Jour : 18 avril 2014

Je suis une libérale sociale

Le libéralisme philosophique, héritage du Siècle des Lumières et de la Révolution française, a donné aux citoyens un espace de liberté qui est la condition même du respect de la personne humaine.

La liberté poussée à son extrême, tel que le préconise un courant du libéralisme économique, conduit aux excès de l’individualisme, à l’égoïsme et, plus préoccupant encore, à la domination des puissances de l’argent sur la société.

La liberté d’entreprendre, ce n’est pas la liberté de spéculer au détriment du patrimoine collectif et de la richesse des nations. La liberté de créer, ce n’est pas la recherche du profit au bénéfice de quelques-uns et au détriment du plus grand nombre.

Je milite pour la construction d’une économie basée sur la justice sociale et sur la justice fiscale, où le changement professionnel ne sera plus vécu comme un échec mais comme une chance, où la reconnaissance de la société et la promotion sociale effaceront la peur de perdre son emploi.

Je défends l’autonomie du citoyen, la responsabilisation de tous et la solidarité envers les plus faibles. « Les FDF sont des libéraux sociaux. Plus libéraux que les individualistes de droite et plus sociaux que les collectivistes de gauche.

Je suis féministe

« L’admission des femmes à l’égalité parfaite serait la marque la plus sûre de la civilisation et doublerait les forces intellectuelles du genre humain. » Stendhal.

« Féministe ! Quelle catastrophe, ce n’est pas mon propos ! Je le phraserais différemment. Je pense que je ne suis pas du tout une féministe et je ne pense pas qu’aujourd’hui, le fait d’être féministe soit nécessaire ».
Interviewée par le journal Le Soir sur sa nomination en janvier 2014, Dominique Leroy, la nouvelle patronne de Belgacom,  première femme à atteindre le sommet d’une entreprise du Bel 20, réagissait ainsi à la question  « Vous êtes devenue un symbole féministe ».

Combien de fois n’ai-je pas entendu des femmes s’exclamer : je ne suis pas féministe ! Comme si c’était une injure, un gros mot.
Et lorsque je dis que je suis féministe, il arrive qu’on me questionne  « vous êtes encore féministe ? », l’air de dire, vous n’êtes pas encore guérie de cette maladie ?

Non, non je ne suis pas encore guérie et j’espère propager cette fièvre nécessaire. Oui, je suis malade des discriminations et des injustices commises à l’encontre des femmes. A des degrés divers, depuis la nuit des temps dans toutes les sociétés, cultures, classes sociales, religions, situations géopolitiques, les femmes sont discriminées parce qu’elles sont femmes. C’est une constante. Les différences biologiques ont été instrumentalisées pour créer la différence de statut, pour créer la condition féminine. Comme le disait Simone de Beauvoir, on ne naît pas femme, on le devient. La question est de refuser d’être déterminées par un sexe biologique nullement choisi.  J’adhère à un féminisme universaliste, qui libère la femme de son sexe biologique et donc des schémas sexistes.
Le féminisme est un humanisme.
Le féminisme n’est pas une conquête de droits contre les hommes, c’est une revendication pour que les femmes et les hommes soient égaux en droits et en devoirs. Pour pouvoir émanciper les femmes, il faut aussi émanciper les hommes et toute la société, spécialement les jeunes. C’est pour cela que le mouvement des femmes doit s’ouvrir aux hommes car l’émancipation des femmes est aussi celle des hommes.
Le féminisme n’est pas un combat d’arrière-garde. S’il y a eu des avancées importantes en matière de droits humains,  il s’agit aujourd’hui de préserver les droits acquis et d’en gagner d’autres.
L’égalité est loin d’être une réalité. Il n’y a pas si longtemps que les femmes peuvent voter et ouvrir un compte bancaire sans le consentement de leur mari. A salaire égal, les femmes gagnent beaucoup moins que les hommes.
Selon une étude de l’Organisation mondiale de la santé, les violences contre les femmes n’épargnent aucun pays, aucun continent et sont même si récurrentes qu’elles peuvent être élevées au rang de pandémie planétaire.  35% des femmes ont été confrontées dans leur vie, passé l’âge de 15 ans, à des actes de violence physique et/ou sexuelle.
Selon les données de la Banque mondiale, le viol et la violence conjugale représentent un risque plus grand pour une femme âgée de 15 à 44 ans, que le cancer, les accidents de la route, la guerre et le paludisme réunis.
La violence sexuelle dans les situations de conflits touche des millions de personnes, principalement les femmes et les filles. Dans toutes les zones de guerre internationales ou non internationales, le viol est utilisé comme tactique de guerre et les violences contre les femmes pendant ou après les conflits armés. Un crime trop répandu et impuni.
Plus de 5000 cas de crimes d’honneur sont répertoriés chaque année dans le monde ! Les crimes d’honneur, des actes de violence, le plus souvent des meurtres  restent une pratique dans certains pays,  cultures, communautés, religions et ethnies. Les crimes dits d’honneur sont perpétrés dans un grand nombre de pays dont l’Afghanistan, le Bangladesh, le Brésil, l’Egypte, l’Inde, l’Iran, Israël et les Territoires Palestiniens autonomes, la Jordanie, le Liban, le Nigéria, le Pakistan, le Pérou, les Etats-Unis d’Amérique, la Turquie, et dans certains pays occidentaux. La simple interprétation selon laquelle un comportement a « déshonoré » sa famille est suffisante pour enclencher des représailles.
Les mariages forcés sont des pratiques répandues depuis longtemps en Europe, dans certaines familles, issues de l’immigration pour la plupart. En Belgique, l’ampleur du phénomène n’est toujours pas chiffrée.  En 2004, la Direction de l’Egalité des Chances a réalisé une étude sur les mariages forcés intitulée : « Le mariage : un choix pour la vie ? Une enquête sur les aspirations et attentes des jeunes envers le mariage ». Cette enquête menée par l’UCL à la demande de la Communauté française portait sur 1200 élèves (de 15-18 ans) à Bruxelles, Liège et Charleroi. Elle a révélé que 23% des jeunes interrogés ont reconnu être concernés de près ou de loin par le phénomène des mariages forcés (7 % des jeunes ont reconnu  avoir eu connaissance d’un mariage forcé dans leur famille et 16% d’entre eux ont constaté de telles pratiques dans leur entourage.
Selon l’OMS, 130 millions de femmes et d’enfants ont été victimes de mutilations génitales féminines à travers le monde et ce fléau concernerait  chaque année 2 millions de fillettes. L’OMS a établi une classification contenant quatre types de mutilation (1) dont la forme la plus courante est l’excision du clitoris et des petites lèvres, pratiquée dans presque tous les cas (jusqu’à 80 %); la forme la plus extrême étant l’infibulation, pratiquée dans environ 15 % des cas. Des millions de filles et de femmes dans le monde sont  coupées, cousues, mutilées, sacrifiées sur l’autel du patriarcat.
Pratiquées aussi bien par les musulmans, les chrétiens ou les animistes, les mutilations sexuelles féminines remonteraient aux temps pharaoniques.
Présente dans 28 pays d’Afrique, on retrouve également, dans une moindre mesure,  cette pratique au Yémen, Emirats arabes unis, Sultanat d’Oman, en Indonésie,  Inde, en Malaisie, Irak, Israël, Colombie, Pérou.
Mondialisation oblige, l’OMS estime que 5% des victimes des mutilations sexuelles féminines, soit plus de 6,5 millions, vivent dans les pays du Nord, principalement en France, en Allemagne, en Suède, en Belgique, en Suisse, en Grande-Bretagne, au Canada, aux Etats-Unis et en Australie.
En effet, dans les pays occidentaux qui accueillent des communautés originaires de ces pays, des fillettes sont encore exposées à ce fléau, notamment durant les vacances dans le pays d’origine. Plus de 13.000 femmes excisées vivent en Belgique.
Les femmes ayant subi une ablation partielle ou totale des organes génitaux externes sont au nombre de 13.112 sur le territoire belge, estime une étude financée par le SPF Santé présentée le 6 février 2014. L’étude, réalisée par deux chercheuses de l’Institut de Médecine Tropicale d’Anvers, conclut également que 4.084 filles ou femmes habitant en Belgique sont « potentiellement à risque d’excision » de par leurs origines.
Il y a urgence à contrer les dérives religieuses et l’extrémisme qui endoctrinent les hommes et asservissent les filles. Plus que jamais, il faut résister contre les pressions des individus qui, au nom du droit à la différence pervertie en différence des droits, voudraient qu’on les laisse tranquillement enfermer leurs coreligionnaires et particulièrement les femmes dans un état de non-droit.  Les droits des femmes sont universels et indivisibles et que nous devons refuser tout relativisme culturel et justifier les atteintes aux droits des femmes par les traditions et les religions.
Il y a de quoi être inquiet également face au sexisme ordinaire qui fait régresser la condition des femmes, face au relativisme culturel ambiant, à la multiplication des  atteintes aux droits des femmes par les fondamentalistes religieux et  extrémistes de tous bords, aux reculs des droits en matière de vie affective et sexuelle, ceci singulièrement en matière de droit à l’avortement.
De nombreuses inégalités subsistent,  les mesures d’austérité touchent souvent plus durement les femmes, la précarité se féminise de plus en plus, les femmes restent sous-représentées à tous niveaux de pouvoir.
Oui, l’autre moitié de l’humanité mérite qu’on se mobilise pour elle. Au nom des droits humains.

Je suis pour la mixité sociale, culturelle et de genre

« Des sexes (hommes et femmes), des classes sociales, des cultures, des lieux publics et des convictions. La mixité implique la liberté pleine et entière de rencontrer, de se lier ou d’aimer des personnes différentes de soi, et celle de se métisser. Elle s’oppose au pseudo « choc des civilisations », à l’enfermement dans son groupe (le communautarisme) et au refus du dialogue ou de la rencontre, au nom d’une soi-disant « pureté ». Elle ne confond pas l’indispensable droit à la différence avec la différence des droits, discriminatoire. Pour se réaliser, elle exige l’égalité en droits et en devoirs de toutes et de tous. » (Ni Putes Ni Soumises, Le Guide du respect, édition belge, Le Cherche midi, 2007. p.73)

La mixité sociale, culturelle et de genre rapproche les hommes et les femmes, les filles et les garçons. Elle est celle qui se partage entre tous les groupes humains, pour que chaque individu qui les compose soit, d’abord, reconnu comme citoyen, libre de ses choix, sans refus des identités multiples.

Défendre la mixité revient donc à défendre et à réaffirmer la laïcité comme vecteur d’émancipation. La mixité sociale, culturelle et de genre est garante du Vivre Ensemble ; Vivre Ensemble que veulent détruire les extrémistes de toutes étiologies.