Auteur : Fatoumata

Invitation à manifester le 25 novembre 2009

  • Invitation à venir manifester le 25 novembre 2009
Signé : Amnesty International ;  Suzanne Kade et Rachel  Doumro, Maman et tante de Claudia Lalembaidjé ; Fatoumata Sidibé, députée régionale bruxelloise… et vous peut-être.
Madame, Monsieur,
À l’occasion de la « Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes», Amnesty International et les familles de victimes organisent, le Mercredi 25 Novembre 2009, une action symbolique de solidarité et de protestation contre ce phénomène qui touche encore trop de femmes en Belgique et dans le monde.
Cette action prendra la forme d’un rassemblement en hommage à Claudia et toutes les victimes de violences conjugales, crimes d’honneur et autres violences intrafamiliales subies par les femmes.
Par la publication du «Manifeste des femmes et des hommes contre la violence à l’égard des femmes»,  il sera donné un signal fort afin de tout mettre en ouvre pour changer les mentalités et les comportements.
Ce sera aussi l’occasion de rappeler les revendications suivantes :
– La lutte contre les violences à l’encontre des femmes doit être une réelle priorité pour le gouvernement belge ;
– Des moyens humains et financiers corrects et adéquats doivent être alloués à cette fin  (prévention, accueil et prise en charge des auteurs et victimes) ;
– Une évaluation annuelle doit être rendue publique quant à la politique belge en cette matière ;
– Une politique globale doit être réellement mise en oeuvre et un numéro vert national doit être opérationnel dans les plus brefs délais.
Nous vous invitons à  venir nombreuses et nombreux vous joindre à cet événement.
Pour des raisons d’organisation, si vous avez l’intention d’être présent-e-s, merci de nous renvoyez le coupon-réponse ci-dessous avant le 6 novembre 2009.
RDV donc pour un rassemblement pacifique
le 25 Novembre 2009 de 12h30 à 13h30 sur la Place de la Monnaie à Bruxelles.
Une conférence de presse aura lieu à 11 heures au Foyer Alechinsky du Théâtre Royal de la Monnaie, lors de laquelle une évaluation de la politique belge de lutte contre les violences conjugales ainsi que les revendications des familles de victimes et le manifeste des femmes et des hommes contre les violences faites aux femmes seront présentés par Amnesty.
Signé : Amnesty International ;  Suzanne Kade et Rachel  Doumro, Maman et tante de Claudia Lalembaidjé ; Fatoumata Sidibé, députée régionale bruxelloise… et vous peut-être.
Au plaisir de vous y rencontrer,
Françoise Guillitte
Chargée des relations presse et des relations publiques
Responsable du Programme Droits des Femmes
Amnesty International Belgique francophone
9, rue Berckmans – 1060 Bruxelles – Belgique
fguillitte@aibf.be
Tel: 00 32 2 538 81 77
Fax: 00 32 2 537 37 29
Skype fanguillitte
Abonnez-vous aux lettres d’info et d’actions d’Amnesty:
http://www.amnestyinternational.be/doc/article10988.html
 

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Coupon-réponse à renvoyer avant le 6 novembre 2009  à l’adresse suivante :
Amnesty – Programme Droit des Femmes – 9, rue Berckmans – 1060 Bruxelles
ou par email à l’adresse femmes@aibf.be ou encore par fax au 02 537 37 29

Nom :……….  Prénom :………
Association :…………………..
Adresse :……………….Code postal et localité :……….

Participera au rassemblement du 25 novembre 2009, sur la place de la
Monnaie, à l’occasion de la Journée Internationale pour l’élimination de la
violence à l’égard des femmes.
 

Conférence-débat: « Être femme en 2010 à Bruxelles »

  • Lundi 16 novembre 2009 de 20h à 22h
    Conférence-débat: « Être femme en 2010 à Bruxelles »
    Avec la participation de :

    Antoinette SPAAK, ministre d’Etat,
    Fatoumata SIDIBÉ, député bruxelloise,
    Mina OUALDLHADJ, écrivaine bruxelloise.

    Lieu : Institut Frans Fischer, 30, rue de la Ruche, à 1030 Schaerbeek.

    Entrée gratuite

    Une organisation de la section FDF de Schaerbeek.
  • Lundi 26 octobre 2009  à 20h30 à la Balsamine : Théâtre-débat  PEAU DE LOUP
    Guilaine sort de prison. Elle emménage dans son nouvel appartement Avant de pouvoir déballer ses caisses, et commencer  » sa nouvelle » vie, elle convoque son passé.
    Elle invente son double, celle qu’elle a été… Entre passé et présent, réel et imaginaire, nous découvrons la vie d’une femme d’aujourd’hui. Une femme confrontée depuis toujours a la violence « des hommes », et qui tente de faire les « bons » choix.
    Une parole sans concession, mais qui emprunte à l’univers du conte son humour et sa poésie.

    La pièce est survie d’une rencontre-débat avec les auteurs et les comédiens menée par Fatoumata Sidibè, co-fondatrice et présidente du Comité belge  » Ni Putes Ni Soumises » de 2006 à 2009.


    Auteurs : Caroline Safanan et René Buac
    Distribution : Véronique Dûment et Anne-Marie Loop
    Mise en scène : René Bizac
    Dramaturgie : Caroline Safarian
    Scénographe : Sophie Cartier
    Costumes : Hélène Kufferath
    Création Lumière : Gaétan Van den Berg
    Dessins, film : Thierry Van Hasselt
    Un spectacle du Théâtre tranquille asbl. en co-production avec le Centre Culturel Jacques Franck.
    Adresse : Av. Félix Marchal, 1
    Théâtre de la Balsamine Av. Félix Marchal, 1 • 1030 Bruxelles
  • Samedi 14 et dimanche 15 novembre 2009 : Participation en tant qu’auteure au Salon Vivre Livre à Saint Ambroix  (France).
  • Samedi 17 octobre 2009:  Intervention lors de la Seconde édition de la Nuit du boubou dans les salons du Concert Noble
  • 26 septembre 2009: Maîtresse de cérémonie au dîner de gala organisé à l’occasion de son dixième anniversaire de l’Union des Femmes Africaines au Repos des Chasseurs, 1170 Bruxelles
  • Manifestation samedi 26 septembre 2009 à 11h: pas de signes religieux à l’école !

    Communiqué de presse conjoint du Comité belge Ni Putes ni Soumises, de l’asbl Insoumise et dévoilée et du Réseau d’Actions pour la Promotion d’un Etat Laïque

Depuis plusieurs années, la question du port de signes religieux à l’école perturbe la rentrée scolaire. Aujourd’hui, à Dison, on en vient à examiner sérieusement la question de savoir s’il faut ou non accepter des fillettes voilées dans l’enseignement maternel et primaire. Quelques activistes ont engagé avec les écoles concernées un bras de fer dont les premières victimes sont les filles.
Nous saluons la décision du Conseil de l’enseignement de la Communauté flamande d’avoir pris la décision d’interdire le port de signes religieux dans l’enseignement qu’il organise et appelons la Communauté française à adopter enfin un décret similaire, seul à même de faire revenir le calme dans les écoles et d’assurer un droit égal pour tous et toutes à un enseignement de qualité.
Nous appelons à une manifestation à Bruxelles, le samedi 26 septembre 2009 à 11h devant le Ministère de la Communauté française, Place Surlet-de-Chokier 15-17, autour des mots d’ordre suivants :
« Pas de signes religieux à l’école »
« Non au marquage des filles »
« Non à l’immixtion du religieux à l’école »
Associations partenaires :La maison de la laicite d’Angleur-Chênée
L’Interrégionale du Front Antifasciste

 

Maîtresse de cérémonie aux 10 ans de l’Union des Femmes Africaines


26 septembre 2009
Maîtresse de cérémonie aux
10 ans de l’Union des Femmes Africaines
A l’occasion de son dixième anniversaire, l’Union des Femmes Africaines a le plaisir de vous convier au dîner de gala qu’elle organise le 26 septembre 2009 au Repos des Chasseurs, situé dans l’Avenue Charles Albert, 11 à 1170 Bruxelles à 19h30.
Programme
19h00 :     Accueil des invités + cocktail
19h30 :     Mot de bienvenue de Madame Eugénie Kalimunda, Présidente de l’Union des Femmes Africaines

19h40 :     Allocution de Monsieur Mahamat Saleh Annadif,  Représentant Permanent de l’Union Africaine auprès de l’Union Européenne, Parrain de la soirée

19h50 :     Poème de Madame Tapuwa Bridget

20h00 :     Allocution de Madame  Dominique Aguessy , Sociologue, Littéraire, Consultante en Relations Industrielles et fondatrice de l’UFA

20h20 :     Chansons de Madeena

20h30 :     Buffet froid

21h00 :     Allocution de Madame Ngandu Louise, Politologue ,Présidente d’honneur de l’UFA et fondatrice de l’UFA

21h20 :     Danse de la troupe burundaise

21h30 :     Buffet africain

22h00 :    Défilé de mode de la Styliste Sybil Warland et de la Styliste Bara
–  Modèles européens et africains
22h45 :     Chansons deJulianna Wom

23h00 :     Présentation des nominées et des lauréates du prix  de l’action féminine octroyé par l’UFA  depuis 2005
Maîtresse de cérémonie : Fatoumata Sidibe, Parlementaire, Journaliste, Ecrivaine
PAF : –    80€  par personne et 150 euros par couple à payer avant le 21/09/2009  au numéro de compte de l’UFA    210-0397626-75  – Communication « 10ans ufa Nom et prénom » –    85 euros à l’entrée
Les fonds récoltés lors de cette soirée seront destinés à soutenir  deux associations en Afrique.

Le nombre des places étant limité, merci de répondre au plus vite par  e-mail à ufa_ca@yahoogroupes.fr

Gsm : 0496873808   –  0489369434

Les inscriptions seront clôturées le 21 septembre 2009.

Lundi 20 juillet 2009

Intervention de Fatoumata Sidibé, députée MR-FDF, dans le cadre de la discussion de la déclaration du Collège de la Commission communautaire française en date du lundi 20 juillet 2009.
Le compte rendu complet est disponible en cliquant ici
Madame la Présidente,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Chers collègues,
Je me réjouis de me retrouver parmi vous et de prendre pour la première fois la parole au sein de cet hémicycle. Mon intervention portera sur les politiques de promotion de l’égalité hommes/femmes et la cohésion sociale.
La déclaration gouvernementale bruxelloise accorde une attention particulière à  l’égalité entre les hommes et les femmes comme enjeu pour la démocratie et pour l’économie de notre pays et aussi comme combat contre l’exclusion sociale.  Comme vous l’indiquez dans l’accord de majorité pour la Cocof, « la cohésion sociale concerne notamment la problématique du genre et plus particulièrement de la mixité, de l’émancipation et de l’égalité hommes-femmes ». Cependant, certains points concernant cette politique ne sont pas abordés dans l’accord mais doivent néanmoins retenir votre attention au cours de cette législature.   Read More

LES DROITS DE L’HOMME SONT AUSSI LES DROITS DES FEMMES ET DES CITOYENNES


Faut-il occulter que nombre de défenseurs  des droits de l’Homme en 1798  refusèrent d’accorder aux femmes les droits qu’ils conféraient aux hommes ? Le mot Homme n’avait donc pas de portée universelle puisqu’il n’incluait qu’un seul genre : le masculin. La femme n’étant pas douée de raison, comment pouvait-on lui accorder des droits ? Aujourd’hui encore, certains pensent que  les Droits des Hommes ne sont pas ceux des femmes. Les femmes ont prouvé tout au long de l’histoire quelles étaient des citoyennes à part entière mais l’histoire sélective a tenté de les museler comme le présent tente parfois de museler celles qui refusent d’être déterminées par un sexe biologique nullement choisi, qui osent dire non aux lois des hommes faites par les hommes et pour les hommes.  Les Droits de l’Homme ont évolué depuis 1789 et la lutte pour l’égalité entre hommes et femmes fait partie intégrante de cette évolution
La défense des  droits de l’Homme  est aujourd’hui un combat de femmes. En Belgique et dans le monde,  il y a urgence de briser le silence sur les discriminations et les violences faites aux femmes. Aujourd’hui, on assiste au retour du religieux avec comme corollaire l’oppression des femmes. Mais gardons-nous de ne pointer qu’un seul extrémisme car derrière l’extrémisme musulman, se faufilent les églises de réveil, les sectes, les ultras catholiques, l’extrême droite. En Europe, les lobbies religieux sont en train de remettre en question des avancées importantes comme la dépénalisation de l’avortement, le droit à la contraception.

Il y a de quoi être inquiet du sexisme ordinaire et du relativisme culturel qui fait régresser la condition des femmes. Au niveau mondial, il est dit que les violences et les discriminations contre les femmes ont fait plus de mort en cent ans que toutes les guerres du 20ème siècle réunies. Le viol comme crime de guerre est trop répandu et impuni.
La pratique du foeticide ou de l’infanticide des petites filles en Inde, en Chine prive les filles du droit de naître. En Amérique centrale, c’est le féminicide, qui menace les femmes. On tue les femmes parce qu’elles sont femmes ou qu’elles ne le sont pas de la  manière qui sied. Les crimes d’honneur, y compris dans nos démocraties, menacent les femmes de tout âge. Selon l’OMS, 130 millions de femmes et d’enfants ont été victimes de mutilations sexuelles génitales à travers le monde et ce fléau concernerait  chaque année 2 millions de fillettes.  De la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 à celle, universelle des Droits de l’Homme de 1948 que de chemins parcourus et à parcourir encore pour que les Droits des Femmes ne soient pas les oubliés des Droits de l’Homme, pour que la laïcité, la mixité et l’égalité soient appliquées à toutes et à tous sans distinction.

Fatoumata SIDIBE
Présidente du Comité belge Ni Putes Ni Soumises
Contribution à la publication Les droits de l’Homme, de l’Académie royale des Beaux-Arts de Liège, aux côtés de nombreux responsables politiques et associatifs – juin 2008.

Cohésion sociale !?

Cohésion sociale Intervention de Fatoumata Sidibé, En tant que Présidente du comité belge Ni Putes Ni Soumises 28 mars 2006 à Saint-Gilles.

 «Laïcité, mixité, égalité», par Fatoumata Sidibe, présidente du mouvement «Ni putes, ni soumises Belgique».  – Page 17. Cahier du fil rouge Actes du colloque 28 mars 2006.

Cohésion sociale… je suis allée vérifier la signification de « cohésion » dans le dictionnaire. Ce mot désigne « la force par laquelle les molécules des corps adhèrent entre elles » et par extension « le caractère du lien logique qui unit entre elles les parties d’un ensemble ». Alors … comment renforcer cette cohésion ?  Quel est ce lien qui peut unir ? Comment éviter le fractionnement ? Read More

Exposition de peintures

Du 27 mai au 30 septembre 2009
Aimer à l’ULB, asbl
Exposition des peintures « Les masques parlent aussi… ».
Après celles consacrées à Willy Peers, au Sida, à l’adolescence et à Amnesty International, le centre de planning familial « Aimer à l’ULB » accueille mon exposition de peintures « Les masques parlent aussi… ».
Il s’agit pour moi d’une exposition symbolique dans un lieu symbolique eu égard à mes engagements pour les droits des femmes.
Selon une étude récente, l’âge moyen du premier rapport sexuel est de 16 ans et deux mois. Actuellement dans les grandes villes, on assiste à une banalisation de l’IVG. En effet, les jeunes filles et les jeunes femmes ont de plus en plus tendance à confondre interruption volontaire de grossesse et contraception.  De même, il y a encore beaucoup à faire en matière de lutte contre les maladies sexuellement transmissibles et le Sida.  Près de 60% des 15-25 ans ont toujours des pratiques à risque. Il y a donc urgence !
Je suis favorable à une politique systématique et permanente de sensibilisation en milieu scolaire  pour assurer à tous une éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle, accompagner les adolescents à appréhender leur sexualité, à être à l’écoute de leurs désirs et de leurs envies dans le respect de soi et de  l’autre, à oser s’affirmer,  poser leurs limites  dans le respect mutuel afin de vivre leur vie amoureuse et affective de manière épanouissante, à maîtriser leur fécondité et à prévenir les MST et le sida.
Je vous invite à découvrir douze peintures de grandes dimensions disposées dans l’entrée, à l’accueil et dans la salle d’attente.
Exposition visible du 27 mai au 30 septembre
Aimer à l’ULB, asbl

Campus du Solbosch
Avenue Jeanne, 38
1050 Bruxelles
Tél. : 02/650 31 31
Courriel : aimer@ulb.ac.be

Conférence « La Région bruxelloise, une identité multiculturelle »

Le mercredi 20 mai, à 20h

Conférence « La Région bruxelloise, une identité multiculturelle »

Serge de Patoul, 12ème effectif à Bruxelles,
Caroline Persoons, 6ème effective à Bruxelles,
Gisèle Mandaila, 8ème effective à Bruxelles,
et Fatoumata Sidibé, 3ème suppléante à Bruxelles,

ont le plaisir de vous inviter à la conférence

« La Région bruxelloise, une identité multiculturelle »

le mercredi 20 mai 2009, à 20 h.

Avec la participation de Madame Céline Teney, sociologue à l’ULB et chercheuse au Centre de recherche METICES, et de Monsieur Ngyess Lazalo Ndoma, coordinateur de l’association « Observatoire Ba Ya Ya ».

Adresse du jour :
Salle « 250 »,
250, avenue Parmentier
1150 Bruxelles

Cartes blanches « Raisonnables », les accommodements ?

http://www.lalibre.be/debats/opinions/article/503255/raisonnables-les-accommodements.html

« Raisonnables », les accommodements ?
Publié le – Mis à jour le
Opinions

 

Si les laïques européens ont souvent une longue tradition de lutte contre le cléricalisme venu d’ »en haut », c’est-à-dire d’une religion instituée, traditionnellement alliée de la classe dominante, ils sont aujourd’hui confrontés à des revendications d’ordre religieux qui émanent non plus d’ »en haut », mais d’ »en bas » : de citoyens qui sous prétexte de voir reconnues leurs libertés religieuses, réclament des adaptations aux législations en vigueur, aussitôt soutenus en cela par des partis ou des mandataires politiques, dont on peut s’interroger sur les véritables motivations.

Soulignons d’entrée de jeu que ces revendications venues d’en bas ne se substituent pas à celles d’en haut, mais s’y superposent, et posent avec une acuité nouvelle la question de la portée et des limites de la liberté religieuse.

De toute évidence, il est essentiel, en démocratie, d’accorder un traitement égal à toutes les convictions philosophiques et religieuses, pour autant que le respect de ces convictions ne soit pas en opposition avec les principes démocratiques essentiels au vivre ensemble. Cependant, cette évidence ne règle pas la question du « comment ? ». Comment faire, en effet, pour qu’aucune religion, aucune croyance, aucune conviction ne soit objectivement lésée par la manière dont l’Etat règle la question de ses rapports avec les cultes ?

A cet égard, le modèle communautariste anglo-saxon, qui a inspiré les accommodements raisonnables nés au Québec, s’inspire de la logique selon laquelle l’égalité ne consiste pas à traiter également des individus objectivement différents, mais à traiter les individus différemment les uns des autres, en fonction de leurs différences. Cette approche, qui passe au premier abord pour éminemment tolérante et respectueuse de la diversité culturelle, comporte cependant plusieurs risques :
– Passer du droit à la différence à la différence des droits. C’est ce qu’a fait un tribunal allemand, par exemple, en refusant le divorce à une femme de confession musulmane victime de violences conjugales persistantes. La juge, en effet, a estimé que  » dans ces milieux, il n’est pas inhabituel que l’homme exerce son droit de châtiment corporel sur sa femme « . Et de citer à l’appui de sa décision des extraits du Coran, rappelant en outre que le couple s’était marié  » selon les lois islamiques « .
Or, c’est le droit de tout citoyen d’être traité selon les lois de son pays, indépendamment de considérations d’ordre religieux. Ce droit a indéniablement été bafoué dans ce jugement, heureusement cassé en appel.

– Essentialiser les différences, en particulier religieuses, en les traitant comme des composantes aussi naturelles et consubstantielles aux individus que le genre ou le handicap éventuel. C’est la tendance qui sert de fil rouge aux « accommodements raisonnables », qui consistent à appliquer aux minorités religieuses des mécanismes mis en place à l’origine pour faciliter l’accès des personnes handicapées au monde du travail. Or, la pratique religieuse – que l’on confond trop souvent avec la foi – ne peut de toute évidence être considérée comme aussi consubstantielle à l’individu que le handicap éventuel dont il est atteint. De plus, la pratique des accommodements raisonnables comporte le risque non négligeable d’aboutir à une fragmentation de la société en fonction des appartenances cultuelles des uns et des autres. L’aménagement des horaires de travail ou du jour de congé hebdomadaire en fonction de considérations religieuses, par exemple, risque de compromettre singulièrement le vivre ensemble et de menacer les droits sociaux des travailleurs en favorisant une flexibilité accrue de ceux-ci.
Enfin, dès le moment où la religion peut être invoquée pour réclamer des accommodements raisonnables, on voit mal pourquoi d’autres choix ou préférences individuels ne pourraient pas, eux aussi, donner lieu à des aménagements, sauf à considérer bien sûr – et c’est là le danger – que les convictions religieuses ont plus de crédit, méritent plus de respect que d’autres choix personnels, d’autres convictions, d’autres idées.

– Faire droit à des revendications issues de la minorité agissante que constituent les groupes de pression fondamentalistes, qui tentent de faire passer leur interprétation rigoriste de la pratique religieuse pour la norme, et qui contreviennent à certains principes essentiels de nos démocraties. Ainsi, les contestations de la mixité lors de certaines activités scolaires ou dans les piscines publiques comportent le risque bien réel, si l’on y fait droit, de porter atteinte aux libertés des femmes de telle ou telle confession, qui seraient dès lors sommées par leur « communauté » de se soumettre à la nouvelle règle commune.

Une telle attitude renforcerait donc le fondamentalisme religieux en accréditant l’idée, par exemple, que la femme musulmane porte le voile, mange hallal, et refuse toute « promiscuité » avec les hommes, par exemple dans le domaine professionnel ou des soins de santé.
De plus, les contestations de la mixité constituent une mise en cause de l’égalité entre les hommes et les femmes, dont les caractéristiques biologiques ne sauraient conditionner les droits et les devoirs.
– Faire passer les appartenances culturelles et religieuses au-dessus de l’appartenance commune à une même sphère civile. Promouvoir, même inconsciemment, l’idée qu’on est croyant avant d’être citoyen.
Or, la citoyenneté implique précisément la recherche de l’intérêt général, lequel ne saurait être confondu avec la somme ou la balance des intérêts particuliers. Il serait désastreux pour le vivre ensemble que les individus renoncent à se comporter en citoyens authentiques pour se transformer en membres de groupes de pression exclusivement soucieux de la défense et de la préservation de leurs intérêts catégoriels.

Pour toutes ces raisons, l’introduction des accommodements dits raisonnables dans la société belge risquerait fort de contribuer au délitement de la citoyenneté et à l’émergence d’une société communautarisée, ghettoïsée, et non réellement interculturelle.

Contre cette logique, nous en appelons à un modèle de société où tout citoyen jouit des mêmes droits et des mêmes devoirs. Que ces droits et devoirs doivent parfois être repensés – que l’on pense par exemple au calendrier des congés scolaires, qui fait la part belle à des fêtes religieuses chrétiennes que peu de gens célèbrent encore – ne fait aucun doute. Mais il est essentiel que le fil conducteur de cette réflexion reste l’intérêt général, et non l’octroi de privilèges ou de dérogations à une communauté de croyants particulière.

Signataires
Nadia Geerts, Abdellatif Mghari, Catherine François, Gisèle De Meur, Sam Touzani, Chemsi Cheref-Khan, Claude Javeau, André Nayer, Farouk Boustami, Philipp Bekaert, Pierre Efratas, Fatoumata Sidibe, Bahareh Dibadj, Philippe de Menten, Jacques Lemaire, Michèle Peyrat, Yvan Biefnot, Anne-Marie Roviello, Georges Verzin, Philippe Schwarzenberger, Dominique Celis, Elie Cogan, Mohammad Zahedi, Tamara Danblon, Paul Danblon,M arie-Ange Veyckemans, Annette Lecomte-Devooght, Claude Katz, Claude Thayse, Pierre Vansteenkiste,A nne Martin, Sam Mourlon, Olivier T’’indt, Jean-Sébastien Jamart, Luc Toussaint, Jean Lerusse, Frédéric Mascetti, Louis Kanarek, Jean-Claude Pector, Christian Sirjacq, Mireille Popelin, Pierre J. Mainil, Yves Caelen, Bernard Guillaume,P atrick Hannot, Jacques Joset, Luc Collard, Isabelle Emmery, Noël Rixhon, Robert Falony.