix de société qui nous engagent dans l’avenir.

Pour répondre à cet objectif, le Conseil des femmes a choisi de porter entre autres son travail sur les points suivants :

* la participation plus importante des femmes à la vie publique
* l’installation du réflexe ‘égalité’ dans tous les aspects de la vie
* l’amélioration du statut des femmes
* la lutte contre l’exploitation des femmes et les violences qui leur sont faites
* la santé et la qualité de vie des femmes
* la solidarité avec les femmes du monde

Pour accomplir ce travail, le CFFB a mis sur pied des commissions : Arts et Culture, Ethique,  Enseignement, Immigration, Femmes et Media, Femmes et entreprise, Lois et Politique, Région Bruxelles-Capitale, Relations Internationales et Europe, Santé, Sécurité Sociale et Droit au Travail, Wallonie …

Ces commissions se réunissent selon un agenda défini par leurs membres et en fonction des nécessités du travail en cours et aboutissent à des motions et communications à destination du monde politique.

Le CFFB organise, aussi,  des colloques, réunions et débats, sensibilise et interpelle les Pouvoirs Publics sur différents sujets et édite un bulletin ‘Objectifs Femmes’.

Les sections locales du CFFB (Charleroi, Huy-Waremme, Namur, Liège et Verviers) poursuivent les mêmes objectifs et assurent la liaison entre leurs membres et le siège central.

Viviane Teitelbaum a précisé que tous ces objectifs seront poursuivis, et d’autres projets mis en chantier. La nouvelle Présidente continuera à défendre son engagement, de longue date, dans le combat pour l’égalité hommes-femmes, contre le racisme et l’intolérance et contre toute dérive au sein de notre démocratie.

Débat radio en direct sur La Première: les « Assises de l’interculturalité – la messe est-elle déjà dite ?

 Dimanche 20 décembre 2009, participation au débat radio en direct sur La Première:  les « Assises de l’interculturalité – la messe est-elle déjà dite ? »

 Argumentaire succinct :
 Presque à mi-parcours et juste avant la trêve des confiseurs, où  en sont aujourd’hui les « Assises de l’interculturalité » ? Quatre ans à peine après la « Commission du dialogue interculturel » qui elle-même suivait de près une « Commission des sages » aux buts similaires, le gouvernement fédéral, sous la houlette de sa vice-premier, par ailleurs ministre de l’Egalité des chances, a donc remis le couvert avec un nouveau grand débat de société. Le programme est ambitieux et alléchant, même si on frémit un peu devant l’ampleur de la machinerie : pratiquement 1 an de travaux sous l’autorité éclairée d’un savant comité de pilotage et de commissions mixtes ; mobilisation générale des associations dans tout le pays, enrôlement des spécialistes connus ou moins, large appel à des militants plein d’idéal.  Le but est évidemment très louable, chacun en convient, même si on peine à distinguer ce qui diffère fondamentalement de la « Commission du dialogue interculturel » de 2004.  Mais, au-delà de l’intérêt intellectuel de l’exercice, beaucoup se demandent de quoi ces « Assises » pourront-elles accoucher qui ne soit déjà sur la table ? Car force est de constater qu’en ce moment c’est surtout dans la rue, devant les tribunaux, dans les colonnes des médias, sur Internet et dans les bureaux des partis que le débat fait réellement rage. Enfin, beaucoup constatent avec perplexité que les positions de la plupart des partis sur les sujets qui fâchent (foulard, burqa,…) sont déjà connues. La messe serait-elle déjà dite ?

Avec :
Joëlle Milquet, vice-premier ministre, ministre fédérale de l’Egalité des chances ;
Pierre Galand, président du Centre d’Action Laïque (CAL) ;
Fatoumata Sidibe, députée régionale bruxelloise FDF, fondatrice et ancienne présidente de la section belge de l’association « Ni Putes Ni soumises » ;
Andréa Rea, sociologue, professeur et directeur du Groupe d’étude sur l’Ethnicité, le Racisme, les Migrations et l’Exclusion (GERME) à l’ULB, membre du comité de pilotage des Assises de l’interculturalité .

 

 

LES DROITS DE L’HOMME SONT AUSSI LES DROITS DES FEMMES ET DES CITOYENNES


Faut-il occulter que nombre de défenseurs  des droits de l’Homme en 1798  refusèrent d’accorder aux femmes les droits qu’ils conféraient aux hommes ? Le mot Homme n’avait donc pas de portée universelle puisqu’il n’incluait qu’un seul genre : le masculin. La femme n’étant pas douée de raison, comment pouvait-on lui accorder des droits ? Aujourd’hui encore, certains pensent que  les Droits des Hommes ne sont pas ceux des femmes. Les femmes ont prouvé tout au long de l’histoire quelles étaient des citoyennes à part entière mais l’histoire sélective a tenté de les museler comme le présent tente parfois de museler celles qui refusent d’être déterminées par un sexe biologique nullement choisi, qui osent dire non aux lois des hommes faites par les hommes et pour les hommes.  Les Droits de l’Homme ont évolué depuis 1789 et la lutte pour l’égalité entre hommes et femmes fait partie intégrante de cette évolution
La défense des  droits de l’Homme  est aujourd’hui un combat de femmes. En Belgique et dans le monde,  il y a urgence de briser le silence sur les discriminations et les violences faites aux femmes. Aujourd’hui, on assiste au retour du religieux avec comme corollaire l’oppression des femmes. Mais gardons-nous de ne pointer qu’un seul extrémisme car derrière l’extrémisme musulman, se faufilent les églises de réveil, les sectes, les ultras catholiques, l’extrême droite. En Europe, les lobbies religieux sont en train de remettre en question des avancées importantes comme la dépénalisation de l’avortement, le droit à la contraception.

Il y a de quoi être inquiet du sexisme ordinaire et du relativisme culturel qui fait régresser la condition des femmes. Au niveau mondial, il est dit que les violences et les discriminations contre les femmes ont fait plus de mort en cent ans que toutes les guerres du 20ème siècle réunies. Le viol comme crime de guerre est trop répandu et impuni.
La pratique du foeticide ou de l’infanticide des petites filles en Inde, en Chine prive les filles du droit de naître. En Amérique centrale, c’est le féminicide, qui menace les femmes. On tue les femmes parce qu’elles sont femmes ou qu’elles ne le sont pas de la  manière qui sied. Les crimes d’honneur, y compris dans nos démocraties, menacent les femmes de tout âge. Selon l’OMS, 130 millions de femmes et d’enfants ont été victimes de mutilations sexuelles génitales à travers le monde et ce fléau concernerait  chaque année 2 millions de fillettes.  De la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 à celle, universelle des Droits de l’Homme de 1948 que de chemins parcourus et à parcourir encore pour que les Droits des Femmes ne soient pas les oubliés des Droits de l’Homme, pour que la laïcité, la mixité et l’égalité soient appliquées à toutes et à tous sans distinction.

Fatoumata SIDIBE
Présidente du Comité belge Ni Putes Ni Soumises
Contribution à la publication Les droits de l’Homme, de l’Académie royale des Beaux-Arts de Liège, aux côtés de nombreux responsables politiques et associatifs – juin 2008.