Rassemblement en hommage à Claudia Lalembaidjé

  • Discours de Fatoumata Sidibé à  l’occasion du rassemblement contre les des violences à l’égard des femmes organisée par Amnesty International et la famille de Claudia Lalembaidjé, à  l’occasion de la « Journée internationale pour l’élimination de la   violence à l’égard des femmes», le Mercredi 25 Novembre 2009.Chères citoyennes,
    Chers citoyens,Avant d’être députée, je suis avant tout une militante.Mais c’est en tant qu’amie que la famille de Claudia m’a demandé, au mois de juillet,  de les aider à organiser une marche en hommage à Claudia, à toutes les femmes victimes de violences. C’est en tant que citoyenne que contact a été pris avec Françoise Guillitte, responsable du Programme Droits des Femmes à Amnesty international afin d’organiser une manifestation.Ce qui nous rassemble  aujourd’hui, en cette symbolique « Journée internationale pour l’élimination de la   violence à l’égard des femmes », c’est un cri de douleur, un cri de révolte, d’incompréhension  face à ce tsunami de violences.

    C’est une clameur collective  pour dire stop à la violence, au nom de Claudia, au nom de toutes les femmes battues, mariées de force, violées, lapidées, vitriolées, mutilées, brûlées, asservies, spoliées, humiliées, enfermées, prostituées, exploitées, vendues,  assassinées au quotidien,  en temps de guerre comme en temps de paix, dans le secret du domicile comme dans les rues.

    Les femmes sont menacées dans leur vie même parce qu’elles sont femmes. Il est difficile de dresser l’éventail des atrocités qui touchent les femmes sur tous les continents tant l’inventivité des sociétés en matière de violences à l’encontre des femmes est sans bornes.

    Le rassemblement de ce jour, c’est aussi pour dire que derrière ces victimes, il y a des  histoires, des familles.

    Pour donner un nom et un visage à ces victimes d’une violence sans nom, trop souvent impunie.

    Pour dire que dans nos démocraties, des femmes vivent sous le régime de la terreur. Pour dire que nous sommes toutes des victimes potentielles. Pour dire que le manque criant de chiffres actuels sur les violences conjugales en Belgique accentue l’invisibilité et l’occultation de cette violence.

    Nous voulons dire avec détermination que les femmes ne veulent plus être mises à genoux.

    Qu’elles se lèvent, luttent, résistent, se libèrent, réclament leur droit à l’intégrité physique et psychique, à la liberté, à la dignité, à la sécurité, à l’égalité, au respect de leur vie, de la vie.

    Nous disons assez de ce silence qui nous cantonne tous les jours dans la violence la plus extrême !

    Assez d’abandons, de reculades, de  belles promesses, des mesures ponctuelles.

    Des  progrès considérables ont été réalisés ces dernières années pour lutter contre les violences conjugales mais ce n’est rien à côté du chemin qui reste à parcourir pour que nos sœurs, nos filles, nos mères, nos ami(e)s, et nous-mêmes regagnions le droit d’exister et de vivre en sécurité.

    Vous connaissez mon engagement et mon  action en faveur des droits humains. En tant que parlementaire, je serai là, nous serons là pour continuer ce chemin avec vous, pour nous…les femmes.

    Des progrès considérables ont été accomplis en matière de lutte contre les violences conjugales mais ce n’est rien à côté du chemin qui reste à parcourir pour que nos sœurs, nos enfants, nos mères, nos ami(e)s, et nous-mêmes regagnions le droit d’exister et de vivre en sécurité.

    Vous connaissez mon engagement et mon  action en faveur des droits humains. En tant que parlementaire, je serai là, nous serons là,  pour continuer ce chemin avec vous, pour nous…les femmes.

    • Discours de Rachel C. Doumro, tante de Claudia Lalembaïdje
    Mesdames, Messieurs,

    Aux noms des victimes et de leurs familles, au nom d’Amnesty International ici représentée par Madame Guillitte, au nom de Madame la Députée Sidibé et en mon nom personnel : soyez toutes et tous très sincèrement remerciés pour avoir répondu à cet appel citoyen et au cri de détresse des familles de victimes.

    Nous sommes réunis ici pour affirmer que « trop, ça fait beaucoup » et que ces faits de société gravissimes n’ont pas leur place dans une démocratie, Messieurs, Dames. Ce qui nous oblige à nous rendre pacifiquement dans la rue ce matin du 25 novembre n’est pas normal, n’est pas admissible, ni concevable pour un cerveau qui fonctionne normalement. Je disais que « trop, ça fait beaucoup » et il y a des silences qui font beaucoup de bruit parfois. Alors, vigilance et stop à un certain laxisme (si vous voyez ce que je veux dire) parce que l’horreur et la médiocrité humaine n’ont pas de limites ni de frontières géographiques. Aujourd’hui, c’est nous, mais demain ce sera peut-être vous que le malheur va gifler. J’espère que ce rassemblement qui se veut digne et pacifique interpellera non seulement les contribuables, c’est-à-dire les citoyens que nous sommes, mais également les autorités de ce beau royaume. Chacun doit prendre ses responsabilités et un état a le devoir de protéger ses citoyens, me semble-t-il !? On a aboli la peine de mort, O.K. Mais dites-moi, quand va-t-on abolir la peine de douleurs et de souffrances infligées aux victimes et à leurs familles ?
    Personne au monde ne mérite de mourir comme Claudia est morte et j’ai fait le serment sur sa tombe de tout faire pour que sa mort ne soit pas une mort inutile, une mort pour rien. Nous ferons tout pour que son nom soit désormais une flamme d’espoir pour l’avenir et pour les femmes qui ont la chance de ne pas avoir croisé ce que Claudia a croisé sur sa route, à 32 ans à peine !
    Il est trop tard pour Claudia, mais il est temps de se réveiller pour les autres, car la femme est citoyenne à part entière, avec les mêmes droits et les mêmes devoirs que l’homme. Les femmes naissent pour respecter la vie et se faire respecter. D’ailleurs, les neurones des femmes ont les mêmes capacités que les neurones des hommes (si je puis m’exprimer ainsi !). La femme porte et donne la vie. Alors pourquoi doit-on lui voler la sienne ? Pourquoi doit-elle finir ligotée (comme Claudia) dans une valise au fond d’un fleuve ? Dans quelle société vivons-nous ? Enfin, je me tourne vers ma sœur, la maman de Claudia, pour lui dire que ma douleur est insignifiante par rapport à la sienne (même si j’ai mal et je suis en colère) et je veux dire aux parents des victimes qu’un enfant est irremplaçable, que donner la vie c’est la plus belle histoire d’amour et qu’il n’y a pas de pire injustice que de perdre un enfant. C’est pourquoi je veux ici m’incliner devant leur immense douleur et leur dire pardon au nom de la société. Beaucoup trop de citoyens ont le sentiment profond d’être escroqués de leur droit lorsqu’ils sont plaignants et se sentent souvent coupables d’être victimes. Ce sont toutes ces aberrations que nous sommes venus dénoncer aujourd’hui pacifiquement. Nous reviendrons, demain, si rien ne bouge pour dénoncer ces dysfonctionnements parce que « quand c’est trop, ça fait beaucoup. »

    Rachel C. Doumro, tante de Claudia Lalembaïdje
    Courriel : c.kado@hotmail.com

     

  • Invitation à venir manifester le 25 novembre 2009
Signé : Amnesty International ;  Suzanne Kade et Rachel  Doumro, Maman et tante de Claudia Lalembaidjé ; Fatoumata Sidibé, députée régionale bruxelloise… et vous peut-être.
Madame, Monsieur,
À l’occasion de la « Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes», Amnesty International et les familles de victimes organisent, le Mercredi 25 Novembre 2009, une action symbolique de solidarité et de protestation contre ce phénomène qui touche encore trop de femmes en Belgique et dans le monde.
Cette action prendra la forme d’un rassemblement en hommage à Claudia et toutes les victimes de violences conjugales, crimes d’honneur et autres violences intrafamiliales subies par les femmes.
Par la publication du «Manifeste des femmes et des hommes contre la violence à l’égard des femmes»,  il sera donné un signal fort afin de tout mettre en ouvre pour changer les mentalités et les comportements.
Ce sera aussi l’occasion de rappeler les revendications suivantes :
– La lutte contre les violences à l’encontre des femmes doit être une réelle priorité pour le gouvernement belge ;
– Des moyens humains et financiers corrects et adéquats doivent être alloués à cette fin  (prévention, accueil et prise en charge des auteurs et victimes) ;
– Une évaluation annuelle doit être rendue publique quant à la politique belge en cette matière ;
– Une politique globale doit être réellement mise en oeuvre et un numéro vert national doit être opérationnel dans les plus brefs délais.
Nous vous invitons à  venir nombreuses et nombreux vous joindre à cet événement.
Pour des raisons d’organisation, si vous avez l’intention d’être présent-e-s, merci de nous renvoyez le coupon-réponse ci-dessous avant le 6 novembre 2009.
RDV donc pour un rassemblement pacifique
le 25 Novembre 2009 de 12h30 à 13h30 sur la Place de la Monnaie à Bruxelles.
Une conférence de presse aura lieu à 11 heures au Foyer Alechinsky du Théâtre Royal de la Monnaie, lors de laquelle une évaluation de la politique belge de lutte contre les violences conjugales ainsi que les revendications des familles de victimes et le manifeste des femmes et des hommes contre les violences faites aux femmes seront présentés par Amnesty.
Signé : Amnesty International ;  Suzanne Kade et Rachel  Doumro, Maman et tante de Claudia Lalembaidjé ; Fatoumata Sidibé, députée régionale bruxelloise… et vous peut-être.
Au plaisir de vous y rencontrer,
Françoise Guillitte
Chargée des relations presse et des relations publiques
Responsable du Programme Droits des Femmes
Amnesty International Belgique francophone
9, rue Berckmans – 1060 Bruxelles – Belgique
fguillitte@aibf.be
Tel: 00 32 2 538 81 77
Fax: 00 32 2 537 37 29
Skype fanguillitte
Abonnez-vous aux lettres d’info et d’actions d’Amnesty:
http://www.amnestyinternational.be/doc/article10988.html
« Le Manifeste de Bruxelles
des femmes et des hommes contre la violence à l’égard des femmes »
Des millions de femmes sont victimes de violences dans le monde.
Il s’agit du plus grand scandale en matière des droits humains et de la violation des droits fondamentaux la plus importante en nombre, présente sur tous les continents et dans toutes les sociétés, en temps de paix comme en temps de guerre ou de conflit.
La Déclaration universelle des Droits de l’Homme ainsi que de nombreux textes internationaux ambitionnent de garantir aux femmes une vie exempte de violence.
Force est de constater, en voyant l’étendue des dégâts engendrés par ces violences et le nombre de victimes, que les États manquent à leurs engagements et à leurs obligations de prévenir et d’éliminer toutes les formes de violence à l’égard des femmes et des filles.
Cette violence se retrouve dans la sphère privée, dans la communauté, sur le lieu de travail, et dans la rue. Elle va du harcèlement moral, aux menaces, aux insultes, à la traite, à la prostitution forcée, au meurtre, en passant par les coups, les mutilations, et le viol.
En Belgique aussi, aujourd’hui encore, trop de femmes risquent quotidiennement d’être agressées moralement, psychologiquement, physiquement, sexuellement.
Ces femmes vivent au quotidien un calvaire trop souvent passé sous silence. Elles mènent pourtant chaque jour le même combat sans cesse renouvelé: survivre malgré la douleur physique et psychologique.
Par le présent manifeste, nous, femmes et hommes, victimes ou non, prenons position catégoriquement contre ce fléau et nous déclarons solidaires avec toutes ces victimes
Nous déclarons que la violence à l’égard des femmes n’est jamais acceptable, ne devrait jamais être tolérée et n’est jamais justifiée.
Nous refusons de voir et d’entendre les femmes et les filles traitées de « putes » ou d’autres noms insultants.
Nous refusons de rester indifférents lorsqu’une femme, voisine, amie, collègue ou inconnue, est victime de violences de la part de son mari ou de son compagnon.
Nous refusons de voir des femmes contraintes de cacher les coups reçus sous de gros pulls à col roulé et des lunettes noires.
Nous refusons tous les prétextes invoqués pour accepter ou minimiser ces drames.
Nous refusons la banalisation de ces faits divers.
Nous refusons toute discrimination à l’égard des femmes.
Nous réclamons la fin du silence et du tabou autour de ces sujets : des voix s’élèvent, elles doivent être entendues.
Nous exigeons que la lutte contre les violences faites aux femmes soit une réelle priorité et que des moyens humains et financiers y soient effectivement alloués.
Nous exhortons les différents gouvernements belges et tous les niveaux de pouvoirs concernés à prendre les mesures nécessaires pour garantir l’accueil et la prise en charge efficace de toutes les victimes, la poursuite et la prise en charge efficace des auteurs, la formation et la sensibilisation des acteurs de première ligne.
Si elles sont indispensables, les mesures politiques ne peuvent suffire ; de véritables changements des mentalités, des comportements, des attitudes et des réactions face à ce phénomène sont indispensables. Nous réclamons donc des campagnes de sensibilisation à long terme et régulières.
Libérer nos sociétés de la violence à l’égard des femmes et faire en sorte que toutes les femmes se sentent en sécurité dans leurs relations avec les hommes représente un défi qui exige que l’on établisse des limites claires, mais surtout qu’un engagement ferme de chacun et chacune soit pris.
Ce que nous faisons en signant la présente déclaration.
Publié à Bruxelles le 25 novembre 2009.
Françoise Guillitte ; Philippe Hensmans ; Laurence Bibot ; Isabelle Durant ; José Van
Dam ; Sandra Kim ; Yasmine Boudaka ; Maureen Louys ; Julos Beaucarne ;
Suzanne Kade ; Michèle Cédric ; Sarah Turine; Jean-Louis Leclercq ; Marie Paule
Kumps ; Rachel Doumro ; Ada Garcia ; Fatoumata Sidibe ; Zakia Khattabi ;
Dominique Braeckman ; Christine Bika ; Cécil Arnould ; Elisabeth Burdot ; Carine De
Brab ; Xavier Deutsch ; Michèle Hirsch ; Isabelle Durant ; Thierry Robberecht ; Karine
Lalieux ; Zoé Genot ; Muriel Gerkens ; Anne Delvaux ; Juliette Boulet ; Patryck de
Froidmont ; Sylvie Godefroid ; Isabella Lenarduzzi, Duke Tshomba ont déjà signé…
Et vous ?
N’hésitez pas à inviter vos ami-es et relations à vous suivre en se
rendant à l’adresse http://www.amnestyinternational.be/doc/article15524.html?var_mode=calcul


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Coupon-réponse à renvoyer avant le 6 novembre 2009  à l’adresse suivante :
Amnesty – Programme Droit des Femmes – 9, rue Berckmans – 1060 Bruxelles
ou par email à l’adresse femmes@aibf.be ou encore par fax au 02 537 37 29

Nom :……….  Prénom :………
Association :…………………..
Adresse :……………….Code postal et localité :……….

Participera au rassemblement du 25 novembre 2009, sur la place de la
Monnaie, à l’occasion de la Journée Internationale pour l’élimination de la
violence à l’égard des femmes.

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