Category: Principes et valeurs

Un nouveau contrat social

Notre société est riche de sa diversité. L’évolution démographique et culturelle de la Région de Bruxelles-Capitale est une réalité qui constitue un défi majeur pour l’avenir et un nouvel enjeu du « vivre ensemble ». Eviter la dérive pernicieuse vers une société fractionnée où les individus évolueront dans des communautés distinctes, aux droits et devoirs différenciés est un impératif absolu pour la femme politique que je suis.

Je veux travailler avec vous à la mise en place d’un nouveau contrat social dans une cité laïque où chaque citoyenne et chaque citoyen sans exclusive  se sente respecté, puisse vivre ensemble harmonieusement et dignement, différents mais égaux  en droits et en devoirs, dans le respect et l’adhésion au socle de valeurs  communes à vocation universelle qui sous-tendent nos démocraties. Les droits humains ne sont ni négociables, ni à géométrie variable.

Car la démocratie ne va pas de soi. Rien n’est jamais définitivement acquis. Des forces puissantes la remettent en cause, ouvertement ou non. Il convient de les démasquer et de lutter sans relâche pour que cette démocratie reste vivante.

L’actualité et la pertinence de mon combat s’appuient sur deux certitudes : la valeur de chacun, qui est  libre de prendre son destin en main  et la possible amélioration  de la société.  Je me bats pour  l’autonomie de chacun, le progrès économique, l’émancipation sociale, la responsabilsation de tous et  la solidarité avec les plus faibles.

En passant de l’engagement associatif à l’engagement politique j’ai retroussé mes manches pour participer concrètement aux décisions qui concernent directement les citoyens.

Mon combat est aussi le vôtre.

                        Fatoumata Sidibé

Je suis une libérale sociale

Le libéralisme philosophique, héritage du Siècle des Lumières et de la Révolution française, a donné aux citoyens un espace de liberté qui est la condition même du respect de la personne humaine.

La liberté poussée à son extrême, tel que le préconise un courant du libéralisme économique, conduit aux excès de l’individualisme, à l’égoïsme et, plus préoccupant encore, à la domination des puissances de l’argent sur la société.

La liberté d’entreprendre, ce n’est pas la liberté de spéculer au détriment du patrimoine collectif et de la richesse des nations. La liberté de créer, ce n’est pas la recherche du profit au bénéfice de quelques-uns et au détriment du plus grand nombre.

Je milite pour la construction d’une économie basée sur la justice sociale et sur la justice fiscale, où le changement professionnel ne sera plus vécu comme un échec mais comme une chance, où la reconnaissance de la société et la promotion sociale effaceront la peur de perdre son emploi.

Je défends l’autonomie du citoyen, la responsabilisation de tous et la solidarité envers les plus faibles. « Les FDF sont des libéraux sociaux. Plus libéraux que les individualistes de droite et plus sociaux que les collectivistes de gauche.

Je suis féministe

« L’admission des femmes à l’égalité parfaite serait la marque la plus sûre de la civilisation et doublerait les forces intellectuelles du genre humain. » Stendhal.

« Féministe ! Quelle catastrophe, ce n’est pas mon propos ! Je le phraserais différemment. Je pense que je ne suis pas du tout une féministe et je ne pense pas qu’aujourd’hui, le fait d’être féministe soit nécessaire ».
Interviewée par le journal Le Soir sur sa nomination en janvier 2014, Dominique Leroy, la nouvelle patronne de Belgacom,  première femme à atteindre le sommet d’une entreprise du Bel 20, réagissait ainsi à la question  « Vous êtes devenue un symbole féministe ».

Combien de fois n’ai-je pas entendu des femmes s’exclamer : je ne suis pas féministe ! Comme si c’était une injure, un gros mot.
Et lorsque je dis que je suis féministe, il arrive qu’on me questionne  « vous êtes encore féministe ? », l’air de dire, vous n’êtes pas encore guérie de cette maladie ?

Non, non je ne suis pas encore guérie et j’espère propager cette fièvre nécessaire. Oui, je suis malade des discriminations et des injustices commises à l’encontre des femmes. A des degrés divers, depuis la nuit des temps dans toutes les sociétés, cultures, classes sociales, religions, situations géopolitiques, les femmes sont discriminées parce qu’elles sont femmes. C’est une constante. Les différences biologiques ont été instrumentalisées pour créer la différence de statut, pour créer la condition féminine. Comme le disait Simone de Beauvoir, on ne naît pas femme, on le devient. La question est de refuser d’être déterminées par un sexe biologique nullement choisi.  J’adhère à un féminisme universaliste, qui libère la femme de son sexe biologique et donc des schémas sexistes.
Le féminisme est un humanisme.
Le féminisme n’est pas une conquête de droits contre les hommes, c’est une revendication pour que les femmes et les hommes soient égaux en droits et en devoirs. Pour pouvoir émanciper les femmes, il faut aussi émanciper les hommes et toute la société, spécialement les jeunes. C’est pour cela que le mouvement des femmes doit s’ouvrir aux hommes car l’émancipation des femmes est aussi celle des hommes.
Le féminisme n’est pas un combat d’arrière-garde. S’il y a eu des avancées importantes en matière de droits humains,  il s’agit aujourd’hui de préserver les droits acquis et d’en gagner d’autres.
L’égalité est loin d’être une réalité. Il n’y a pas si longtemps que les femmes peuvent voter et ouvrir un compte bancaire sans le consentement de leur mari. A salaire égal, les femmes gagnent beaucoup moins que les hommes.
Selon une étude de l’Organisation mondiale de la santé, les violences contre les femmes n’épargnent aucun pays, aucun continent et sont même si récurrentes qu’elles peuvent être élevées au rang de pandémie planétaire.  35% des femmes ont été confrontées dans leur vie, passé l’âge de 15 ans, à des actes de violence physique et/ou sexuelle.
Selon les données de la Banque mondiale, le viol et la violence conjugale représentent un risque plus grand pour une femme âgée de 15 à 44 ans, que le cancer, les accidents de la route, la guerre et le paludisme réunis.
La violence sexuelle dans les situations de conflits touche des millions de personnes, principalement les femmes et les filles. Dans toutes les zones de guerre internationales ou non internationales, le viol est utilisé comme tactique de guerre et les violences contre les femmes pendant ou après les conflits armés. Un crime trop répandu et impuni.
Plus de 5000 cas de crimes d’honneur sont répertoriés chaque année dans le monde ! Les crimes d’honneur, des actes de violence, le plus souvent des meurtres  restent une pratique dans certains pays,  cultures, communautés, religions et ethnies. Les crimes dits d’honneur sont perpétrés dans un grand nombre de pays dont l’Afghanistan, le Bangladesh, le Brésil, l’Egypte, l’Inde, l’Iran, Israël et les Territoires Palestiniens autonomes, la Jordanie, le Liban, le Nigéria, le Pakistan, le Pérou, les Etats-Unis d’Amérique, la Turquie, et dans certains pays occidentaux. La simple interprétation selon laquelle un comportement a « déshonoré » sa famille est suffisante pour enclencher des représailles.
Les mariages forcés sont des pratiques répandues depuis longtemps en Europe, dans certaines familles, issues de l’immigration pour la plupart. En Belgique, l’ampleur du phénomène n’est toujours pas chiffrée.  En 2004, la Direction de l’Egalité des Chances a réalisé une étude sur les mariages forcés intitulée : « Le mariage : un choix pour la vie ? Une enquête sur les aspirations et attentes des jeunes envers le mariage ». Cette enquête menée par l’UCL à la demande de la Communauté française portait sur 1200 élèves (de 15-18 ans) à Bruxelles, Liège et Charleroi. Elle a révélé que 23% des jeunes interrogés ont reconnu être concernés de près ou de loin par le phénomène des mariages forcés (7 % des jeunes ont reconnu  avoir eu connaissance d’un mariage forcé dans leur famille et 16% d’entre eux ont constaté de telles pratiques dans leur entourage.
Selon l’OMS, 130 millions de femmes et d’enfants ont été victimes de mutilations génitales féminines à travers le monde et ce fléau concernerait  chaque année 2 millions de fillettes. L’OMS a établi une classification contenant quatre types de mutilation (1) dont la forme la plus courante est l’excision du clitoris et des petites lèvres, pratiquée dans presque tous les cas (jusqu’à 80 %); la forme la plus extrême étant l’infibulation, pratiquée dans environ 15 % des cas. Des millions de filles et de femmes dans le monde sont  coupées, cousues, mutilées, sacrifiées sur l’autel du patriarcat.
Pratiquées aussi bien par les musulmans, les chrétiens ou les animistes, les mutilations sexuelles féminines remonteraient aux temps pharaoniques.
Présente dans 28 pays d’Afrique, on retrouve également, dans une moindre mesure,  cette pratique au Yémen, Emirats arabes unis, Sultanat d’Oman, en Indonésie,  Inde, en Malaisie, Irak, Israël, Colombie, Pérou.
Mondialisation oblige, l’OMS estime que 5% des victimes des mutilations sexuelles féminines, soit plus de 6,5 millions, vivent dans les pays du Nord, principalement en France, en Allemagne, en Suède, en Belgique, en Suisse, en Grande-Bretagne, au Canada, aux Etats-Unis et en Australie.
En effet, dans les pays occidentaux qui accueillent des communautés originaires de ces pays, des fillettes sont encore exposées à ce fléau, notamment durant les vacances dans le pays d’origine. Plus de 13.000 femmes excisées vivent en Belgique.
Les femmes ayant subi une ablation partielle ou totale des organes génitaux externes sont au nombre de 13.112 sur le territoire belge, estime une étude financée par le SPF Santé présentée le 6 février 2014. L’étude, réalisée par deux chercheuses de l’Institut de Médecine Tropicale d’Anvers, conclut également que 4.084 filles ou femmes habitant en Belgique sont « potentiellement à risque d’excision » de par leurs origines.
Il y a urgence à contrer les dérives religieuses et l’extrémisme qui endoctrinent les hommes et asservissent les filles. Plus que jamais, il faut résister contre les pressions des individus qui, au nom du droit à la différence pervertie en différence des droits, voudraient qu’on les laisse tranquillement enfermer leurs coreligionnaires et particulièrement les femmes dans un état de non-droit.  Les droits des femmes sont universels et indivisibles et que nous devons refuser tout relativisme culturel et justifier les atteintes aux droits des femmes par les traditions et les religions.
Il y a de quoi être inquiet également face au sexisme ordinaire qui fait régresser la condition des femmes, face au relativisme culturel ambiant, à la multiplication des  atteintes aux droits des femmes par les fondamentalistes religieux et  extrémistes de tous bords, aux reculs des droits en matière de vie affective et sexuelle, ceci singulièrement en matière de droit à l’avortement.
De nombreuses inégalités subsistent,  les mesures d’austérité touchent souvent plus durement les femmes, la précarité se féminise de plus en plus, les femmes restent sous-représentées à tous niveaux de pouvoir.
Oui, l’autre moitié de l’humanité mérite qu’on se mobilise pour elle. Au nom des droits humains.

Je suis pour la mixité sociale, culturelle et de genre

« Des sexes (hommes et femmes), des classes sociales, des cultures, des lieux publics et des convictions. La mixité implique la liberté pleine et entière de rencontrer, de se lier ou d’aimer des personnes différentes de soi, et celle de se métisser. Elle s’oppose au pseudo « choc des civilisations », à l’enfermement dans son groupe (le communautarisme) et au refus du dialogue ou de la rencontre, au nom d’une soi-disant « pureté ». Elle ne confond pas l’indispensable droit à la différence avec la différence des droits, discriminatoire. Pour se réaliser, elle exige l’égalité en droits et en devoirs de toutes et de tous. » (Ni Putes Ni Soumises, Le Guide du respect, édition belge, Le Cherche midi, 2007. p.73)

La mixité sociale, culturelle et de genre rapproche les hommes et les femmes, les filles et les garçons. Elle est celle qui se partage entre tous les groupes humains, pour que chaque individu qui les compose soit, d’abord, reconnu comme citoyen, libre de ses choix, sans refus des identités multiples.

Défendre la mixité revient donc à défendre et à réaffirmer la laïcité comme vecteur d’émancipation. La mixité sociale, culturelle et de genre est garante du Vivre Ensemble ; Vivre Ensemble que veulent détruire les extrémistes de toutes étiologies.

Je suis laïque

Je prône la laïcité de l’Etat.

La laïcité de l’Etat établi clairement la séparation entre l’Etat constitué par la sphère publique, qui appartient à toutes les citoyennes et à tous les citoyens, et le domaine des croyances ou non-croyances personnelles  qui relèvent de choix propres à chacune et chacun.

 

La laïcité es différente de l’athéisme, des catholiques, des juifs, des musulmans  adhèrent d’ailleurs au principe de la laïcité de l’Etat. L’athéisme est une doctrine[2] qui ne conçoit pas l’existence de quelque dieu, divinité ou entité surnaturelle que ce soit.

La laïcité est garante de la liberté religieuse. Elle garantit la liberté de conscience, la liberté de croire ou de ne pas croire. Préserver une sphère publique où ce ne sont pas les religions qui imposent leur loi, c’est garantir un espace de liberté pour tous.

La laïcité de l’Etat, c’est le principe essentiel que l’autorité de l’Etat est supérieure à toute autorité religieuse, que la loi civile, la loi votée par les représentants du peuple, s’impose à tous, quelles que soient les convictions religieuses ou philosophiques et que les convictions religieuses ou philosophiques ne peuvent pas contrarier l’application de la loi commune à tous. C’est un principe essentiel auquel les FDF sont attachés.

Pourquoi est-il nécessaire d’inscrire la laïcité dans la Constitution belge ?

La Belgique n’est pas constitutionnellement un Etat laïque. Aujourd’hui, nous vivons dans un monde de globalisation, de mondialisation. Nous sommes en présence de groupes culturels, religieux, ethniques qui revendiquent chacun une place dans la sphère publique, ce qui est tout à fait légitime.

 La question qui se pose est de savoir si la sphère publique doit se plier aux exigences des uns et des autres en mettant à mal l’égalité qui est le principe fondateur au risque de voir les particularismes et les revendications culturelles et/ou religieuses mettre à mal le vivre ensemble. L’Etat a le devoir et le droit de fixer les règles pour toutes et tous permettant à chacun de partager respectueusement un espace commun. C’est aussi cela la citoyenneté. Non pas des droits et devoirs différents sous prétexte d’appartenances culturelles, convictions religieuses et philosophiques mais l’acceptation des mêmes droits et devoirs pour tous. Il ne s’agit de nier le droit à la différence mais de l’articuler au vivre ensemble. Les FDF ont été les premiers à vouloir l’inscription du principe de laïcité de l’Etat dans la Constitution belge et dans les dispositifs légaux des entités fédérées. C’est à notre sens la seule voie possible pour préserver le pluralisme,  permettre la coexistence de toutes les convictions religieuses ou philosophiques et garantir la neutralité des services publics.

Dans la vie de tous les jours, qu’apporterait l’application du principe de la laïcité ?

Par rapport à l’interdiction des signes d’appartenance religieuse ou philosophique dans la sphère publique, tant le Conseil d’État,  les Cours et tribunaux, qui ne statuent guère sur le fond, ne cessent de mettre en garde  les politiques  sur le fait que ni les règles décidées par des instances administratives, les Conseils communaux ou provinciaux, ni les règlements d’ordre intérieur des écoles, ne disposent de la normativité suffisante pour limiter la liberté religieuse. Seul le législateur peut limiter la liberté religieuse. Tant qu’il n’interviendra pas, nous irons au devant de recours et décisions hétéroclites. Cette  insécurité juridique qui fait le bonheur de ceux qui ne souhaitent pas qu’on légifère, de sorte qu’ils pourront aller  de recours en recours arguant que tout ce qui n’est pas interdit par la loi est autorisé. – Je défends la neutralité des services publics. Dans l’exercice de leurs fonctions, les personnes assumant une mission de service public se doivent de ne pas manifester, de manière ostensible, leurs convictions religieuses, philosophiques, politiques ou idéologiques. – Je préconise l’interdiction légale du port de signes d’appartenance culturelle, religieuse ou politique dans l’ensemble des établissements scolaires de l’enseignement obligatoire de  la communauté française  et du réseau officiel subventionné. – Je suis pour une école doit dispenser la pensée philosophique et l’histoire comparée des religions.

Je vous invite à consulter mes cartes blanches publiées dans la presse.•Je déclare que le voile est le symbole d’un projet politique totalitaire  – Carte blanche publiée dans Le Soir du 23 mars 2010•Réfléchissons à la manière de gérer l’islam chez nous en pensant au Mali… Carte Blanche publiée  le 18 janvier 2013 dans l’édition électronique du Journal Le soir section opinions•Un fonctionnaire est-il un panneau d’affichage religieux ?
Carte blanche parue dans Le Soir du mercredi 8 janvier 2014