Jour : 20 avril 2018

Les négociations entre l’Union européenne et le Royaume du Maroc

Question écrite de Mme Fatoumata Sidibé, députée DéFI à Mme Cécile Jodogne, secrétaire d’Etat chargée du Commerce Extérieur, de la Lutte contre l’Incendie et de l’Aide Médicale Urgente.
Concerne : les négociations entre l’Union européenne et le Royaume du Maroc en vue d’amender les protocoles agricoles de leur accord d’association – janvier 2018. La réponse est disponible iciMadame la secrétaire d’Etat,
Depuis 2000, l’Union européenne et le Maroc ont signé un accord visant à établir un cadre juridique général au développement des relations entre les deux parties. Celui-ci a, par la suite, été renforcé par des mesures de libéralisation réciproques concernant les produits issus de la pêche et de l’agriculture en 2012. Un an plus tard, un autre accord de partenariat dans le secteur de la pêche entrait en vigueur. Or aucun de ces accords n’exclut clairement le Sahara occidental de leur champ d’application. Le Sahara occidental est pourtant considéré par l’ONU comme « un territoire non autonome » dans le cadre d’un « conflit colonial non résolu » puisque ce dernier a été annexé illégalement par le Maroc lors du retrait des troupes coloniales espagnoles.
Estimant que l’Europe et le Maroc se sont entendus pour exploiter illégalement les ressources naturelles du Sahara Occidental, le Front Polisario, reconnu comme le représentant du peuple du Sahara Occidental par l’ONU, a saisi la Cour de Justice européenne (CJUE) en 2014.
Deux ans plus tard, la CJUE publiait un arrêt signifiant que l’accord de libéralisation en matière d’agriculture et de pêche entre l’Union européenne et le Maroc ne peut pas s’appliquer au Sahara Occidental qui dispose d’un « statut distinct et séparé ». Or, le 29 mai dernier, le Conseil des ministres européens a octroyé un mandat à la Commission européenne pour qu’elle négocie avec le Maroc afin d’amender l’accord commercial en question. Officiellement, dans le but de répondre à l’arrêt de la Cour. Cependant, les informations relatives à ces négociations font état de stratagèmes utilisés par la Commission pour tenter de contourner l’arrêt de la Cour de Justice européenne et continuer, ainsi, à importer illégalement des biens issus du Sahara Occidental.
Madame la secrétaire d’Etat, mes questions sont les suivantes :
 Avez-vous eu des contacts/échanges avec le gouvernement fédéral et les gouvernements des autres entités fédérées au sujet de la problématique du Sahara Occidental dans le cadre des relations commerciales entre l’UE et le Maroc ? Dans l’affirmative, quelle position le gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale a-t-il défendue dans ce dossier ?
 Quelles sont les initiatives prises par le gouvernement bruxellois en vue de se conformer à l’arrêt de la Cour de Justice 21 décembre 2016 ?
 La Commission informe-t-elle régulièrement les États membres de l’avancée et du contenu des négociations avec le Maroc ? Si oui, pouvez-vous en dresser le bilan ?
 Le Front Polisario n’est pas inclus dans les négociations UE-Maroc. Il est pourtant reconnu par l’ONU comme le représentant du Sahara Occidental. Cette problématique a-t-elle été abordée en Comité de concertation ? Si oui, qu’en est-il ressorti ?
 Quels sont les dispositifs mis en place par l’Union européenne afin de s’assurer que les produits issus du Sahara occidental ne soient pas importés illégalement sur son territoire ? Le Gouvernement bruxellois, en collaboration avec le Gouvernement fédéral, dispose-t-il d’un mécanisme de contrôle à cet effet ?
Je vous remercie pour vos réponses.

Le bilan de la ligne d’écoute téléphonique du Réseau Mariage et Migrations

Question écrite de Mme Fatoumata SIDIBE, Députée bruxelloise DéFI, à Mme Céline Frémault, Ministre, chargée de la Politique d’aide aux personnes handicapées, de l’Action sociale, de la Famille et des Relations internationales.
Concerne : Le bilan de la ligne d’écoute téléphonique du Réseau Mariage et Migrations –  Avril  2018. La réponse est disponible ici.En juillet 2013, une ligne d’écoute téléphonique spécifique dédiée aux mariages forcés ou contraints a été ouverte. Le numéro d’appel 0800 90 901 du Réseau Mariage Migration est accessible les lundis, mardis, mercredis et vendredis de 10h à 16h. Elle permet également l’information, l’orientation des usagers et le recueil de données.
Madame, la Ministre, mes questions sont les suivantes :
 Quel est le bilan actuel de la ligne d’écoute téléphonique : Nombre et types d’appels reçus, profils des appelants, profil des victimes (âge, origine ou nationalité,), origine des appels, situations rencontrées ? Les plages horaires ont été élargies Constate-t-on une augmentation des appels téléphoniques, notamment le vendredi ?
 Quel est le suivi donné à ces appels ?
 Qu’en est-il de l’outil alternatif de collecte de données visant à recenser les cas de mariages forcés non seulement par le biais de la permanence téléphonique, mais également par la capitalisation des demandes liées aux mariages forcés reçues par les associations-membres ?
 Quel est le budget accordé au réseau ?
 Qu’en est-il de l’hébergement d’urgence ? De l’hébergement à plus long terme ? Combien de victimes ont été hébergées via les maisons d’accueil agréées par la Cocof en 2016 et 2017 ? Des victimes sont-elles hébergées dans les auberges de jeunesse, en familles d’accueil, chez des bénévoles des associations ?
 Quelles sont les actions de prévention et de sensibilisation menées tant auprès des acteurs de terrains que du public-cible ?
 Qu’en est-il de la réédition du fascicule « Temps des vacances » qui date de plusieurs années maintenant ?
 Quelle est la formation des acteurs de terrain confrontés à de telles situations ?
 Quel est le montant du subside accordé au Réseau Mariage et Migration ?
 Qu’en est-il de la mise en oeuvre d’un protocole d’intervention entre les acteurs de terrain visant à renforcer l’accueil et la prise en charge des victimes de mariages forcés et de violences .