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La Voix d’une rebelle finaliste du prix littéraire des Grenades

La Voix d’une rebelle a été sélectionnée en décembre 2020  parmi les 5 finalistes de première édition du Prix littéraire Grenades « Lisez-vous  la belge ».

Les Grenades lancent la première édition du Prix littéraire Grenades pour récompenser une autrice belge francophone toutes catégories confondues. Les femmes sont nombreuses en littérature, mais leurs œuvres sont moins récompensées par des prix prestigieux que leurs homologues masculins. Les Grenades se réjouissent d’inaugurer une remise de prix annuelle, en collaboration avec le PILEn et l’action de promotion littéraire « Lisez-vous le (livre) belge ? », la Scam, la Maison de la Francité, la Direction à l’Égalité des chances, la Fédération Wallonie-Bruxelles, la RTBF culture & Restart.

Les Grenades-RTBF est un projet soutenu par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui propose des contenus d’actualité sous un prisme genre et féministe. Le projet a pour ambition de donner plus de voix aux femmes, sous-représentées dans les médias.

 

 

Mon nouveau livre La voix d’une rebelle

La voix d’une rebelle – Editions Luc Pire

D’aussi loin qu’elle se souvienne, Fatoumata Fathy Sidibé a toujours été féministe. Ce n’était pas par choix, c’était une évidence. « Poudre de piment », comme la surnommait sa maman, était portée par un sens aigu de la justice.

Des rues de Bamako aux bancs du Parlement bruxellois en passant par le militantisme, c’est son parcours de femme noire, de culture musulmane, laïque, féministe, militante pour les droits humains que raconte la voix d’une rebelle. On y découvre ses actions menées pour la laïcité, pour les droits des femmes, des personnes LGBTI+, ses combats contre le racisme, les discriminations et les dérives du communautarisme.

Fatoumata Fathy Sidibé est aussi l’une des très rares élues de culture musulmane à Bruxelles à avoir eu le courage de prendre position contre l’islamisme. Ce livre est celui d’une femme qui a la force de ses convictions et le courage de les défendre. C’est aussi un plaidoyer pour la liberté, la dignité, la force de dire non. En 2019, Fatoumata Fathy Sidibé a décidé de quitter l’arène politique après dix ans de mandat parlementaire. Il fallait autant de courage pour sortir de la politique que pour y rentrer.

 

La Voix d’une rebelle a été sélectionnée en décembre 2020  parmi les 5 finalistes de première édition du Prix littéraire Grenades « Lisez-vous la belge » récompensant une autrice belge francophone toutes catégories confondues. En collaboration avec le PILEn et l’action de promotion littéraire « Lisez-vous le (livre) belge ? », la Scam, la Maison de la Francité, la Direction à l’Égalité des chances, la Fédération Wallonie-Bruxelles, la RTBF culture & Restart.

Députée honoraire et chevalier de l’Ordre de Léopold »

Députée honoraire et chevalier de l’Ordre de Léopold »

« Le vendredi 11 octobre 2019, le Parlement bruxellois a organisé, sous la Présidence de Rachid Madrane, une cérémonie de remise des distinctions honorifiques dans les Ordres nationaux.
J’ai le plaisir de vous informer qu’il a « plu à sa Majesté le Roi de me nommer Chevalier de l’Ordre de Léopold par arrêté royal d 23 mai 2019 avec prise de rang le 27 mai 2019 ».

Après le titre de Députée honoraire me voici donc « chevalier »

 

Je dédie cette nomination à la mère feue Saran Coulibaly-Souko et à mon père feu Toumani Sidibé . Je vous remercie pour vos soutiens.

Je suis venue vous dire que je m’en vais. Je ne serai pas candidate aux élections de 2019.

Je suis venue vous dire que je m’en vais. Je ne serai pas candidate aux élections de 2019. Je quitterai l’arène politique au soir du 26 mai.

C’est un choix qui a pris du temps, qui a mûri. Il ne s’agit pas d’un choix contre. Je ne suis en guerre contre personne.

C’est un choix pour être au plus proche de ce que « je suis », de ce que « je veux », de ce que « je vaux ». Il faut autant de courage pour entrer en politique que pour en sortir. Je voudrais exprimer ma reconnaissance à toutes celles et ceux qui m’ont permis d’exercer 10 ans de mandat parlementaire.

Ma gratitude à toutes celles et ceux qui m’ont soutenue et cru en moi. C’est une page que j’ai bien écrite. Je ne me suis pas couchée sur mes convictions. Je suis une femme de combat et d’engagement, et cette parole ne sera jamais tue car elle n’est pas politique. Elle est authentique.

Aujourd’hui, il faut que je parte. Partir avec panache, comme aurait dit mon père, la tête haute, avec honneur et dignité, avec respect de moi et des autres.Je voudrais vous remercier. Il parait qu’il faut mettre autant d’énergie pour ouvrir un dossier que pour le clôturer. Je veux le clôturer avec authenticité et sincérité. Je pars parce que je veux rester debout.

Fatoumata Sidibé quitte Défi: «La politique a bridé ma créativité»

 

Elle n’a prévenu personne à part ses proches mais sa décision est définitive : Fatoumata Sidibé quitte Défi et la politique par la même occasion. «  C’est un cheminement qui s’est imposé à moi, explique-t-elle. Je me suis rendu compte que je ne voulais plus continuer. J’ai l’impression que si je ne pars pas maintenant, je serai étiquetée et bloquée dans une logique de confort qui m’empêchera d’aller vers ce qui est essentiel pour moi.  »

« Un système qui mate les gens »

Tout en se disant « reconnaissante » envers le parti d’Olivier Maingain, elle tient à dénoncer le fonctionnement d’un système «  qui formate et mate les gens  ». «  La politique, c’est quand même un univers où on aime les gens dociles. Cela ne me correspond pas. Je me sens à l’étroit. La politique a bridé ma créativité. Je me demande même si je n’ai pas désappris  », explique celle qui a été journaliste, auteure et peintre.

Il y a quelques semaines, quand le parti lui annonce qu’elle sera 71e sur la liste bruxelloise (sur 72), elle se décide  : la politique, c’est fini. «  J’ignore pourquoi on m’a mis là. C’est vrai que j’aurais eu du mal à partir si cela avait été une place éligible car je suis loyale, j’aurais été au combat.  » Elle décide finalement de prendre la nouvelle « comme un cadeau ». «  Je me suis rendu compte qu’à cette place-là, je n’avais pas envie de me battre alors que mon esprit est déjà ailleurs . »

Pas soutenue sur la laïcité

Fatoumata Sidibié avait rejoint Défi, encore en cartel avec le MR, en 2009. Fondatrice de la version belge de l’association « Ni putes, ni soumises » en 2006, elle avait longuement réfléchi avec d’accepter de rejoindre ceux qui s’appelaient encore FDF. Députée, elle se profile sur les thématiques de la défense des droits des femmes et de la laïcité. Elle n’y arrivera jamais. «  Je n’ai pas senti que j’étais soutenue par rapport à ce combat-là. Défi est un parti franchement laïque mais n’a pas mené ce combat sur le terrain . »

Durant les prochains mois, Fatoumata Sidibé souhaite « se désintoxiquer » du monde politique. Et après ? «  J’ai des projets d’écriture et dans le monde entrepreneurial . » Mais là tout de suite, elle se sent « soulagée » : «  c’est comme être libérée d’un poids  ».

La politique, un monde violent

Un message aux nouveaux candidats de la société civile recrutés tous azimuts ? «  Attendez-vous à un monde de violence, pas de Bisounours. Si vous voulez être aimé, ne faites pas de la politique. Personne ne vous prendra par la main. C’est chacun pour soi en politique.  »

Mutilations génitales: les députés bruxellois veulent intensifier la prévention et le dépistage

  • Jérôme Durant
    Ce mercredi, c’est la Journée mondiale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines. Hasard de calendrier, le parlement francophone bruxellois a voté hier, en commission et à l’unanimité, une résolution visant à intensifier la prévention et le dépistage des victimes d’excision. La mesure centrale que veut encourager ce texte à portée essentiellement symbolique, c’est la systématisation d’un examen gynécologique annuel pour les jeunes filles identifiées comme à risque. Il faut dire que, si la pratique est interdite et passible de poursuites pénales en Belgique depuis 2001, les statistiques sont alarmantes.

    Sur notre territoire, vivraient près de 18.000 femmes excisées, et près de 9000 petites filles qui courent le risque de l’être un jour. C’est quatre fois plus qu’il y a dix ans. Ce recensement, c’est au Groupe pour l’abolition des mutilations sexuelles (GAMS) qu’on le doit. L’explication à cette hausse se trouve dans le profil de la migration à destination de la Belgique. De plus en plus souvent, des femmes venues d’Egypte, d’Ethiopie, ou encore de Guinée : autant de pays où la pratique de l’excision est très courante. Dans l’énorme majorité des cas, l’excision a eu lieu dans le pays d’origine, avant l’arrivée en Belgique ou, plus souvent encore, lors de vacances.

    La période des vacances, c’est celle des couteaux

    « Si je prends l’exemple de la Guinée-Conakry, on est à 97% d’excision, pointe Fabienne Richard, directrice du GAMS. Donc une petite fille qui est née en Belgique, qui est intacte, qui repart l’été en vacances, pour nous, c’est inquiétant. » Face à cette réalité, les acteurs de terrain obtiennent parfois du parquet des interdictions de quitter le territoire belge. Mais, le plus souvent, l’impuissance est la règle.

    Et puis, il y a une autre facette au problème. En Europe, bien, que difficilement quantifiable, l’excision clandestine est une réalité . « La semaine dernière, il y eu une condamnation au Royaume-Uni pour excision, fait remarquer Fabienne Richard. J’ai moi-même eu des témoignages directs de jeunes filles qui ont pris l’Eurostar pour aller à Londres dans ce but-là. »

    Probablement que des choses se sont passées en Belgique

    A l’hôpital Saint-Pierre, le gynécologue Martin Caillet abonde dans ce sens. « En région parisienne, il y a eu de nombreux procès et condamnations, poursuit celui qui dirige le seul centre spécialisé dans les mutilations génitales féminines en Belgique francophone. Ce sont nos voisins tout proches. Alors on se dit qu’il y a des choses qui se sont probablement passées en Belgique. Mais pour l’instant, elles sont restées en-dessous du radar. »

    Dans les faits, chez nous, aucune condamnation n’est encore intervenue depuis l’instauration de la loi en 2001. C’est la raison pour laquelle la députée bruxelloise Fatoumata Sidibé (DéFI), à l’origine de la résolution, veut compléter l’arsenal législatif par un volet préventif. Son objectif : réunir les entités fédérées et les experts autour d’une table ronde, afin d’aboutir à un cadre commun dans lequel inscrire la systématisation, une fois par an, d’un examen des organes génitaux des 8600 petites filles jugées à risque en Belgique.

    « Sachant que leur fillette sera contrôlée tous les ans, résume l’élue amarante, les parents vont évidemment prendre la mesure du risque encouru. » A savoir jusqu’à sept ans de prison, que la mineure victime ait marqué ou non son accord.

La dénomination des rues, symbole de domination masculine ?

5  février 2019, dans Télémoustique : La dénomination des rues, symbole de domination masculine ?
La dénomination des rues, symbole de domination masculine ?

Aux Pays-Bas, la ville de Rotterdam a décidé de donner plus de noms de femmes et de personnes issues de minorités ethniques à ses rues, quasi exclusivement baptisées en mémoire d’hommes blancs. Une idée à appliquer chez nous ?


Pour toutes les personnes friantes de city-trip mais allergiques à l’invasion touristique, Rotterdam fait figure de destination de choix. Plus proche de nos frontières que sa « rivale » Amsterdam, la deuxième ville des Pays-Bas (650 000 habitants) est certes moins charmante, mais beaucoup plus dépaysante.

Quasi totalement détruite à la suite de la Seconde Guerre mondiale, Rotterdam s’est construite la réputation de ville à l’architecture moderne et audacieuse. De fait, ses nombreuses tours érigées en plein centre-ville et au bord de l’eau légitiment parfaitement son surnom de « Manhattan op de Maas » (« Manhattan sur la Meuse », la cité se situant au confluent de la Meuse et du Rhin). Vivantes et dynamiques, les rues du centre proposent une multitude de magasins, de restaurants aux cuisines traditionnelles ou exotiques, et d’innombrables cafés où s’ambiancer avant de sortir faire la fête dans l’un des nombreux clubs nocturnes qui font la réputation de l’agglomération.

L’une des artères les plus fréquentées et festives de Rotterdam s’appelle la Witte de Withstraat. Elle porte le nom d’un ancien un amiral de la marine, personnage très « controversé » de l’Histoire des Pays-Bas pour son rôle prépondérant dans le colonialisme néerlandais. L’été dernier, une association féministe (« De Bovengrondse« ) y avait installé de faux panneaux pour la transformer brièvement en « boulevard Beyoncé« . Un hommage à la star américaine, féministe engagée et « figure people » du mouvement Black Lives Matter. Une action qui a inspiré certains élus politiques… 

« L’homme blanc disparaît » 

Soutenue par les partis Groenlinks (gauche verte), SP (gauche radicale), PvdA (sociaux-démocrates) et Nida (parti musulman), Nadia Arsieni, élue du parti centriste D66, a proposé de ne donner désormais aux nouvelles rues que des noms de personnalités féminines et issues de minorités. Selon une étude commandée par son parti, 8 % seulement des voies de la métropole néerlandaise portent le nom d’une femme, 0 % celui d’une personne aux origines culturelles différentes… Sa demande a été acceptée, et la mairie veut l’appliquer dès maintenant.

Mais comme il fallait s’en douter, tout le monde n’a pas vu la proposition d’un bon œil. “Femmes et minorités ont la priorité. L’homme blanc disparaît des rues de Rotterdam”, titrait, larmoyant, le quotidien de sensibilité de droite De Telegraaf. Pourtant, il ne s’agit pas d’effacer les anciens noms de rues – comme il en est question chez nous par rapport à « l’héritage urbanistique » du roi Leopold II (noms de voiries et statues) – mais bien d’en nommer les nouvelles, et pas dans 100% des cas. Jantje Steenhuis, président de la commission des noms de rues de Rotterdam, a précisé à la télévision locale RTV Rijnmond que, dans certains cas, il n’y aurait de toute façon pas le choix, prenant l’exemple d’un terrain urbanistique situé sur le site d’un ancien hôpital, où les rues porteront les noms d’anciens médecins blancs.

Qu’en est-il du Plat pays?

En Belgique, l’attribution des noms de rues est une compétence communale. Aucune proposition semblable ne figurait dans « les priorités » des programmes électoraux lors du scrutin d’octobre dernier, mais l’initiative rotterdamoise pourrait (devrait?) inspirer certains élus de grandes villes du pays. Les femmes – comme partout dans le monde – ne représentent-elles pas la moitié de la population belge ? Les rues – nom féminin – sont pourtant majoritairement masculine : en Belgique francophone, 10 fois moins de rues portent des noms de personnalités féminines.

« Pour que la ville appartienne aux femmes, il faut aussi que la ville les rende visibles. Dans la conception patriarcale de notre société, les femmes ne sont que locataires de l’espace public, qui reste le terrain des hommes« , estimait en juillet dernier Fatoumata Sidibé (DéFI). La députée a déposé un projet de résolution pour plus d’équilibre dans les noms de rues de la capitale. Une résolution présentée à la rentrée en commission des Finances et des Affaires générales . « Cette mesure est positive. Elle met en avant des femmes, ce qui renverse la tendance actuelle où l’on ne montre les femmes que comme des victimes. » 

On a aussi vu au cours des dernières élections que la diversité culturelle franchissait (enfin) l’obstacle de la représentativité politique, notamment en Région bruxelloise où l’on dénombre désormais quatre bourgmestres d’origine étrangère sur un total de 19 communes. Si un homme issu d’une minorité ethnique peut occuper le siège de maïeur, pourquoi un autre ne pourrait-il pas avoir une rue baptisée en son honneur ? Faut-il vraiment poser la question ?

 

Mutilations génitales: les députés bruxellois veulent intensifier la prévention et le dépistage

  • Jérôme Durant
    Ce mercredi, c’est la Journée mondiale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines. Hasard de calendrier, le parlement francophone bruxellois a voté hier, en commission et à l’unanimité, une résolution visant à intensifier la prévention et le dépistage des victimes d’excision. La mesure centrale que veut encourager ce texte à portée essentiellement symbolique, c’est la systématisation d’un examen gynécologique annuel pour les jeunes filles identifiées comme à risque. Il faut dire que, si la pratique est interdite et passible de poursuites pénales en Belgique depuis 2001, les statistiques sont alarmantes.

    Sur notre territoire, vivraient près de 18.000 femmes excisées, et près de 9000 petites filles qui courent le risque de l’être un jour. C’est quatre fois plus qu’il y a dix ans. Ce recensement, c’est au Groupe pour l’abolition des mutilations sexuelles (GAMS) qu’on le doit. L’explication à cette hausse se trouve dans le profil de la migration à destination de la Belgique. De plus en plus souvent, des femmes venues d’Egypte, d’Ethiopie, ou encore de Guinée : autant de pays où la pratique de l’excision est très courante. Dans l’énorme majorité des cas, l’excision a eu lieu dans le pays d’origine, avant l’arrivée en Belgique ou, plus souvent encore, lors de vacances.

    La période des vacances, c’est celle des couteaux

    « Si je prends l’exemple de la Guinée-Conakry, on est à 97% d’excision, pointe Fabienne Richard, directrice du GAMS. Donc une petite fille qui est née en Belgique, qui est intacte, qui repart l’été en vacances, pour nous, c’est inquiétant. » Face à cette réalité, les acteurs de terrain obtiennent parfois du parquet des interdictions de quitter le territoire belge. Mais, le plus souvent, l’impuissance est la règle.

    Et puis, il y a une autre facette au problème. En Europe, bien, que difficilement quantifiable, l’excision clandestine est une réalité . « La semaine dernière, il y eu une condamnation au Royaume-Uni pour excision, fait remarquer Fabienne Richard. J’ai moi-même eu des témoignages directs de jeunes filles qui ont pris l’Eurostar pour aller à Londres dans ce but-là. »

    Probablement que des choses se sont passées en Belgique

    A l’hôpital Saint-Pierre, le gynécologue Martin Caillet abonde dans ce sens. « En région parisienne, il y a eu de nombreux procès et condamnations, poursuit celui qui dirige le seul centre spécialisé dans les mutilations génitales féminines en Belgique francophone. Ce sont nos voisins tout proches. Alors on se dit qu’il y a des choses qui se sont probablement passées en Belgique. Mais pour l’instant, elles sont restées en-dessous du radar. »

    Dans les faits, chez nous, aucune condamnation n’est encore intervenue depuis l’instauration de la loi en 2001. C’est la raison pour laquelle la députée bruxelloise Fatoumata Sidibé (DéFI), à l’origine de la résolution, veut compléter l’arsenal législatif par un volet préventif. Son objectif : réunir les entités fédérées et les experts autour d’une table ronde, afin d’aboutir à un cadre commun dans lequel inscrire la systématisation, une fois par an, d’un examen des organes génitaux des 8600 petites filles jugées à risque en Belgique.

    « Sachant que leur fillette sera contrôlée tous les ans, résume l’élue amarante, les parents vont évidemment prendre la mesure du risque encouru. » A savoir jusqu’à sept ans de prison, que la mineure victime ait marqué ou non son accord.

La dénomination des rues, symbole de domination masculine ?

5  février 2019, dans Télémoustique : La dénomination des rues, symbole de domination masculine ?
La dénomination des rues, symbole de domination masculine ?

Aux Pays-Bas, la ville de Rotterdam a décidé de donner plus de noms de femmes et de personnes issues de minorités ethniques à ses rues, quasi exclusivement baptisées en mémoire d’hommes blancs. Une idée à appliquer chez nous ?


Pour toutes les personnes friantes de city-trip mais allergiques à l’invasion touristique, Rotterdam fait figure de destination de choix. Plus proche de nos frontières que sa « rivale » Amsterdam, la deuxième ville des Pays-Bas (650 000 habitants) est certes moins charmante, mais beaucoup plus dépaysante.

Quasi totalement détruite à la suite de la Seconde Guerre mondiale, Rotterdam s’est construite la réputation de ville à l’architecture moderne et audacieuse. De fait, ses nombreuses tours érigées en plein centre-ville et au bord de l’eau légitiment parfaitement son surnom de « Manhattan op de Maas » (« Manhattan sur la Meuse », la cité se situant au confluent de la Meuse et du Rhin). Vivantes et dynamiques, les rues du centre proposent une multitude de magasins, de restaurants aux cuisines traditionnelles ou exotiques, et d’innombrables cafés où s’ambiancer avant de sortir faire la fête dans l’un des nombreux clubs nocturnes qui font la réputation de l’agglomération.

L’une des artères les plus fréquentées et festives de Rotterdam s’appelle la Witte de Withstraat. Elle porte le nom d’un ancien un amiral de la marine, personnage très « controversé » de l’Histoire des Pays-Bas pour son rôle prépondérant dans le colonialisme néerlandais. L’été dernier, une association féministe (« De Bovengrondse« ) y avait installé de faux panneaux pour la transformer brièvement en « boulevard Beyoncé« . Un hommage à la star américaine, féministe engagée et « figure people » du mouvement Black Lives Matter. Une action qui a inspiré certains élus politiques… 

« L’homme blanc disparaît » 

Soutenue par les partis Groenlinks (gauche verte), SP (gauche radicale), PvdA (sociaux-démocrates) et Nida (parti musulman), Nadia Arsieni, élue du parti centriste D66, a proposé de ne donner désormais aux nouvelles rues que des noms de personnalités féminines et issues de minorités. Selon une étude commandée par son parti, 8 % seulement des voies de la métropole néerlandaise portent le nom d’une femme, 0 % celui d’une personne aux origines culturelles différentes… Sa demande a été acceptée, et la mairie veut l’appliquer dès maintenant.

Mais comme il fallait s’en douter, tout le monde n’a pas vu la proposition d’un bon œil. “Femmes et minorités ont la priorité. L’homme blanc disparaît des rues de Rotterdam”, titrait, larmoyant, le quotidien de sensibilité de droite De Telegraaf. Pourtant, il ne s’agit pas d’effacer les anciens noms de rues – comme il en est question chez nous par rapport à « l’héritage urbanistique » du roi Leopold II (noms de voiries et statues) – mais bien d’en nommer les nouvelles, et pas dans 100% des cas. Jantje Steenhuis, président de la commission des noms de rues de Rotterdam, a précisé à la télévision locale RTV Rijnmond que, dans certains cas, il n’y aurait de toute façon pas le choix, prenant l’exemple d’un terrain urbanistique situé sur le site d’un ancien hôpital, où les rues porteront les noms d’anciens médecins blancs.

Qu’en est-il du Plat pays?

En Belgique, l’attribution des noms de rues est une compétence communale. Aucune proposition semblable ne figurait dans « les priorités » des programmes électoraux lors du scrutin d’octobre dernier, mais l’initiative rotterdamoise pourrait (devrait?) inspirer certains élus de grandes villes du pays. Les femmes – comme partout dans le monde – ne représentent-elles pas la moitié de la population belge ? Les rues – nom féminin – sont pourtant majoritairement masculine : en Belgique francophone, 10 fois moins de rues portent des noms de personnalités féminines.

« Pour que la ville appartienne aux femmes, il faut aussi que la ville les rende visibles. Dans la conception patriarcale de notre société, les femmes ne sont que locataires de l’espace public, qui reste le terrain des hommes« , estimait en juillet dernier Fatoumata Sidibé (DéFI). La députée a déposé un projet de résolution pour plus d’équilibre dans les noms de rues de la capitale. Une résolution présentée à la rentrée en commission des Finances et des Affaires générales . « Cette mesure est positive. Elle met en avant des femmes, ce qui renverse la tendance actuelle où l’on ne montre les femmes que comme des victimes. » 

On a aussi vu au cours des dernières élections que la diversité culturelle franchissait (enfin) l’obstacle de la représentativité politique, notamment en Région bruxelloise où l’on dénombre désormais quatre bourgmestres d’origine étrangère sur un total de 19 communes. Si un homme issu d’une minorité ethnique peut occuper le siège de maïeur, pourquoi un autre ne pourrait-il pas avoir une rue baptisée en son honneur ? Faut-il vraiment poser la question ?

 

Communiqué de presse: Intensifier la prévention contre les mutilations génitales féminines

Communiqué de presse
Affaires sociales  DéFI veut intensifier la prévention contre les mutilations génitales féminines
A l’occasion de la Journée internationale contre les mutilations génitales ce mercredi 6 février, Fatoumata Sidibé, députée bruxelloise DéFI et présidente de DéFI Femmes persiste: “il faut un contrôle systématique des organes génitaux externe des petites filles!”


Pour rappel, la députée DéFI a déposé au Parlement bruxellois une proposition de résolution visant à intensifier la prévention contre les mutilations génitales féminines.
En Belgique, selon la dernière étude menée par le Groupe pour l’Abolition des Mutilations Sexuelles (GAMS), quelques 17 273 femmes et filles sont déjà probablement excisées et 8 644 courent le risque de l’être. Ces chiffres ont doublé en cinq ans et quadruplé en dix ans, suite à l’arrivée de nouvelles populations en provenance de pays où l’excision est pratiquée. Et pourtant, en dépit de l’article 409 du Code pénal, à peine sept cas d’excision ont été traités par le parquet de Bruxelles en dix ans et aucun dossier n’a été ouvert en trois ans (cf. article DH).
« Il y a un sérieux problème de dépistage et de signalement. La demande existe! Cela fait des années que je plaide pour que l’on intensifie la prévention par un contrôle systématique des organes génitaux des filles à risque », déclare Fatoumata Sidibé.
Selon un article de la revue médicale en ligne « MediQuality » datant de mars 2018, cliniques et médecins privés pratiqueraient l’excision à Londres. En Belgique, sous couvert de corrections vaginales, des médecins pratiqueraient l’excision sunnite consistant à l’ablation du capuchon du clitoris, ce qui selon eux ne serait pas une clitoridectomie et ne violerait donc pas la loi. Ceci, donc par bienveillance et humanité, car « au motif de venir en aide aux personnes en détresse et leur faire éviter ainsi la pratique cruelle de la lame de rasoir, sur une table de cuisine ».
« Alors que des procès retentissants ont eu lieu en France notamment, ici en Belgique c’est le syndrome des trois singes « Je ne dis rien, je ne vois rien, je n’entends rien”. », déplore Fatoumata Sidibé.
Il est important de rappeler que des avancées importantes, notamment portées par le monde associatif, ont été faites dans le domaine de la prévention, de la sensibilisation, de la formation des professionnels et de la prise en charge psychosociale. Cependant, pour DéFI, il faut passer à la vitesse supérieure. « Il est temps de mettre en place un mécanisme de prévention et d’identification des mutilations génitales via l’examen des organes génitaux externes des filles à risque », conclut Fatoumata Sidibé.
La proposition de résolution déposée par Fatoumata Sidibé et cosignée par la majorité sera soumise au vote lors de la Commission des Affaires sociales ce mardi 5 février au Parlement bruxellois.

 

Communiqué de presse: Intensifier la prévention contre les mutilations génitales féminines

Communiqué de presse
Affaires sociales  DéFI veut intensifier la prévention contre les mutilations génitales féminines
A l’occasion de la Journée internationale contre les mutilations génitales ce mercredi 6 février, Fatoumata Sidibé, députée bruxelloise DéFI et présidente de DéFI Femmes persiste: “il faut un contrôle systématique des organes génitaux externe des petites filles!”


Pour rappel, la députée DéFI a déposé au Parlement bruxellois une proposition de résolution visant à intensifier la prévention contre les mutilations génitales féminines.
En Belgique, selon la dernière étude menée par le Groupe pour l’Abolition des Mutilations Sexuelles (GAMS), quelques 17 273 femmes et filles sont déjà probablement excisées et 8 644 courent le risque de l’être. Ces chiffres ont doublé en cinq ans et quadruplé en dix ans, suite à l’arrivée de nouvelles populations en provenance de pays où l’excision est pratiquée. Et pourtant, en dépit de l’article 409 du Code pénal, à peine sept cas d’excision ont été traités par le parquet de Bruxelles en dix ans et aucun dossier n’a été ouvert en trois ans (cf. article DH).
« Il y a un sérieux problème de dépistage et de signalement. La demande existe! Cela fait des années que je plaide pour que l’on intensifie la prévention par un contrôle systématique des organes génitaux des filles à risque », déclare Fatoumata Sidibé.
Selon un article de la revue médicale en ligne « MediQuality » datant de mars 2018, cliniques et médecins privés pratiqueraient l’excision à Londres. En Belgique, sous couvert de corrections vaginales, des médecins pratiqueraient l’excision sunnite consistant à l’ablation du capuchon du clitoris, ce qui selon eux ne serait pas une clitoridectomie et ne violerait donc pas la loi. Ceci, donc par bienveillance et humanité, car « au motif de venir en aide aux personnes en détresse et leur faire éviter ainsi la pratique cruelle de la lame de rasoir, sur une table de cuisine ».
« Alors que des procès retentissants ont eu lieu en France notamment, ici en Belgique c’est le syndrome des trois singes « Je ne dis rien, je ne vois rien, je n’entends rien”. », déplore Fatoumata Sidibé.
Il est important de rappeler que des avancées importantes, notamment portées par le monde associatif, ont été faites dans le domaine de la prévention, de la sensibilisation, de la formation des professionnels et de la prise en charge psychosociale. Cependant, pour DéFI, il faut passer à la vitesse supérieure. « Il est temps de mettre en place un mécanisme de prévention et d’identification des mutilations génitales via l’examen des organes génitaux externes des filles à risque », conclut Fatoumata Sidibé.
La proposition de résolution déposée par Fatoumata Sidibé et cosignée par la majorité sera soumise au vote lors de la Commission des Affaires sociales ce mardi 5 février au Parlement bruxellois.