Année : 2015

La prévention de la violence dans les relations amoureuses chez les adolescents

Parlement francophone bruxellois.
Question écrite de Mme Fatoumata Sidibé, Députée FDF, à Mme Céline Fremault, Ministre, chargée de la Politique d’aide aux personnes handicapées, de l’Action sociale, de la Famille et des Relations internationales. La réponse est disponible ici.


Concerne : La prévention de la violence dans les relations amoureuses chez les adolescents
La dernière campagne de spots télévisés « Fred et Marie » était destinée aux adultes. Or on le sait, les jeunes et adolescents sont très concernés par les violences dans les relations amoureuses et ils doivent être ciblés spécifiquement par l’éducation au respect et à l’égalité des sexes. Mes questions sont les suivantes :
– Concernant la prévention au niveau des adolescents, quelles sont les actions spécifiques prévues ?
– Qu’en est-il des animations Evras (Education à la vie relationnelle, affective et sexuelle) dans les écoles bruxelloises ?
– Quelles sont les collaborations mises en place avec les centres de planning familial, les associations de terrain ?
– Concernant les actions menées par l’asbl « Touche pas à ma pote » par rapport à l’éducation au respect et l’égalité des sexes, quelles sont les actions menées ? Avec quelles écoles et quel bilan ?
– Quel est le budget alloué à cette association en 2014 et 2015 ?
 

La lutte contre les mariages forcés

Parlement francophone bruxellois

Question écrite de Mme Fatoumata SIDIBE, Députée bruxelloise FDF, à Mme Céline Fremault, Ministre, chargée de la Politique d’aide aux personnes handicapées, de l’Action sociale, de la Famille et des Relations internationales. – La réponse est disponible ici.


Concerne : La lutte contre les mariages forcés
En juin 2015, l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes a diffusé un guide sur les mariages forcés à destination des professionnels. Ce guide a pour objectif de leur permettre de mieux reconnaître les victimes potentielles ou effectives de mariage forcé et de les aider à réagir face à de telles situations. Mes questions sont les suivantes :
– Quels sont les partenaires qui sont associés à la diffusion de ce guide ? Avec quel bilan ?
– Quels sont les chiffres dont nous disposons concernant les plaintes déposées chaque année pour mariage forcé auprès de l’ensemble des services de police, des associations ?
– Une étude de prévalence est-elle prévue ? Quelles sont les nouvelles pistes en matière d’accompagnement des victimes ?
– Quel est le bilan actuel de la ligne d’écoute téléphonique dédiée aux mariages forcés ?

Discriminations dans l’accès au logement

PRB

Intervention à la Ministre Céline Frémault – 9 juillet 2015

En novembre dernier, je vous interpellais  sur les discriminations dans l’accès au logement ; phénomène hélas bien présent et qui revêt plusieurs formes. La réponse est disponible ici.


C’est un parcours du combattant pour les candidats locateurs. D’autant plus qu’à chaque étape, peut se poser des freins à l’accès à un logement : lors du contact téléphonique lorsque l’accent étranger est perceptible, au moment de la visite du futur logement quand on se retrouve devant un candidat dont on n’avait pas appréhendé l’aspect physique, au moment de la signature du bail.

Les exigences  parfois démesurées : cautions plus élevées,  frais de réservation, demandes de références et de documents superflus ou excessifs, exigences salariales sont autant de freins. Et tout au long d’une location, la discrimination peut continuer.

Il est normal est légitime qu’un propriétaire cherche à s’assurer que le futur locataire dispose des moyens financiers suffisants pour s’acquitter du logement.

Mais il est inadmissible que certaines personnes soient discriminées sur base de critères  liés à l’origine, au sexe, au manque de ressources financières, à l’orientation sexuelle, au handicap, et à la situation familiale. Les catégories les plus exposées sont les personnes issues de l’immigration, les ménages qui vivent d’allocations (chômage, CPAS…), les familles monoparentales dont la majorité est dirigées par des femmes, les familles nombreuses.

La conjoncture actuelle sur le marché locatif et acquisitif et l’offre insuffisante de logements publics aggravent  les pratiques discriminatoires.

Des lois existent, prévoyant mécanismes de sanction et d’indemnisation des victimes de  discriminations. Mais encore faut-il que la victime connaisse ses droits. D’où la nécessité de publier et de diffuser une brochure à l’attention  des candidats locataires.

Et même en connaissance de cause, il faut encore prouver la discrimination, porter plainte, poursuivre les bailleurs. La personne qui est victime de discriminations préfère mettre son énergie dans la recherche d’un logement.  L’urgence est avant tout sociale. La condamnation récente à Namur d’un propriétaire pour discrimination sur base de la fortune est un signal fort. Mais  à côté de la répression, il faut un travail de sensibilisation pour rappeler la loi et faire évoluer les mentalités.

La recherche accomplie par le « Baromètre de la diversité Logement » et présentée en octobre dernier émettait diverses recommandations relatives au logement privé et public.

  • La première piste réside dans la production de logements privés.  Vous avez mis en place le conseil de coordination du logement censé renforcer et favoriser l’émergence de nouveaux projets.  Quelles sont les actions prises dans ce sens ?
  • Quels les partenariats et collaborations avec le secteur privé dont vous disiez avoir rencontré différents acteurs ?
  • Où en est l’analyse et l’évaluation de la régionalisation de la loi sur le bail ? Des actions spécifiques sont-elles prévues pour notre région ? Vous deviez d’ailleurs dans ce cadre traiter la question de la création d’un fonds de garantie locative qui serait de nature à rassurer les propriétaires
  • Où en est la  collaboration avec la ministre Bianca Debaets en charge de l’Egalité des chances concernant la discrimination dans l’accès au logement ?  Vous deviez mettre en place des actions de sensibilisation auprès des agents immobiliers et des bailleurs et ce via des campagnes de sensibilisation spécifiques et en réactualisant les brochures à leurs intention.
  • Vous vous disiez ouverte à la question de la mise en place d’instruments permettant de récolter des preuves de discrimination  comme par exemple le test de situation. Des avancées ont-elles eu lieu en la matière ?

Associations consultées dans le cadre de l’élaboration du schéma directeur MIDI

Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale
Question écrite de Mme Fatoumata SIDIBE, Députée bruxelloise FDF, à M. Rudi VERVOORT, Ministre-Président du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé des Pouvoirs locaux, du Développement territorial, de la Politique de la Ville, des Monuments et Sites, des Affaires étudiantes, du Tourisme et du Port de Bruxelles
Concerne : associations consultées dans le cadre de l’élaboration du schéma directeur MIDI. La réponse est disponible ici.


Monsieur le Ministre-président,
Faisant suite à la commission développement territorial en date du 01/07/2015, vous avez annoncé durant les débats avoir consultés différentes associations de riverains en vue de l’élaboration du schéma directeur MIDI.
Nous souhaitons dès lors recevoir de vos services la liste des associations de riverains consultés sur le projet avec leurs coordonnées ainsi que la liste de toutes les associations confondues que vous avez jugé opportun de consulter.
Je vous remercie pour vos réponses.

Informations sur les bureaux dans la zone Bruxelles-MIDI

Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale
Question écrite de Mme Fatoumata SIDIBE, Députée bruxelloise FDF, à M. Rudi VERVOORT, Ministre-Président du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale chargé des Pouvoirs locaux, du Développement territorial, de la Politique de la Ville.
Concerne : Informations sur les bureaux dans la zone Bruxelles-MIDI. La réponse est disponible ici


Monsieur le Ministre-président,
Faisant suite à la commission développement territorial en date du 01 juillet 2015 et plus spécifiquement aux débats sur le schéma directeur MIDI, la problématique de la vacance des bureaux a été abordée.
Monsieur le ministre, je m’interroge sur les points suivants :
– Quels sont les chiffres en votre possession concernant le taux de vacance des bureaux dans la zone de Bruxelles-Midi ?
– Quels sont les chiffres dont vous disposez pour ce qui concerne les loyers-bureaux dans la zone Bruxelles-Midi ? Pouvez-vous me rendre compte du prix médian par m²/an ?
– Pouvez-vous me renseigner sur la dynamique immobilière de la zone Bruxelles-Midi ? Quel est le taux de prise en occupation (la demande) depuis 2013 ? Quels sont les ajoutés en 2014 (l’offre immobilière récente) ? Quels sont les annoncés pour 2015 et 2016 ?
– Quels sont les chiffres dont vous disposez en matière de taux de conversions et de rénovation en bureaux et qui vont être finalisé en 2015 et 2016 ?
Je vous remercie pour vos réponses.

Le logement des personnes victimes de violences conjugales et intrafamiliales.

PRB
Interpellation de Fatoumata Sidibé à la Ministre Céline Frémault –  Le jeudi 9 juillet 2015. La réponse est disponible ici.
La réponse est disponible ici


Les chiffres concernant les violences conjugales envers les femmes montrent combien ce fléau est important. Bien sûr, des avancées considérables ont été accomplies. Mais il y a encore tant de défis à relever ; je mentionnerai la prévention, l’accueil, l’accueil, l’accompagnement, la protection et la prise en charge efficace de toutes les victimes, la poursuite et la prise en charge efficace des auteurs, la formation, la sensibilisation des acteurs de première ligne, l’hébergement et l’accès au logement, les campagnes d’informations et de sensibilisation.

Un des leviers importants dans la lutte contre les violences conjugales est l’accès au logement. Les maisons d’accueil et les services d’aide aux sans-abris réalisent, dans ce domaine, un travail conséquent pour leur venir en aide et offrir à ces femmes des solutions d’urgence. Pour ces dernières qui sont dans des situations de violences, on est confronté à une pénurie de places d’accueil. On assiste à une augmentation de femmes sans-abri.

Beaucoup d’entre elles sont amenées à devoir quitter leur domicile de toute urgence, parfois accompagnées de leurs enfants, pour être généralement mal logées (chez des proches, dans des logements insalubres) ou prises en charge par des structures d’accueil spécialisées. Toutefois, ces structures n’offrent qu’une solution à court terme et dans la plupart des cas, elles doivent se débrouiller pour trouver rapidement un autre logement adapté à leurs besoins. Or, il n’est plus à rappeler combien Bruxelles manque de logements de qualité à des prix abordables. Il est de plus en plus difficile d’obtenir un logement social, les listes d’attente sont longues et le logement privé est bien souvent inabordable pour ces femmes victimes de violences conjugales bien souvent précarisées parce qu’elles ont dû tout quitter.

On se réjouit que dans le cadre du plan intra-francophone 2015-2019 de lutte contre les violences sexistes et intra-familiales, vous ayez, avec votre casquette de ministre en charge de l’Action sociale à la Cocof, annoncé il y a quelques jours des actions phares notamment le renforcement du logement d’urgence pour les femmes victimes de violences conjugales par la création d’ici 2017, d’une seconde maison d’accueil réservée exclusivement aux femmes victimes de violences via comme vous l’avez annoncé dans la presse via le fonds du logement pour l’acquisition du bâtiment.

Mais on le sait, en maison d’accueil, les délais dans lesquels les femmes quittent les maisons d’accueil deviennent de plus en plus longs.
La difficulté réside dans la gestion des situations sur le long terme et dans la mise en place de solutions durables. La sortie des maisons d’accueil dépend dans la plupart des cas de l’accès à un logement.
Nous avons appris par la presse ce mercredi 8 juillet que dans le but de faciliter et accélérer le relogement des victimes de violences conjugales, vous avez déposé en gouvernement, la semaine dernière, une modification de l’arrêté de 1996 organisant la location des habitations gérées par les SISP (Sociétés immobilières de service public). Vous n’optez pas comme en Wallonie en optant pour l’octroi de points de priorité aux victimes de violences conjugales, mais il question de réserver une série de logements sociaux aux femmes prêtes à quitter la maison d’accueil afin d’éviter qu’elles se retrouvent sur une longue liste d’attente.

Lors de la précédente législature, j’avais interrogé votre prédécesseur concernant la prise en compte des violences conjugales dans le cadre des demandes de logements sociaux et particulièrement concernant le nombre de femmes qui avaient introduit une demande de logement auprès des sociétés de logements sociaux ou auprès d’agences immobilières sociales pour des raisons de violences conjugales ? La réponse que j’avais reçue se référait à L’article 176 du Code du logement en application duquel le nombre de femmes inscrites n’était pas repris dans les statistiques tenues par la SRLB ou les AIS. Que dès lors, le nombre de demandes introduites par des femmes pour des raisons de violences conjugales était inconnu. De plus, m’avait-on, répondu, ce type de données ressortit à la vie privée des candidats locataires, lesquels ne sont pas tenus de fournir cette information lors de leur inscription.
Dans la presse, vous annonciez ce mercredi que pour « l’instant, nous avons une demande d’environ une centaine de femmes par an pour u logement social suite à des faits de violence. Je constate donc avec plaisir que des données sont désormais disponibles.

Il est évident que les différentes entités fédérées exerçant directement ou indirectement des compétences dans ce domaine doivent collaborer étroitement afin d’améliorer cette situation. Votre portefeuille conjoint de Ministre du logement et de l’action sociale vous permet de créer des synergies intéressantes.

Mes questions sont les suivantes :

• Envisagez-vous de nouvelles pistes afin d’augmenter les places dans les maisons d’accueil et dans les logements de transit ?

• Comment dynamisez-vous le rôle joué par les AIS dans la gestion des logements de transit et des logements plus spécifiquement destinés aux femmes victimes de violences conjugales. Quel est le bilan des partenariats entre les AIS et les maisons d’accueil ? A cet égard, quelles sont les initiatives qui ont été menées pour sensibiliser l’ensemble des AIS bruxelloises ? Des actions spécifiques ont-elles été menées ? Sous quelle forme et avec quels résultats ?

• Quelle est l’offre de logements de transit proposée aujourd’hui par les communes, les CPAS ou le secteur associatif ?

• Concernant les nouvelles formes d’habitat (habitat communautaire, intergénérationnel, etc.), existe-t-il un processus en cours, en concertation avec le Fédéral, pour l’individualisation des droits sociaux ?

• Par rapport à au fait de réserver question de réserver une série de logements sociaux aux femmes prêtes à quitter la maison d’accueil, avez-vous des chiffres à nous communiquer concernant le quota de logements qui sera réservé ? Combien de places cela représente t-il ?

• Comme c’est le cas pour de nombreux dossiers, une collaboration avec vos collègues des autres entités fédérées est nécessaire. En 2011, un groupe de travail « Droit au logement » de la conférence interministérielle social-santé réunissant les Ministres compétents de la Région, la COCOF et à la COCOM et la VGC avait été lancé. L’objectif était de mener des actions et des stratégies communes et concertées afin de concrétiser le droit au logement. Où en sont les avancées au niveau de ce groupe de travail ? Pourriez-vous me faire savoir si des réunions sur le sujet se sont tenues ? Quels sont les points qui ont été plus particulièrement abordés ? Quelles sont les priorités qui ont été identifiées ? Un échéancier a-t-il été établi ?

• L’allocation de relogement touche davantage de personnes, dont les personnes victimes de violence conjugale, les personnes issues de logements de transit peuvent en bénéficier. Combien de femmes sont concernées par cette allocation de relogement ?

L’inclusion des personnes handicapées dans la vie culturelle bruxelloise

PFB

Interpellation de Mme Fatoumata SIDIBE, Députée bruxelloise FDF, à Mme Céline FREMAULT, Ministre, chargée de la Politique d’aide aux personnes handicapées, de l’Action sociale, de la Famille et des Relations internationales et à Mme Fadila LAANAN, Ministre-Présidente, chargée du Budget, de l’Enseignement, du Transport scolaire, de l’Accueil de l’Enfance, du Sport et de la Culture. La réponse est disponible ici

En matière culturelle, la question de l’accessibilité est cruciale. 10 juillet 2015.


Ces dernières années, nous avons connu un important changement de mentalités, avec le passage de l’idée de l’intégration à celle de l’inclusion.
Pour inclure toutes les personnes handicapées dans la vie culturelle bruxelloise, il s’agit d’aménager l’environnement pour le rendre accueillant et accessible. Outre les rampes d’accès pour personnes à mobilité réduite, les sanitaires adaptés, les dallages « podotactiles » pour les personnes aveugles, les dispositifs d’alarme visuelle pour les personnes sourdes, l’accessibilité à la culture demande une approche globale. En effet, il faut aussi des outils de communication adaptés (site Internet, dépliants, signalétique etc.) et des dispositifs d’intégration professionnelle des personnes déficientes.

En améliorant l’accessibilité pour les personnes handicapées, on améliore l’accessibilité pour l’ensemble du public. « Installer une rampe d’accès pour des personnes se déplaçant en fauteuils roulants, c’est aussi faciliter les déplacements de parents venant avec une poussette. Utiliser des polices d’écriture de plus grande taille pour les lecteurs déficients visuels, c’est faciliter l’accès à l’information pour l’ensemble des publics. Mettre à disposition un « visioguide » pour les personnes sourdes, c’est aussi proposer des contenus complémentaires aux visiteurs entendants »1.

Il convient de développer un milieu culturel qui soit créatif en termes de médiation culturelle, et invente des solutions adaptées à tous les usagers.
Le 13 décembre 2006, la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées a été signée. Elle évoque aussi le principe de l’« inclusion », et elle prévoit dans son article 30 que « les États Parties reconnaissent le droit des personnes handicapées de participer à la vie culturelle, sur la base de l’égalité avec les autres, et prennent toutes mesures appropriées pour faire en sorte qu’elles (…) aient accès aux lieux d’activités culturelles tels que les théâtres, les musées, les cinémas, les bibliothèques et les services touristiques et, dans la mesure du possible, aux monuments et sites importants pour la culture nationale ». L’Union européenne a ratifié cette convention en 2011, la Belgique en 2009 et la région de Bruxelles capitale y a « porté assentiment » la même année.

C’est pourquoi, aujourd’hui, je souhaite interroger les Ministres compétentes :

- Quels sont les efforts qui sont consentis par la Cocof concernant tant l’accessibilité à la culture, que l’éducation aux médias et à l’image, pour les enfants ayant des déficiences sensitives et/ou mentales ?
- Plus largement, quelles sont les actions menées par la Cocof pour l’inclusion des personnes handicapées dans la vie culturelle bruxelloise ?
- Au niveau de l’action sociale, comment les synergies – nécessaires pour l’inclusion de tous – entre les associations de terrain et les institutions culturelles sont-elles favorisées ?
- Le label access-i est-il soutenu par la Cocof ? Pouvons-nous disposer d’une évaluation du portail web associé au label ? Combien d’activités et de lieux culturels bruxellois sont renseignés sur ce portail ? A-t-on une idée de la fréquentation du portail par les bruxellois ?
Existe-t-il d’autres portails similaires pour Bruxelles ?

Soins palliatifs

Intervention  dans le débat sur les soins palliatifs  adressé à Mme Cécile Jodogne, Ministre de la santé. – 12 juin 2015

Le 4 juin,  lors du jeudi de l’hémicycle consacré aux soins palliatifs, les professionnels de la santé nous ont dressé un panorama du secteur. La réponse est disponible ici.

L’objectif était de dégager des pistes de réflexion dans le but d’améliorer l’intégration des soins palliatifs dans les soins de santé et de permettre davantage leur développement harmonieux en Région de Bruxelles-Capitale.

Je me souviens du bref témoignage d’une dame qui nous été donné, à voir en vidéo. « Je ne veux pas souffrir, je veux mourir chez moi entourée de gens qu’elle aime ». Elle parle de  projet de vie, même si à chaque projet suffit un jour projet.

Il est fondamental que les  patients en, diagnostic fatal, ou en fin de vie soient accompagnés jusqu’au bout, dans les meilleurs conditions, chez eux ou en institution.  Même quand ils sont en fin de vie, ils ont aussi faim de vie, ont un projet de vie même si ce projet se décline en jours. « Le processus de fin de vie n’est pas uniquement un événement médical, mais un événement humain potentiellement porteur de croissance personnelle ».

Au cours de cette matinée, nous avons pu prendre la mesure des défis :

 

Augmentation de la demande et insuffisance de l’offre : nous sommes face à une situation où  les équipes spécialisées de soins palliatifs sont saturées. Il y a des patients qui sont sur liste d’attente et c’est insoutenable !

 

Explosion des besoins en soins palliatifs à domicile. Les équipes sont saturées et ne peuvent plus répondre à toutes les demandes.

 

Complexité des besoins : les équipes soignantes doivent être capables de prendre en charge des pathologies très diverses :

Patients très jeunes, très âgés, multi-culturalité à gérer, pathologies diversifiées.

 

Epuisement des aidants-proches et l’absence de relais abordables financièrement le soutien aux aidants proches, l’encadrement et la professionnalisation de la fonction de garde-malade,

Le renforcement des équipes de 2ème ligne, qui hélas, joue le rôle de pompiers. Ils sont insuffisants et ne sont pas assez armés pour faire face à la diversité des prises en charge.

Celui-ci nous amène  aux besoins en formations. Insuffisance des moyens face aux nouveaux besoins et donc l’impératif d’obtenir de nouvelles adaptations budgétaires, ceci, alors que nous sommes face à un désinvestissement du Fédéral vers les entités fédérées avec un minimum de financement alternatif.

En Cocof les soins palliatifs et continués font partie plus largement des coordinations de soins et services à domicile en ce qui concerne la problématique plus particulière des maladies à pronostic fatal ou des maladies chroniques. C’est donc au niveau de la coordination des soins et services à domicile que la Cocof peut travailler.

  • Comment la Cocof se positionne-t-elle face aux  constats, défis et demandes relayés en début d’intervention ?
  • Nous sommes à la croisée de plusieurs compétences. Quelles  sont les  concertations entre les trois instances (COCOF, COCOM, VGC) et le Féderal permettant d’élaborer une politique concertée en région bruxelloise ?
  • Un plan santé est en cours d’élaboration par le Ministre de la Santé.  Avez-vous déjà eu l’occasion de participer aux réflexions concernant les soins palliatifs ? Les soins palliatifs feront-ils l’objet d’un focus spécifique ? Un calendrier de travail sur les soins palliatifs est-il déjà prévu ? 

 

Déplacements des femmes et le sentiment d’insécurité à Bruxelles

Parlement régional bruxellois
Intervention de Fatoumata Sidibé en séance plénière du 19 juin 2015 – Déplacements des femmes et le sentiment d’insécurité à Bruxelles

Ce mois de juin, Brussels Studies a présenté une étude de Marie Gilow : « Déplacements des femmes et sentiment d’insécurité à Bruxelles : perceptions et stratégies ». Cette étude pointe les inégalités entre les hommes et les femmes en matière de déplacement à Bruxelles. La réponse est disponible ici.


Après le slogan mon corps m’appartient, il faut se mobiliser pour dire « la rue m’appartient aussi ».

À Bruxelles, « on se déplace de plus en plus à pied ! » . En effet, selon l’Observatoire de la mobilité, 37 % des déplacements internes en RBC sont piétons, contre 32 % effectués en voiture et 24.4% en transports de la STIB .
Pro Velo avait par exemple mené une enquête montrant que « 70 % des cyclistes comptés à Bruxelles sont des hommes » . La part des femmes n’accuse qu’une légère progression depuis 15 ans.

Selon l’article de la Libre titré « Piétonnes en péril à Bruxelles », plus de 50% des piétons bruxellois sont en fait des piétonnes… On se souvient du documentaire « Femmes de rue » de Sofie Peeters en 2012 qui avait sensibilisé l’opinion publique à l’expérience des piétonnes bruxelloises confrontées au harcèlement de rue.

Les femmes représentent un groupe d’usagères spécifiques. Elles sont défavorisées pour différentes raisons. Et pourtant, ce sont elles qui davantage accompagnent les enfants à l’école, font les courses. Beaucoup de femmes n’ont pas les moyens d’avoir un véhicule. Si les hommes utilisent plus leur véhicule pour se rendre directement à leur travail ou pour leurs loisirs, entre leur domicile, les crèches et les écoles, leur travail et les magasins, les femmes font plus de petits trajets, à pied, souvent en transports en commun. Elles sont donc surreprésentées dans les transports en commun.

La mobilité n’est donc pas neutre.

On sait bien qu’il y a un décalage entre l’insécurité vécue par les femmes et leur insécurité réelle. Alors que « les jeunes hommes sont le groupe le plus exposé aux actes de violence dans l’espace public, les femmes expriment en moyenne trois fois plus souvent la peur du crime que les hommes » . Mais ce décalage ne trouve pas son origine dans l’essence des femmes, ni dans une éducation toujours déjà genrée, à l’insu de notre plein gré. Que ce soit bien clair : les femmes ne sont pas, ni par nature, ni par éducation, plus craintives ou plus vulnérables que les hommes. Il faut faire l’effort intellectuel d’y voir un mécanisme beaucoup plus silencieux, beaucoup moins facile à décrire : celui de l’intériorisation des structures de pouvoir en activité, notamment, dans nos rapports sociaux. Le sentiment d’insécurité « ne se limite pas à un problème de sécurité qui demanderait une solution sécuritaire » .

Dans Brussels Studies, l’urbaniste Marie Gilow étudie justement la manière dont l’intériorisation des structures de pouvoir affecte les pratiques de mobilité des Bruxelloises. La première partie de l’étude « portant sur l’organisation des trajets, témoigne de tous les petits subterfuges et stratagèmes auxquels se livrent les femmes afin de se déplacer dans Bruxelles » .

Le sentiment d’insécurité peut conduire à renoncer à la mobilité et à modifier ses comportements : cela va du changement de trottoir, au choix des vêtements, à la place choisie dans le métro, en passant par l’établissement préalable d’une cartographie mentale des déplacements « sûrs », et jusqu’à la décision d’éviter certains déplacements tardifs. « Des murs invisibles (…) se dressent et délimitent les espaces accessibles aux femmes » .
Il ressort de cette étude que les compétences sociales, les ressources économiques et intellectuelles, la possibilité d’avoir une voiture sont autant de facteurs qui peuvent aider les femmes à repousser les limites imposées par le sentiment d’insécurité.

Nous connaissons toutes ce sentiment d’insécurité. Le sentiment d’insécurité, c’est celui qui nous envahit en traversant une rue mal éclairée, un long couloir dans un métro. C’est le sentiment qui nous empêche de sortir le soir, de fréquenter certains lieux, qui nous interdit de jouir librement de l’espace public. C’est le sentiment exacerbé par la malpropreté des rues, les éclairages adaptés, les dépôts d’immondices, les terrains vagues, les immeubles abandonnés et squattés, les nuisances sonores, les bris de voitures. La réalité montre que ce sentiment d’insécurité peut être en lien avec une insécurité bien réelle. En effet, à défaut d’avoir été victimes ou témoins, nous connaissons tous autour de nous des personnes confrontées à des problèmes d’insécurité : agressions verbales ou physiques, harcèlement de rue, gestes ou regards déplacés, insultes, intimidations par des bandes… Autant de violences qui n’apparaissent pas dans les statistiques mais qui expliquent aussi en partie le sentiment d’insécurité.

Fin 2012, l’asbl Garance avait publié les résultats d’un projet pilote « Espace public, genre et sentiment d’insécurité » dont l’objectif était de mener une recherche participative pour développer une lecture sexuée de l’espace public en termes de sentiment d’insécurité et de sensibiliser les élu/e/s, fonctionnaires et professionnel/le/s dans ce domaine aux besoins spécifiques des femmes. Leur démarche état centrée sur l’intersection entre genre, espace public et sentiment subjectif d’insécurité. Ce sentiment d’insécurité dans les rues de Bruxelles lors de 19 marches exploratoires réalisées dans différents quartiers. L’asbl avait déjà émis toute une série de pistes.

Il faut inciter les femmes à investir l’espace public. Quand il n’y a que des hommes dans un lieu, les femmes s’auto-sanctionnent car elles se sentent mal à l’aise, objet de regard. La présence féminine dans les lieux à dominance masculine peut inciter d’autres femmes à y être. Il faut donc travailler sur la mixité de genre. Les mesures et aménagements qui favorisent la présence des femmes est un levier d’encouragement pour d’autres femme. Je souligne l’initiative positive de l’association Awsa « Femmes au café » qui consiste à et je cite leur site « à organiser des sorties mensuelles dans certains cafés dits « arabes » depuis mars 2008 à Bruxelles. Dans les quartiers où la population originaire du monde arabe est importante, de nombreux cafés sont uniquement fréquentés par des hommes. C’est à partir de ce constat que l’idée de l’activité « Femmes au café » est née. Ces visites visent à créer un espace de mixité de genre mais aussi d’origines et de classes et un espace d’échanges sincères, respectueux et ouverts entre hommes et femmes.

L’étude de Marie Gilow démontre également que ce sentiment d’insécurité n’est pas « purement psychologique », ni « irrationnel », mais bien « une expérience partagée ». Cela signifie que la question est politique : elle concerne l’aménagement et le partage inégal de l’espace public.

Par exemple, depuis le 10 juin 1996, la Société de transport de la Communauté urbaine de Montréal (STCUM) permet aux femmes voyageant seules de descendre entre deux arrêts le soir à partir de 21:00 heures. Un service similaire existe aussi à Toronto et à Delson, Sainte-Catherine, Saint-Constant au Québec. Chez nous, de tels services n’existent pas, et à ce sujet, l’étude met en cause la « faible présence féminine dans la planification et la gestion, notamment en matière de mobilité » .

Tout récemment, la presse a relayé, l’hypothèse, par la région bruxelloise, d’instaurer un système de « taxis roses », c’est-à-dire des taxis pour femmes exclusivement conduits par des femmes à l’instar de ce qui se passe dans d’autres villes comme Londres, New York, Dubaï, Beyrouth et dans d’autres villes mexicaines et brésiliennes.

J’en viens ainsi à mes questions aux ministres que je remercie déjà pour leurs réponses :

-  Avez-vous connaissance des recommandations de l’ONU en la matière , et comment vous positionnez-vous par rapport à ces dernières ? L’étude de Brussels Studies a-t-elle apporté un éclairage spécifique permettant d’influencer vos politiques ?

-  Comment appliquez-vous l’ordonnance bruxelloise portant sur l’intégration de la dimension de genre dans vos politiques ?

-  Quels sont vos collaborations avec les associations de femmes sur cette problématique ?

-  Quelles solutions comptez-vous apporter au sentiment d’insécurité tel que nous venons de l’évoquer ?

-  La possibilité d’’arrêt de bus à la demande, à certaines heures de la nuit et pour certaines lignes est une piste surtout lorsque la distance entre deux arrêts est grande, quand le lieu est reculé, obscur, etc. Est-ce possible de transposer à Bruxelles un service similaire à celui proposé au Canada de descente entre deux arrêts ?

-  Quelle est votre position concernant l’hypothèse de mettre en place un service de taxis roses conduites par des femmes et pour des femmes ?

-  Combien de femmes sont employées par Bruxelles-Mobilité, et à quels postes ?