Parlement francophone
Mon intervention dans le débat sur la labellisation des animations EVRAS adressée à Céline Frémault, ministre de l’Action sociale – 17 mars 2017 – La réponse est disponible ici.
Je me joins aux constats, inquiétudes et questions de mes collègues. En septembre dernier, je vous avais d’ailleurs interrogée sur les avancées que nous pouvions espérer par rapport à la généralisation de l’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (EVRAS) dans les écoles.Les objectifs essentiels d’un programme d’EVRAS sont la promotion de l’égalité entre homme et femme, la
promotion de la santé, la lutte contre les violences de genre, la déconstruction des idées reçues, mais
également le développement de l’esprit critique qui permet aux élèves d’opérer des choix éclairés pour
s’épanouir dans leur vie relationnelle, affective et sexuelle et enfin, le respect de soi et des autres.
L’EVRAS touche à une question de citoyenneté.
L’ensemble des jeunes dans les écoles fondamentales, techniques, professionnelles et spécialisées doit
bénéficier de ces animations d’EVRAS. C’est un droit fondamental.
Madame la ministre, vous évoquiez récemment la création d’un label EVRAS en groupe intrafrancophone
afin d’identifier et de certifier les associations qui effectuent ces animations dans les écoles. En effet, il y a
un large éventail d’acteurs et de thématiques en jeu. Il est important d’avoir un minimum de connaissances et
d’éthique pour organiser de telles animations destinées aux jeunes.
Nous devons veiller à ce que certaines personnes, animées d’intentions qui ne sont pas forcément en
harmonie avec les valeurs défendues par l’EVRAS ne puissent entrer dans les écoles au nom de l’EVRAS, y
pratiquer la désinformation, y promouvoir certaines valeurs confessionnelles sans objectivation, sans mise
en perspective et sans possibilité de contrôle effectif de l’éthique promue et des connaissances développées.
Il faut être vigilant, surtout en ces temps de recul en matière de droit des femmes, de leurs droits reproductifs
et sexuels dont le droit à l’avortement. Nous devons également rester très attentifs, en ces temps de dérives,
aux discriminations qui touchent les femmes ainsi que les communautés homosexuelle et transgenre.
Pour éviter des dérives inquiétantes, la dispense de ces formations ne doit être autorisée qu’aux organismes
et/ou formateurs labellisés et certifiés par la Commission communautaire française.
S’agissant du recueil de données commun sur les animations d’EVRAS, tous les centres psycho-médicosociaux (PMS) doivent encoder les animations dispensées dans les écoles grâce au soutien de la ministre de l’Enseignement de la Fédération WallonieBruxelles.
– Qu’en est-il de la création d’un label en groupe intrafrancophone qui permettrait d’identifier et de certifier
les associations qui organisent des animations d’ EVRAS dans les écoles ? Des réunions ont-elles eu lieu sur ce
point ? Dans l’affirmative, quelle a été la teneur des débats ?
– Au-delà d’un processus de certification en amont, qu’en est-il d’une procédure de contrôle en aval ? Les
formateurs seront-ils évalués ? Dans l’affirmative, à quelle fréquence, par qui et selon quels critères ?
Quel est l’état d’avancement du recueil de données, qui doit être unique, complet et actualisé ?