Mois : novembre 2015

Communiqué de presse 25 novembre

Communiqué de presse

La lutte contre les violences faites aux femmes : un DéFI permanent

A l’occasion du 25 novembre, journée internationale de la lutte contre les violences faites aux femmes, Fatoumata Sidibé, députée bruxelloise DéFI et présidente de l’association des Femmes DéFI tient à rappeler la dure réalité des chiffres.

Dans le monde, la violence envers les femmes demeure la première cause de mortalité pour celles entre 15 et 44 ans. En Belgique, une femme sur sept a été confrontée à au moins un acte de violence commis par son (ex-)partenaire au cours des douze derniers mois, environ trois mille viols sont enregistrés par an, mais une seule victime sur dix dépose plainte. Plus de treize mille femmes excisées et quatre mille fillettes à risque vivent sur le territoire belge. En 2013, les statistiques policières ont recensé en Belgique 39.746 procès-verbaux relatifs à des faits de violences conjugales. Les violences conjugales ont entraîné la mort de 162 personnes en 2013. Un couple sur huit est confronté à des violences d’ordre psychologique en Belgique.

Ces violences faites aux femmes n’épargnent aucun milieu, aucune culture, aucune génération. Elles sont une plaie qui empêche nos sociétés d’atteindre leur plein développement social, économique, politique. Mettre fin aux violences faites aux femmes, c’est protéger les femmes et leur donner les moyens de reprendre le contrôle de leur vie.

Nous demandons de renforcer

  • L’accueil e t la prise en charge des victimes, quel que soit leur situation administrative, tant en matière d’accueil, d’accompagnement, de prise en charge psychologique et sociale ;
  • L’offre de places d’accueil d’urgence et d’hébergement pour les familles monoparentales et les victimes de violences conjugales ;
  • Le suivi p ost-hébergement avec de réelles possibilités de sorties vers le logement adapté, salubre et dont le loyer est accessible par rapport au revenus ;
  • Le suivi de la justice et la poursuite des auteurs ;
  • Le soutien financier, humain et pérenne aux associations de terrain ;
  • La formation et la sensibilisation d u personnel d’accueil des services de première ligne (police, hôpitaux, travailleurs sociaux, les secteurs de soins de santé, l’école, professionnels de la justice, etc.) ;
  • Les animations EVRAS (éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle) dans les écoles et leur généralisation rapide en collaboration entre les ASBL de terrain et les centres de planning ;
  • Les campagnes d’information, de prévention et de sensibilisation, avec une attention pour les jeunes entre 15 et 25 ans, les groupes vulnérables comme les femmes migrantes et les primo-arrivants ;
  • La plage horaire de la ligne d’accueil téléphonique SOS Violences conjugales 0800 30 030, accessible du lundi au samedi de 9h à 20h. Cette ligne devrait être accessible 24h/24 ; L’opportunité de créer un numéro gratuit accessible 24h/24 et 7j/7pour les victimes de violences sexuelles ;
  • Le suivi judiciaire des plaintes pour viol, l’accompagnement des victimes d u début à la fin de la procédure judiciaire ;
  • La lutte contre l’instrumentalisation des femmes au nom des religions ;

 

Fatoumata Sidibé

Une approche interculturelle du vieillissement

Parlement francophone bruxellois.
Interpellation de Mme Fatoumata SIDIBE, Député bruxellois FDF, à Mme Céline Fremault, Ministre, chargée de la Politique d’aide aux personnes handicapées, de l’Action sociale, de la Famille et des Relations internationales.
Concerne : Une approche interculturelle du vieillissement. La réponse est disponible ici.

Madame la Ministre,
Chers Collègues,

Notre société est confrontée au défi du vieillissement. A l’instar de l’ensemble de la population belge, on assiste aussi à une tendance au vieillissement de la population d’origine étrangère. Contrairement à ce qu’ils pensaient ou souhaitaient, la plupart des personnes vieillissantes issues de l’immigration ne vont pas rentrer dans le pays d’origine pour y couler leurs vieux jours. Le vieillissement des personnes d’origine étrangère, est un phénomène difficile à chiffrer et qui apparaît de plus en plus dans le champ des interrogations tant des personnes concernées que des professionnels de l’aide et des soins, des associations, des chercheurs, des politiques.

On peut parler en quelque sorte d’invisibilité et c’est pour cela qu’il avoir une photographie précise de la population du pays afin d’objectiver au mieux le phénomène de vieillissement de la population issue de l’immigration. Cette population est très hétérogène présente des profils très différents. Les chiffres qui ressortaient des tableaux de bords de la Région bruxelloise au début de la législature précédente laissaient prévoir une augmentation importante des personnes d’origine étrangère dans la population âgée pour les prochaines années.Les besoins des personnes d’origine étrangère sont en partie semblables à ceux des autres personnes âgées : autonomie, besoins d’aide et de soins à domicile, besoin d’hébergement, en loisirs. Lors de la précédente législature, néanmoins, le ministre compétent affirmait que les différences culturelles n’étaient pas sans influence sur l’expression de des besoins et l’appel aux services professionnels. On constatait également une évolution générationnelle défavorable quant à la prise en charge intrafamiliale, renforçant certaines formes d’isolement.  La plupart des personnes susceptibles d’intégrer une structure d’accueil adéquate sont en pleine improvisation. Elles ne savent pas ce qui existe au niveau des mutuelles, des possibilités de compensation de salaire pour les aidants proche, les aspects concrets de la prise en charge à domicile, …

Il y a des associations qui tentent de répondre à la préoccupation sociale nouvelle qu’est le vieillissement des immigrés et de créer des synergies avec d’autres structures ayant des finalités similaires. Elles proposent des permanences d’aide sociales, administratives, juridique, guidance psychosocial, médiation avec les institutions, des visites à domicile mais également des activités de groupes. Il faut développer et encourager les initiatives qui visent à informer les groupes cibles. Le tissu associatif impliqué doit être soutenu et encouragé.

Mais concrètement, que font les pouvoirs politiques ? Bien entendu, chacun souhaite vieillir chez soi, entouré des siens. Quand c’est possible. Face à l’hétérogénéité de la population vieillissante, de nombreuses offres ont vu le jour : Maison de Repos, Maison de Repos et de soins, Résidence Service, centre de soins de jour, centre de court séjour, seniors, accueil de jour. En Belgique, environ 21% des plus de 80 ans vivent en institution.

Une majorité de personnes de plus de 80 ans vivent encore chez elles en faisant parfois appel à des services d’aide et de soins à domicile. Même après 85 ans, une minorité vit en institution. Il y aurait très peu de demandes de personnes d’origine étrangère en maison de repos. Il y a peu de préparation à l’accueil de personnes âgées de culture différente.

Que l’on soit belge d’origine ou d’origine étrangère, il est difficile d’accepter les limites d’une situation et de se tourner vers la sphère institutionnelle pour demander de l’aide et risquer peut-être de voir son intimité dévoilée, ses habitudes contrariées.

La Déclaration de politique générale est fortement axée sur l’autonomie des personnes âgées et le maintien à domicile lorsque cette solution est envisageable. Pour le secteur, le Gouvernement francophone bruxellois annonçait son intention de soutenir le développement d’hébergements alternatifs à la maison de repos. Aussi, 3 maisons communautaires pour personnes âgées et 2 résidences services étaient déjà agréées en début de législature. Enfin, les associations oeuvrant pour la lutte contre la maltraitance des personnes âgées seront également soutenues.
Faute des réponses concrètes des pouvoirs publics, les associations se sont organisées pour répondre aux besoins et attentes de ce public spécifique. Seules quelques associations (La Maison BILOBA, l’asbl Convivial, Maison Kangourou, etc.) pour ne citer que celles là, sont en mesure de répondre partiellement aux problèmes du vieillissement des personnes d’origine étrangère. Aujourd’hui, plus que jamais, une réponse adaptée doit être donnée par les pouvoirs publics pour éviter que demain des personnes privées créent des structures à caractère communautariste, qui ne participent pas à la cohésion sociale que nous appelons de toutes nos forces.
Il existe, me semble-t-il, une réelle tendance sociétale vers des projets d’habitats groupés pour migrants âgées. Si la volonté de briser l’isolement des personnes âgées originaire de la migration est louable, une approche interculturelle orientée vers l’échange est préférable au communautarisme, tout en gardant à l’esprit les spécificités culturelles des individus.
Mentionnons enfin les recommandations issues de journée de réflexion sur le thème des migrants âgés, en collaboration avec le WBI et le Conseil de l’Europe. Ces recommandations ont été adoptées le 21 décembre 2010 par le Comité européen sur les Migrations (CDMG) et encouragent la prévention des risques de vulnérabilité des migrants âgés et l’amélioration de leur bien-être.

Madame la Ministre, mes questions sont les suivantes :

 Un « Plan seniors » avait été annoncé lors de la précédente législature. Qu’en est-il aujourd’hui ?
 Quelle est l’approche de votre cabinet en matière de vieillissement des migrants ? Quelles sont les pistes privilégiées?
 Avez-vous des données chiffrées concernant les populations vieillissantes d’origine étrangère en Belgique et à Bruxelles ? Qui sont-elles ? D’où viennent-elles ? Quels profils présentent-elles ? Quels sont leurs besoins ? Les données disponibles sont-elles ventilées par sexe ? Quelles sont les dernières études menées ?
 Quelles sont les associations subsidiées qui travaillent dans le secteur de l’information, l’accueil, l’accompagnement des populations vieillissantes d’origine étrangère ?
 Quelles sont les initiatives menées pour sensibiliser et informer les familles, ainsi que les personnes âgées sur les services et structures d’accueils existants ? Quels sont les projets innovants en la manière ?
 Avez-vous connaissance de projets visant à la création de structures d’accueil spécifique pour personnes d’origine étrangère ? Si oui, les soutenez-vous ?
 Quel est le bilan des institutions qui se spécialisent dans ce type d’accueil – je citerai Maison Biloba, Convivial, la maison kangourou de Dar Al Amal à ou encore la « Bonne Maison de Bouzanton », adossée au CPAS de Mons. Une asbl spécialisée existe également, « Age et Dignité ». Quid des collaborations avec ces acteurs ?
 Votre prédécesseur, Emir Kir, envisageait d’interroger les conseils consultatifs sur la problématique du vieillissement des personnes d’origine étrangère afin de voir si des projets concrets pourraient émerger à Bruxelles. Avez-vous des échos en la matière ?
 Quelles sont les concertations entre les différentes entre la Cocom et la Cocof? Entre les différentes entités fédérées ?

 

Intégration de la dimension de genre dans les lignes politiques de la Commission communautaire française.

Parlement francophone bruxellois

Il y a plus de deux ans,  notre parlement a adopté un projet de décret portant intégration de la dimension de genre dans les lignes politiques de la Commission communautaire française. – Vendredi 13 novembre 2015. La réponse est disponible ici.

Son application implique que la Cocof  tienne compte dans toutes ses compétences de l’aspect du genre et élabore des mesures spécifiques et concrètes pour aboutir à une politique plus égalitaire en la matière. Cela demande toute une série de mesures, dont la budgétisation liée au genre, la récolte de données statistiques « genrées », la rédaction de  deux rapports sur les progrès enregistrés dans le courant de la législature, la définition d’indicateurs de genre pertinents permettant de mesurer le processus d’intégration de la dimension du genre et de mettre en place l’atteinte d’objectifs spécifiques ; de soumettre les projets législatif et réglementaire au crible d’une analyse ou d’un test de genre.

 Le projet d’ordonnance établit donc un cadre pour la création d’instruments pour la politique de l’égalité des chances dans tous les secteurs, mais également pour élaborer des mesures pour évaluer leur impact, ce qui est très important.

Pourriez-vous nous dire où est l’état d’avancement de l’exécution de l’ordonnance portant intégration de la dimension de genre dans les lignes politiques de la COCOF

Le gouvernement de la cocof  a-t-il déjà défini son objectif stratégique pour le budget 2016 ? Une note a-t-elle déjà été élaborée en ce sens ?