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« Je déclare que le voile est le symbole d’un projet politique totalitaire »

CARTE BLANCHE
LE SOIR  mardi 23 mars 2010
lesoir.be

Vous pouvez télécharger le PDF de l’article ici

« Je déclare que le voile est le symbole d’un projet politique totalitaire »

Moi, citoyenne belge de culture musulmane, originaire du Mali, un pays musulman à 90 % où la religion influence fortement les lois, règlements et différents aspects de la vie quotidienne, où certaines coutumes et traditions rétrogrades perpétuent les discriminations à l’égard des femmes, où plus de 80 % des filles sont victimes des mutilations génitales, où la polygamie est légale, où les mariages forcés sont imposés aux jeunes filles, où en matière d’héritage, les femmes sont frappées du sceau de l’inégalité, où, dès le plus jeune âge, on apprend aux petites filles que leur destin est de souffrir, de se résigner, de se soumettre, de se marier, de faire des enfants et de faire honneur à la famille,

Moi, qui suis issue d’un pays où l’intégrisme islamique gagne du terrain avec comme corollaire la prolifération du port du voile, où les avancées législatives en matière de droits des femmes se heurtent aux pressions des autorités musulmanes, au nom de la paix sociale, de l’unité nationale, de la préservation des valeurs sociales et religieuses maliennes qui confinent les femmes dans des statuts de citoyennes de seconde zone,

Moi qui, comme tant de consœurs, ai eu la chance de m’épanouir et me réaliser en Belgique dans un espace de liberté que les femmes ont conquis par de longues et âpres luttes,

Je déclare que l’immixtion du religieux dans l’espace public et le détricotage de la neutralité de l’Etat n’augurent rien de bon pour la démocratie et les droits des femmes.

Je déclare que l’émancipation n’est pas un luxe réservé aux femmes occidentales, que l’égalité hommes/femmes n’est pas négociable, ajustable, en fonction des demandes, revendications de revendications culturelles, religieuses ou supposées comme telles émanant d’individus, de communautés, de groupes.

Je déclare que de nombreuses femmes musulmanes dans le monde relient combat contre les intégrismes religieux et promotion de la laïcité. Elles savent que certains laxismes sonnent comme des glas pour elles qui luttent et risquent leur vie en Egypte, en Somalie, en Inde, en Iran, au Soudan, au Pakistan au Maroc, en Algérie, et ailleurs contre la polygamie, la lapidation, l’enfermement de leurs corps dans des linceuls ambulants, l’imposition du port du voile, la répudiation, l’excision, les crimes d’honneur.

Que dire à celles qui ont pris le chemin de l’exil et qui voient se reproduire sous leurs yeux un système de justice à la carte où, selon que vous soyez de telle ou telle confession, religion ou philosophie, les jugements de la cour vous rendent blancs ou noirs ?

Peut-on, au nom de la tolérance, du relativisme culturel, du multiculturalisme, de la liberté de religion, demander à certaines femmes vivant dans nos pays d’avoir moins de droits ?

Je déclare que le voile est le symbole de l’instrumentalisation des femmes au nom de la religion, d’un projet politique totalitaire qui sème la terreur dans certains pays, de la tentative d’asservissement, de mise sous tutelle de la femme, de la séparation des espaces féminins et masculins, une supercherie des fondamentalistes musulmans pour réaffirmer leur domination sur le corps des femmes et leurs libertés. Dans certains quartiers, les filles n’ont d’autre choix que de se voiler ou de faire attention à leur tenue vestimentaire pour ne pas subir les injures et le mépris de certains mâles auxquels on a appris que la vertu d’une femme est proportionnelle à la quantité de tissu qui la recouvre.

Je déclare qu’on atteint le summum de l’endoctrinement quand l’esclave intègre ses chaînes comme normales, lorsqu’elle ne peut plus penser autrement que par le prisme d’une société qui la convainc depuis la plus tendre enfance à travers les traditions, les cours de religion, les prêches que sa nature de femme la prédispose à occuper une position d’infériorité, de soumission. C’est cette même violence symbolique qui pousse les mères à infliger à leurs filles les violences comme le mariage forcé, les mutilations sexuelles génitales dont elles ont été elles-mêmes victimes.

Je déclare que toutes les femmes voilées ne sont pas soumises et que toutes les femmes qui ont les cheveux au vent ne sont pas libres et émancipées, mais que les filles et femmes, qui portent le voile par attachement culturel, conviction religieuse, ou parce qu’on leur interdit de le porter, n’enlèvent rien à la signification politique de ce voile sacralisé par les islamistes et imposé via un prosélytisme de procurateurs autoproclamés de Dieu. Celles qui avancent l’argument de « c’est mon choix » devraient avoir la décence et la « sororité » de reconnaître l’oppression de celles qui n’ont pas le choix.

Je déclare qu’en Europe, les offensives des islamistes contre les droits des femmes renforcent celles des partis conservateurs, de l’Eglise catholique, des lobbies religieux très puissamment implantés dans les nouveaux Etats membres et qui s’emploient à faire reculer les droits des femmes au sein de l’Union européenne. Leur mot d’ordre : revenir à l’ordre archaïque de hiérarchie patriarcale qui renvoie les femmes aux devoirs que leur dicte leur nature, à leurs sacro-saintes obligations terrestres dictées par les hommes assistés par Dieu le père, le fils et les Saints Esprits sexistes. Pas d’amen ! C’est là que la société doit intervenir au nom des droits humains !

Je déclare que les conquêtes féministes en Occident n’ont pas été arrêtées dans leur marche pour l’émancipation par la peur de stigmatiser les Eglises opposées aux droits et aux libertés des femmes. Pourquoi l’islam serait-il soustrait à cette remise en question ? Ce qui est bon pour une religion ne le serait donc pas pour une autre ?

Je déclare que la majorité des citoyens de culture musulmane vivent leur foi, quand ils en ont, en toute tranquillité, qu’ils n’en peuvent plus d’être essentialisés, considérés comme un groupe homogène dont chacun des membres partage la même façon de penser, de vivre, assignés à résidence dans « une communauté » par une minorité vagissante qui leur impose un terrorisme psychologique, parle en leur nom et qui bénéficie d’un surcroît de respectabilité de la part de certaines tribunes médiatiques et politiques.

Je déclare que le silence des intellectuels musulmans modérés est aussi assourdissant que la clameur des relativistes, des obscurantismes et d’une certaine classe politique qui se soucie plus de calculs électoralistes et d’enjeux de pouvoirs que de proposer un véritable projet démocratique de vivre ensemble.

Je déclare que la peur d’être qualifié de raciste a muselé bien des consciences, que nous sommes prêts à accepter l’intolérable par peur d’être taxés d’intolérance. Que d’abandons en reculades, nos valeurs démocratiques régressent.

Je déclare qu’il y a urgence à légiférer. A l’Etat de jouer son rôle de garant et de gardien des libertés fondamentales, où la liberté de croyance ou de non-croyance est garantie dans le respect des valeurs fondamentales grâce à un cadre juridique qui pose des balises. Je lance un appel aux progressistes de tous les partis, pour qu’ils unissent leurs voix pour ne pas reporter, dans les enceintes des parlements, les dix propositions déposées par le Mouvement Réformateur concernant le port de signes convictionnels – outre l’interdiction du port ostentatoire de signes d’appartenance dans les écoles relevant de la compétence du réseau officiel, les propositions déposées par le MR visent notamment à interdire aux parlementaires exerçant une fonction de représentation, personnes en charge de fonctions exécutives et prestataires de service public, préposés au guichet ou non, le port ostentatoire de signes convictionnels.

Faire de la politique, c’est faire des choix. Il est minuit moins cinq ! Il ne s’agit pas d’une offensive contre les religions. Il s’agit de remettre les religions à leur juste place c’est-à-dire dans la sphère privée, de faire le choix d’une société qui ne se fractionne pas en fonction des particularismes, mais qui s’unit sur des valeurs à vocation universelle.

Fatoumata Sidibé, députée bruxelloise FDF, ex-« Ni putes ni soumises »

Avant d’être élue, l’année dernière, sur la liste FDF, députée bruxelloise, Fatoumata Sidibé était présidente du comité belge de Ni putes ni soumises (NPNS), actif depuis 2006, dont la mission première consiste à « promouvoir l’égalité des droits entre les hommes et les femmes ». Belge d’origine malienne, 46 ans, licenciée en communication et romancière, elle combat depuis longtemps « l’obscurantisme, la loi du silence, la violence faite aux femmes, la misogynie… ». Sa mère l’avait surnommée « poudre de piment ». Avant Ni putes ni soumises, Fathy, comme elle est surnommée, avait travaillé dans une boîte de communication, au Centre du Librex – « elle a l’intelligence et l’autonomie qu’il faut, c’est une femme plurielle qui sait se battre pour ses idées », selon le directeur, Denis Stokkink –, pour Médecins du monde, pour les magazines Demain le monde et Défi Sud… La contraception dans les milieux musulmans conservateurs, les viols qui cachent leur nom, le sexisme à l’école ont toujours été des combats à mener pour Fathy Sidibé. En lançant NPNS, elle déclarait : « Le féminisme est mort, vive le féminisme ! » De l’excision au port du foulard forcé, de l’entrisme islamique sur les campus aux violences conjugales, « tout est à faire », insistait-elle, rappelant que « la tolérance tue autant que le fanatisme. On ne peut pas tout tolérer au nom de Dieu ou de la Tradition ».

« Je déclare que le voile est le symbole d’un projet politique totalitaire »

CARTE BLANCHE
LE SOIR  mardi 23 mars 2010
lesoir.be

« Je déclare que le voile est le symbole d’un projet politique totalitaire »

Moi, citoyenne belge de culture musulmane, originaire du Mali, un pays musulman à 90 % où la religion influence fortement les lois, règlements et différents aspects de la vie quotidienne, où certaines coutumes et traditions rétrogrades perpétuent les discriminations à l’égard des femmes, où plus de 80 % des filles sont victimes des mutilations génitales, où la polygamie est légale, où les mariages forcés sont imposés aux jeunes filles, où en matière d’héritage, les femmes sont frappées du sceau de l’inégalité, où, dès le plus jeune âge, on apprend aux petites filles que leur destin est de souffrir, de se résigner, de se soumettre, de se marier, de faire des enfants et de faire honneur à la famille,

Moi, qui suis issue d’un pays où l’intégrisme islamique gagne du terrain avec comme corollaire la prolifération du port du voile, où les avancées législatives en matière de droits des femmes se heurtent aux pressions des autorités musulmanes, au nom de la paix sociale, de l’unité nationale, de la préservation des valeurs sociales et religieuses maliennes qui confinent les femmes dans des statuts de citoyennes de seconde zone,

Moi qui, comme tant de consœurs, ai eu la chance de m’épanouir et me réaliser en Belgique dans un espace de liberté que les femmes ont conquis par de longues et âpres luttes,

Je déclare que l’immixtion du religieux dans l’espace public et le détricotage de la neutralité de l’Etat n’augurent rien de bon pour la démocratie et les droits des femmes.

Je déclare que l’émancipation n’est pas un luxe réservé aux femmes occidentales, que l’égalité hommes/femmes n’est pas négociable, ajustable, en fonction des demandes, revendications de revendications culturelles, religieuses ou supposées comme telles émanant d’individus, de communautés, de groupes.

Je déclare que de nombreuses femmes musulmanes dans le monde relient combat contre les intégrismes religieux et promotion de la laïcité. Elles savent que certains laxismes sonnent comme des glas pour elles qui luttent et risquent leur vie en Egypte, en Somalie, en Inde, en Iran, au Soudan, au Pakistan au Maroc, en Algérie, et ailleurs contre la polygamie, la lapidation, l’enfermement de leurs corps dans des linceuls ambulants, l’imposition du port du voile, la répudiation, l’excision, les crimes d’honneur.

Que dire à celles qui ont pris le chemin de l’exil et qui voient se reproduire sous leurs yeux un système de justice à la carte où, selon que vous soyez de telle ou telle confession, religion ou philosophie, les jugements de la cour vous rendent blancs ou noirs ?

Peut-on, au nom de la tolérance, du relativisme culturel, du multiculturalisme, de la liberté de religion, demander à certaines femmes vivant dans nos pays d’avoir moins de droits ?

Je déclare que le voile est le symbole de l’instrumentalisation des femmes au nom de la religion, d’un projet politique totalitaire qui sème la terreur dans certains pays, de la tentative d’asservissement, de mise sous tutelle de la femme, de la séparation des espaces féminins et masculins, une supercherie des fondamentalistes musulmans pour réaffirmer leur domination sur le corps des femmes et leurs libertés. Dans certains quartiers, les filles n’ont d’autre choix que de se voiler ou de faire attention à leur tenue vestimentaire pour ne pas subir les injures et le mépris de certains mâles auxquels on a appris que la vertu d’une femme est proportionnelle à la quantité de tissu qui la recouvre.

Je déclare qu’on atteint le summum de l’endoctrinement quand l’esclave intègre ses chaînes comme normales, lorsqu’elle ne peut plus penser autrement que par le prisme d’une société qui la convainc depuis la plus tendre enfance à travers les traditions, les cours de religion, les prêches que sa nature de femme la prédispose à occuper une position d’infériorité, de soumission. C’est cette même violence symbolique qui pousse les mères à infliger à leurs filles les violences comme le mariage forcé, les mutilations sexuelles génitales dont elles ont été elles-mêmes victimes.

Je déclare que toutes les femmes voilées ne sont pas soumises et que toutes les femmes qui ont les cheveux au vent ne sont pas libres et émancipées, mais que les filles et femmes, qui portent le voile par attachement culturel, conviction religieuse, ou parce qu’on leur interdit de le porter, n’enlèvent rien à la signification politique de ce voile sacralisé par les islamistes et imposé via un prosélytisme de procurateurs autoproclamés de Dieu. Celles qui avancent l’argument de « c’est mon choix » devraient avoir la décence et la « sororité » de reconnaître l’oppression de celles qui n’ont pas le choix.

Je déclare qu’en Europe, les offensives des islamistes contre les droits des femmes renforcent celles des partis conservateurs, de l’Eglise catholique, des lobbies religieux très puissamment implantés dans les nouveaux Etats membres et qui s’emploient à faire reculer les droits des femmes au sein de l’Union européenne. Leur mot d’ordre : revenir à l’ordre archaïque de hiérarchie patriarcale qui renvoie les femmes aux devoirs que leur dicte leur nature, à leurs sacro-saintes obligations terrestres dictées par les hommes assistés par Dieu le père, le fils et les Saints Esprits sexistes. Pas d’amen ! C’est là que la société doit intervenir au nom des droits humains !

Je déclare que les conquêtes féministes en Occident n’ont pas été arrêtées dans leur marche pour l’émancipation par la peur de stigmatiser les Eglises opposées aux droits et aux libertés des femmes. Pourquoi l’islam serait-il soustrait à cette remise en question ? Ce qui est bon pour une religion ne le serait donc pas pour une autre ?

Je déclare que la majorité des citoyens de culture musulmane vivent leur foi, quand ils en ont, en toute tranquillité, qu’ils n’en peuvent plus d’être essentialisés, considérés comme un groupe homogène dont chacun des membres partage la même façon de penser, de vivre, assignés à résidence dans « une communauté » par une minorité vagissante qui leur impose un terrorisme psychologique, parle en leur nom et qui bénéficie d’un surcroît de respectabilité de la part de certaines tribunes médiatiques et politiques.

Je déclare que le silence des intellectuels musulmans modérés est aussi assourdissant que la clameur des relativistes, des obscurantismes et d’une certaine classe politique qui se soucie plus de calculs électoralistes et d’enjeux de pouvoirs que de proposer un véritable projet démocratique de vivre ensemble.

Je déclare que la peur d’être qualifié de raciste a muselé bien des consciences, que nous sommes prêts à accepter l’intolérable par peur d’être taxés d’intolérance. Que d’abandons en reculades, nos valeurs démocratiques régressent.

Je déclare qu’il y a urgence à légiférer. A l’Etat de jouer son rôle de garant et de gardien des libertés fondamentales, où la liberté de croyance ou de non-croyance est garantie dans le respect des valeurs fondamentales grâce à un cadre juridique qui pose des balises. Je lance un appel aux progressistes de tous les partis, pour qu’ils unissent leurs voix pour ne pas reporter, dans les enceintes des parlements, les dix propositions déposées par le Mouvement Réformateur concernant le port de signes convictionnels – outre l’interdiction du port ostentatoire de signes d’appartenance dans les écoles relevant de la compétence du réseau officiel, les propositions déposées par le MR visent notamment à interdire aux parlementaires exerçant une fonction de représentation, personnes en charge de fonctions exécutives et prestataires de service public, préposés au guichet ou non, le port ostentatoire de signes convictionnels.

Faire de la politique, c’est faire des choix. Il est minuit moins cinq ! Il ne s’agit pas d’une offensive contre les religions. Il s’agit de remettre les religions à leur juste place c’est-à-dire dans la sphère privée, de faire le choix d’une société qui ne se fractionne pas en fonction des particularismes, mais qui s’unit sur des valeurs à vocation universelle.

Fatoumata Sidibé, députée bruxelloise FDF, ex-« Ni putes ni soumises »

Avant d’être élue, l’année dernière, sur la liste FDF, députée bruxelloise, Fatoumata Sidibé était présidente du comité belge de Ni putes ni soumises (NPNS), actif depuis 2006, dont la mission première consiste à « promouvoir l’égalité des droits entre les hommes et les femmes ». Belge d’origine malienne, 46 ans, licenciée en communication et romancière, elle combat depuis longtemps « l’obscurantisme, la loi du silence, la violence faite aux femmes, la misogynie… ». Sa mère l’avait surnommée « poudre de piment ». Avant Ni putes ni soumises, Fathy, comme elle est surnommée, avait travaillé dans une boîte de communication, au Centre du Librex – « elle a l’intelligence et l’autonomie qu’il faut, c’est une femme plurielle qui sait se battre pour ses idées », selon le directeur, Denis Stokkink –, pour Médecins du monde, pour les magazines Demain le monde et Défi Sud… La contraception dans les milieux musulmans conservateurs, les viols qui cachent leur nom, le sexisme à l’école ont toujours été des combats à mener pour Fathy Sidibé. En lançant NPNS, elle déclarait : « Le féminisme est mort, vive le féminisme ! » De l’excision au port du foulard forcé, de l’entrisme islamique sur les campus aux violences conjugales, « tout est à faire », insistait-elle, rappelant que « la tolérance tue autant que le fanatisme. On ne peut pas tout tolérer au nom de Dieu ou de la Tradition ».

Accompagnement des femmes d’origine étrangère

Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale


Interpellation de Fatoumata SIDIBE à Bruno de LILLE, Ministre chargé de la Politique d’Egalité des Chances et à Benoît CEREXHE, Ministre en charge de l’Emploi  – 12 mars 2010 –
Concerne : l’accompagnement des femmes d’origine étrangère ou issues de l’immigration.  L’interpellation est disponible ici.

Le compte-rendu complet est disponible en cliquant ici

Depuis les  années nonante, on assiste à une féminisation croissante des migrations. Pour des raisons diverses (conflits armés, pressions intégristes, lois inégalitaires et sexistes, pauvreté, violences, …), les femmes migrent de manière indépendante.
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L’application du principe d’égalité entre les hommes et les femmes dans les organismes publics de la COCOF

Interpellation jointe de Fatoumata SIDIBE à Benoît CEREXHE, Ministre chargé de la  Fonction Publique
Concerne: L’application du principe d’égalité entre les hommes et les femmes dans les organismes publics de la COCOF – 5 mars 2010. L’interpellation est disponible ici.

Le compte-rendu est disponible page 6 en cliquant ici

Je vois dans ce débat entamé, le signe de la vitalité de notre démocratie. Read More

Santé de la reproduction et virginité

Parlement francophone bruxellois

Interpellation de Fatoumata SIDIBE à MM Emir Kir, Ministre chargé de l’Action sociale et de la Famille , Benoît CEREXHE, Ministre chargé de la Santé – 5 mars 2010.
Concerne : Santé de la reproduction et virginité. L ‘interpellation est disponible ici.

Le compte-rendu est disponible page 32 en cliquant ici

En novembre 2008, le Groupement des Gynécologues Obstétriciens de Langue Française de Belgique (GGOLFB) rendait public un sondage effectué en 2007 auprès des membres du Groupement.

On peut notamment y lire que :
« Sur les 254 réponses reçues, on relève qu’au cours de l’année 2007, les membres du GGOLFB ont été confrontés à 377 refus d’examen exprimés par la patiente, 344 refus d’examen exprimés par un proche de celle-ci, 310 demandes de certificats de virginité  et 238 demandes de réfection d’hymen ainsi que 8 demandes d’excision/infibulation ont été sollicitées auprès des gynécologues sondés ».

Depuis quelques années, les gynécologues obstétriciens – médecins de la femme, de la sexualité et de la reproduction – sont régulièrement confrontés à des situations conflictuelles liées à la diversité culturelle. Des hommes refusent désormais que leur femme soit accouchée et même auscultée par un gynécologue masculin. On peut encore comprendre qu’en situation normale, le souhait de la femme soit d’avoir un médecin femme. Mais que faire quand une femme arrive aux urgences  sur le point d’accoucher et que le mari refuse catégoriquement un gynécologue masculin ? Read More

Les mutilations génitales féminines

Parlement francophone bruxellois

Interpellation de Fatoumata SIDIBE, députée MR-FDF, à Emir KIR, Ministre chargé de l’Action sociale et de la famille – 5 mars 2010
Concerne : Les mutilations génitales féminines. L’interpellation est disponible ici.

Le compte-rendu est disponible page 13 en cliquant ici

Pratiquées essentiellement en Afrique subsaharienne et dans la péninsule arabique, les mutilations génitales féminines ont été définies par L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) comme étant « toutes les interventions aboutissant à une ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme et/ou toute autre lésion des organes génitaux féminins pratiquée à des fins non thérapeutiques ».
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Les mariages forcés

Parlement francophone bruxellois

Interpellation de Fatoumata SIDIBE à Emir KIR, Ministre chargé de l’Action sociale et de la Famille  – 5 mars 2010
Concerne : Les mariages forcés.
L’interpellation est disponible ici.
Le compte-rendu complet est disponible page 12 en cliquant ici

E
n Belgique, en 2004, la Direction de l’Egalité des Chances a réalisé une étude sur les mariages forcés intitulée : « Le mariage : un choix pour la vie ? » ;  une enquête sur les aspirations et attentes des jeunes envers le mariage ». Cette enquête, menée par l’UCL à la demande de la Communauté française, portait sur 1200 élèves (de 15-18 ans) à Bruxelles, Liège et Charleroi.
Elle a révélé que 23% des jeunes interrogés ont reconnu être concernés de près ou de loin par le phénomène des mariages forcés.
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Journée internationale des droits de la femme

Les droits des femmes au cœur du parlement
Stéphanie Bocart

Mis en ligne le 08/03/2010

Parlement régional, Cocof et VGC dédient leur séance des 5 et 12 mars aux droits des femmes. Une proposition d’ordonnance est déposée.
Comme chaque année depuis 1977, le 8 mars est consacré « Journée internationale de la femme ». Et si les femmes ont vu, à force de ténacité, leur condition s’améliorer quelque peu, les acquis restent toutefois très fragiles et les avancées à concrétiser très nombreuses. Aujourd’hui encore, 70 % des femmes demeurent confrontées à la violence au cours de leur vie; l’accès aux marchés du travail et à une profession décente reste limité pour les femmes (en 2008, la population active comptait ainsi 52,6 % de femmes pour 77,5 % d’hommes); une femme sur cinq peine pour s’en sortir financièrement en Belgique;

C’est parce que les parlementaires bruxelloises, tous partis démocratiques confondus (majorité et opposition, francophones et néerlandophones), se savent « privilégiées » qu’elles ont à cœur de profiter de leur statut pour relayer au sein de leur assemblée – Cocof, VGC et parlement régional bruxellois – les combats de toutes les femmes.

Initiée sous la législature précédente (2004-2009), la « Quinzaine des femmes » consiste à dédier, ces vendredis 5 et 12 mars, les séances plénières de chaque assemblée bruxelloise à la thématique de la femme et de ses droits. « Cette Quinzaine est une opportunité récurrente pour nous, femmes et hommes parlementaires, de pointer les carences persistantes en matière d’égalité hommes-femmes et d’idientifier les combats à poursuivre », explique Céline Frémault, chef de file du CDH au parlement bruxellois et cheville ouvrière de la Quinzaine des femmes. « C’est un peu une « vigilance femmes » à travers ce parlement, même si nous ne voulons pas un rôle de gendarmettes, mais c’est un rôle nécessaire et utile », estime-t-elle. Et d’insister : « Il s’agit aussi d’associer à ce processus autant les hommes que les femmes afin qu’ils puissent s’inscrire dans cette perspective ». Mais au-delà, surtout, la Quinzaine constitue « la ligne de départ pour d’autres actions parlementaires, des initiatives législatives, des forums et des partenariats avec le secteur associatif », souligne la députée CDH.

Cette Quinzaine est le fruit de tout un travail mené en aval par les députées bruxelloises. « Depuis deux mois, nous nous sommes réunies entre nous afin de cibler les thématiques sous l’angle du genre sur lesquelles on souhaitait interpeller les ministres compétents. Dans un second temps, nous avons déposé ensemble une proposition d’ordonnance sur le genre relative à la création d’un cadre légal pour la politique de l’égalité hommes-femmes en région bruxelloise, en accord avec le secrétariat de Bruno De Lille (Groen !) (lire ci-contre) », se félicite Céline Frémault.

Que dit cette proposition ? Que chaque ministre et secrétaire d’Etat présente annuellement, à l’occasion de la discussion des notes du budget général, les actions, mesures, projets qui concourent à la promotion de l’égalité entre les hommes et les femmes; que pour chaque projet d’acte législatif et réglementaire, chaque ministre ou secrétaire d’Etat établit un rapport d’évaluation de l’impact du projet sur la situation respective des femmes et des hommes; ou encore que chaque ministre ou secrétaire d’Etat veille à ce que les statistiques que les services publics bruxellois et les organismes d’intérêt public bruxellois produisent, collectent et commandent soient ventilées par sexe.

Violences conjugales, lutte contre les mariages forcés, lutte contre la pauvreté, prévention et santé des femmes, formation, sport au féminin, mutilations génitales, les interpellations des députées brassent le plus largement possible les champs inhérents à la condition féminine.

Ainsi, « si on a une série d’avancées sur le plan formel, on est loin d’avoir gagné quoi que ce soit sur le plan culturel au niveau des représentations », s’exprime Céline Delforge, députée Ecolo. « Il y a même carrément un recul puisqu’il existe des mouvements ouvertement anti-féministes qui entendent bien renvoyer les femmes à leurs casseroles. Dans l’espace public, il convient donc au moins de combattre la publicité sexiste qui véhicule des comportements et stéréotypes d’une vision de l’homme et de la femme totalement inadmissible. Le pouvoir public doit donc aussi pouvoir à un moment donné changer la culture », défend-t-elle.

Pour Elke Van Den Brandt (Groen !), « cette initiative n’est pas un luxe, c’est une nécessité de se battre pour les femmes ». Fatiha Saïdi (PS) enchaîne : « Cette Quinzaine n’est pas le conclave des pleureuses, mais bien une façon de mettre en avant toutes les ressources que les femmes peuvent déployer, en ce compris dans des situations de précarité extrême ». Quant à Fatoumata Sidibé (MR), elle résume : « Un slogan me tient à cœur : « Dites-moi quels droits vous accordez à vos femmes et je vous dirai comment va votre démocratie ». Les femmes sont les baromètres de notre société et, partant, sont un indicateur à suivre à la trace ».

Violence contre les femmes : la campagne du Parlement européen

8 mars 2010 : Nouvelle campagne du Parlement Européen contre les violences faites aux femmes

La violence à l’égard des femmes doit être considérée comme une violation des droits de l’homme, et notamment du droit à la vie, à la sécurité, à la dignité et à l’intégrité physique et morale.La violence à l’égard des femmes doit être considérée comme une violation des droits de l’homme, et notamment du droit à la vie, à la sécurité, à la dignité et à l’intégrité physique et morale.

Ce 8 mars 2010, le Parlement Europeen dedie une page speciale à la lutte contre les violences faites aux femmes. La date du 8 mars 2010, Journée internationale des Droits des Femmes, est symbolique et témoigne de la volonté du Parlement Europeen de consacrer comme priorite la politique de lutte contre les violences faites aux femmes.

Tout au long du mois de mars, cette page couvrira les évènements organisés par le Parlement européen sur le thème des violences faites aux femmes. Députés européens, députés nationaux, invités de marque, experts et grand public contribueront à un large débat grâce à des séminaires, des actions ciblées ou même via Facebook.

Cette page tend également à rappeler que, le 26 novembre 2009, le Parlement européen a adopté une résolution – rédigée par la commission parlementaire des droits de la femme et de l’égalité des genres – pour lutter contre ce fléau, invitant, entre autres, la Commission à élaborer une directive globale sur la prévention et la lutte contre toutes les formes de violences à l’égard des femmes.

En préambule à cette journée, le Parlement Européen diffusait ce week-end deux reportages ainsi que la retranscription de deux interview avec Colette de Troy du Lobby Européen des Femmes et Fatoumata Sidibe, Présidente de la branche belge de l’association  » ni pute ni soumise « .

A la question :  » Quel est le pire ennemi pour les femmes : l’homme violent ou le silence qui entoure cette violence ?  » Colette de Troy qui répond  » les deux  » conclut son intervention en réclamant l’instauration d’une politique européenne contre les violences faites aux femmes à l’instar de celle qui existe en matière d’égalité, faisant à juste titre remarquer, que certains pays d’Europe n’ont même pas de législation en la matière.

Quant à Fatoumata Sidibe, Présidente de  » ni pute ni soumise  » en Belgique, qui intervient principalement  ici sur le sujet des femmes issues de l’immigration, cette dernière souligne la régression patriarcale dont les femmes sont l’objet (contrôle vestimentaire, contrôle de la virginité qui est propre à toutes les religions et qui revient en force actuellement) et met en exergue la nécessité d’un travail d’éducation et d’un travail sur les droits et les devoirs fondamentaux. Il y a une regression sur le plan international, explique-t’elle, car la crise a provoqué un repli identitaire.

Les interview sont entrecoupées de deux reportages qui reviennent sur les raisons ayant conduit des femmes victimes de violences domestiques à être incarcérées en Pologne et sur l’inaction des pouvoirs publics, un second reportage se focalise, quant à lui, sur l’émancipation des femmes au Maroc

Ce 8 mars, la Suédoise Eva-Britt Svensson, présidente de la commission parlementaire des droits des femmes, débattra en direct sur Facebook des moyens de mettre fin à ces violences et de l’aide aux victimes. Chacun peut poser ses questions sur Facebook, lundi à partir de 17h15 !

En savoir plus :

* Le chat’ sur Facebook, lundi à 17h15
* Violence contre les femmes : la campagne du Parlement européen
* Interview d’Eva-Britt Svensson
http://justice-et-violences-conjugales.blogspot.com/2010/03/parlement-europeen-violences-femmes.html