Auteur : Fatoumata

Plaintes pour maltraitance aux seniors en 2009

Le Vif  Belga Politique » Bxl: plus de cent dossiers ouverts au SEPAM sur plaintes pour maltraitance aux seniors en 2009 .

28 mai 2010 à 15h30

Bxl: plus de cent dossiers ouverts au SEPAM sur plaintes pour maltraitance aux seniors en 2009
(Belga) Le Service bruxellois d’Ecoute pour Personnes Agées (SEPAM) créé en janvier 2009, a ouvert en un an plus de cent dossiers à la suite de plaintes pour maltraitance, a affirmé vendredi le secrétaire d’Etat bruxellois Emir Kir.

Chargé de l’Action sociale à la Commission communautaire française de Bruxelles, Emir Kir a été interpellé au parlement francophone bruxellois par Fatoumata Sidibé (MR) à propos de la lutte contre la maltraitance des personnes âgées. Selon la députée, on estime que 15% des personnes âgées de plus de 75 ans sont victimes de maltraitance dont une majorité sont vécues à domicile. En Wallonie, a -t-elle ajouté, l’agence « Respect seniors » a observé en 2009, que dans 10% des situations évoquées par l’appelant, on parle de violences physiques. La majorité des victimes étaient des femmes (67%) âgées entre 70 et 90 ans. A Bruxelles, au SEPAM, c’est dans 25% des cas, la personne âgée, victime de maltraitance qui recourt au service. Il s’agit surtout de personnes du quatrième âge et de femmes (dans 75% des cas), a précisé M. Kir. Dans 66% des cas, l’appel concerne une personne placée en institution. Les types de maltraitance les plus souvent rencontrés sont les soins insuffisants, le défaut d’attention, les difficultés de cohabitation avec la famille, la malversation financière et des négligences dans l’administration des médicaments, ainsi que la maltraitance physique et l’agressivité. (OSN)
Source: Belga

  • Du  12 au 26 juin 2010 à la Maison des Artistes
    Participation à l’exposition collective « Le Fil d’Ariane 2«  organisée à l’initiative du Front Antifasciste et de la Maison des Artistes du 12 au 26 juin 2010.
    Rue du Bronze, 14 à 1070 Bruxelles
  • 9 juin – rencontre « Au café les filles » à 18h30 chez Cook and Book à WSL.
    Trois mini-présentations : femmes aux postes à responsabilités (Dominique Tilmans) – conciliation vie professionnelle et vie privée (Tatiana Hachimi) – droit des femmes et interculturalité (Fatoumata Sidibé).

  • 4 juin – Etre Femme à Saint-Josse
    Journée de rencontre organisé par Béatrice Meulemans, échevine de l’Egalité des Chances en partenariat avec les associations Amazone, le Centre Féminin d’Education Permanente, le Conseil des Femmes Francophones de Belgique, CTL La Barricade, Garance, Interface 3, la Maison Médicale Botanique, le Nederlandstalige Vrouwenraad, Ni Putes Ni Soumises, le Service Prévention de la Commune de Saint-Josse-ten-Noode.  Affiche à télécharger ici

    • 4 Juin 2010 de 18h à 22h30Rencontre politique avec les candidats belgoafricains
      à  Espace Matonge, 78 Chaussée de Wavre, 1050 Bruxelles.
      Les élections fédérales anticipées du 13 juin 2010, résultante de la crise institutionnelle qui n’a cessé de s’amplifier depuis 2007, constituent pour les citoyens de Belgique une opportunité de pouvoir infléchir le devenir de ce pays.
      Le vote ne peut y contribuer que, si et seulement si, il est exprimé en bonne connaissance de cause.
      A cette fin, les associations CCAEB et RVDAGE/VL, dont l’un des objectifs est la promotion de la conscience politique citoyenne,organisent une séance d’échanges / dialogues avec des candidats belgoafricains.

Lutte contre la maltraitance des personnes âgées

Parlement francophone bruxellois

Interpellation de Fatoumata SIDIBE, députée MR-FDF, à Emir KIR, Ministre de l’Action sociale et de la Famille et à Benoît CEREXHE, Ministre de la santé – 28 mai 2010 Concerne : lutte contre la maltraitance des personnes âgées. L’interpellation est disponible ici

Le compte-rendu complet est disponible page 13 en cliquant ici Monsieur le Ministre, De nos jours, force est de constater que l’image de la vieillesse n’est guère positive. Elle est souvent perçue comme synonyme de vulnérabilité, d’isolement, de solitude, de précarité, de dépendance. Par ailleurs, les personnes âgées sont également perçues comme un poids pour la société, notamment en termes de pension et de soins de santé. L’allongement de l’espérance de vie, grâce au progrès de la médecine et l’amélioration des conditions de vie a pour conséquence que le vieillissement de la population, déjà bien amorcé aujourd’hui, poursuit sur sa lancée. Read More

La diversité sur le marché de l’emploi

Parlement de la Région Bruxelles-Capitale

Interpellation de Madame Fatoumata Sidibé à Monsieur Benoît Cerexhe, Ministre chargé de l’Economie et de l’Emploi 2 juin 2010
Concerne :  La diversité sur le marché de l’emploi. L ‘interpellation est disponible ici.

Le compte-rendu complet est disponible page 13 en cliquant ici

Monsieur le Ministre,

Les discriminations à l’embauche constituent malheureusement toujours une réalité pour un certain nombre de personnes et ce, malgré l’adoption d’un certain nombre d’instruments législatifs et la mise en place de mesures en vue d’accroître la diversité sur le marché de l’emploi. Ainsi, en 2008, parmi les 1700 dossiers traités par le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme, un sur cinq concernait une discrimination liée à l’emploi. Celle-ci représente donc une part non négligeable de l’ensemble des signalements traités par l’organe fédéral et elle démontre l’ampleur de la situation. D’autant plus qu’il faut signaler que ces chiffres ne reflètent pas la réalité, puisque certaines personnes ne portent pas toujours plainte par peur ou parce qu’elles ne savent tout simplement pas à qui s’adresser.
Je rappelle que déjà en 1998, la Belgique avait été pointée du doigt par l’Organisation internationale du travail (OIT), qui sur base de tests de situations réalisés auprès d’employeurs provenant des trois régions du pays avait relevé une discrimination dans 27 % des cas et ce à l’issue de tous les stades de recrutement. En 2008, soit près de 10 ans plus tard, l’OCDE constatait à nouveau qu’en Belgique « le chômage des immigrés est près de deux fois et demi supérieur à celui des allochtones ».
A cet égard, une étude commanditée en 2006 par la Fondation Roi Baudouin avait mis en évidence le fait que 60% des personnes d’origine turque et 55% des individus d’origine marocaine vivent sous le seuil de pauvreté. Un rapport publié en 2009 par ladite Fondation a précisé ces chiffres en dévoilant notamment le fait que seule une personne sur trois d’origine marocaine, bénéficie d’un emploi fixe.
Les données brutes sont éclairantes par rapport à la réalité d’un phénomène mais leurs précisions, en particulier au niveau de la réalité bruxelloise et de son cosmopolitisme unique (30% d’étrangers en 2008), sont surtout utiles pour la définition et la mise en œuvre de politiques correctrices. Je souhaiterais donc savoir si les services de Actiris disposent des outils adaptés et, partant, des informations concernant l’ampleur du phénomène des discriminations à l’embauche à Bruxelles et, le cas échéant, si vous pouviez nous en commenter les grandes tendances ? Je pense en particulier au critère de la nationalité d’origine qui a assurément toute son importance, afin de mieux appréhender et de lutter contre les cas de discriminations.
Certes, je n’ignore pas qu’il existe l’Observatoire bruxellois de l’Emploi mais des sources disponibles sur leur site, la dernière étude sur les discriminations date du mois de janvier 2005.  Une actualisation des données est-elle prévue cette année ? Existent-ils d’autres sources spécifiques à la réalité bruxelloise sur lesquelles le gouvernement peut se baser pour ses prises de décision ?
Je rappelle à ce propos que le groupe MR plaide pour la mise en place au sein du Parlement bruxellois d’une commission spéciale chargée d’étudier et d’analyser le phénomène des discriminations à l’embauche dans les administrations publiques bruxelloises afin de proposer des solutions concrètes sur cette problématique. Nonobstant la séparation des pouvoirs, quelle est votre opinion à cet égard ? Encouragez-vous ce projet ? Cette initiative aurait le mérite d’envisager la problématique des discriminations à l’embauche dans sa globalité et constituerait un instrument précieux dans ce domaine.
Par ailleurs, dans le cadre de la lutte contre les discriminations, Bruxelles s’est dotée d’un arsenal législatif. Je pense notamment aux ordonnances relatives à la lutte contre la discrimination et à l’égalité de traitement en matière d’emploi, mais également celle visant à assurer une politique de diversité au sein de la fonction publique.  Ces initiatives vont dans le bon sens et j‘estime qu’il est important que le secteur public montre l’exemple en développant une politique d’égalité et de la diversité au sein du milieu du travail. Je souhaiterais savoir si les personnes étrangères sont bien représentées au sein de la fonction publique ? Etes-vous favorable à l’instauration d’un système provisoire de quotas d’embauche ou de discriminations positives ?


Enfin et j’en terminerai là, au début du mois de février, la Région wallonne et la Communauté française ont annoncé le lancement d’une campagne de sensibilisation et d’information relative au renforcement du cadre de lutte contre la discrimination, réalisée en collaboration avec le Centre pour l’égalité des chances (logos et affiches au sein des administrations, des écoles et autres bâtiments publics). Pourquoi notre Région n’a-t-elle pas exprimé son souhait de participer à cette initiative, en développant tout particulièrement un volet sur l’emploi ? Les passerelles doivent être grandes et solides entre l’égalité des chances et l’emploi !
N’aurait-il pas été opportun de joindre nos efforts contre le fléau de la discrimination ? Une campagne semblable est-elle éventuellement déjà prévue pour Bruxelles ?
Je vous remercie.

Mai 2010

  • 11 mai 2010, Conférence «L’interculturalité en question» – Les signes convictionnels, pourquoi légiférer ? En présence de Daniel Bacquelaine (Député fédéral), Fatoumata Sidibé (Députée bruxelloise), Damien Charlier (Besace) et Bernard Guillitte (Conseiller communal).
    Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix (Rempart de la Vierge, 5 – 5000 NAMUR)


  • 1er Mai 2010 à 14h30, Journée de l’étudiant Malien organisée par l’Association des Stagiaires et étudiants Maliens de Belgique  ( ASEMAB ). Participation à une conférence-débat sur le thème : « le Mali, 50 ans d’indépendance, bilan et perspectives ».Salle placet, Rue des sport 4, LLN 1348.

Symposium Fins

Vendredi 30 avril 2010

l’Hôtel de Ville de Wavre
de 14h00 à 18h00
Participation au SYMPOSIUM : Femmes migrantes et autochtones, regards croisés et dialogue interculturel sur les préjugés et les stéréotypes
Organisé par l’ASBL FINS/WINS (Femmes Interface Nord-Sud)

Vous pouvez télécharger l’affiche ici

« Je déclare que le voile est le symbole d’un projet politique totalitaire »

CARTE BLANCHE
LE SOIR  mardi 23 mars 2010
lesoir.be

Vous pouvez télécharger le PDF de l’article ici

« Je déclare que le voile est le symbole d’un projet politique totalitaire »

Moi, citoyenne belge de culture musulmane, originaire du Mali, un pays musulman à 90 % où la religion influence fortement les lois, règlements et différents aspects de la vie quotidienne, où certaines coutumes et traditions rétrogrades perpétuent les discriminations à l’égard des femmes, où plus de 80 % des filles sont victimes des mutilations génitales, où la polygamie est légale, où les mariages forcés sont imposés aux jeunes filles, où en matière d’héritage, les femmes sont frappées du sceau de l’inégalité, où, dès le plus jeune âge, on apprend aux petites filles que leur destin est de souffrir, de se résigner, de se soumettre, de se marier, de faire des enfants et de faire honneur à la famille,

Moi, qui suis issue d’un pays où l’intégrisme islamique gagne du terrain avec comme corollaire la prolifération du port du voile, où les avancées législatives en matière de droits des femmes se heurtent aux pressions des autorités musulmanes, au nom de la paix sociale, de l’unité nationale, de la préservation des valeurs sociales et religieuses maliennes qui confinent les femmes dans des statuts de citoyennes de seconde zone,

Moi qui, comme tant de consœurs, ai eu la chance de m’épanouir et me réaliser en Belgique dans un espace de liberté que les femmes ont conquis par de longues et âpres luttes,

Je déclare que l’immixtion du religieux dans l’espace public et le détricotage de la neutralité de l’Etat n’augurent rien de bon pour la démocratie et les droits des femmes.

Je déclare que l’émancipation n’est pas un luxe réservé aux femmes occidentales, que l’égalité hommes/femmes n’est pas négociable, ajustable, en fonction des demandes, revendications de revendications culturelles, religieuses ou supposées comme telles émanant d’individus, de communautés, de groupes.

Je déclare que de nombreuses femmes musulmanes dans le monde relient combat contre les intégrismes religieux et promotion de la laïcité. Elles savent que certains laxismes sonnent comme des glas pour elles qui luttent et risquent leur vie en Egypte, en Somalie, en Inde, en Iran, au Soudan, au Pakistan au Maroc, en Algérie, et ailleurs contre la polygamie, la lapidation, l’enfermement de leurs corps dans des linceuls ambulants, l’imposition du port du voile, la répudiation, l’excision, les crimes d’honneur.

Que dire à celles qui ont pris le chemin de l’exil et qui voient se reproduire sous leurs yeux un système de justice à la carte où, selon que vous soyez de telle ou telle confession, religion ou philosophie, les jugements de la cour vous rendent blancs ou noirs ?

Peut-on, au nom de la tolérance, du relativisme culturel, du multiculturalisme, de la liberté de religion, demander à certaines femmes vivant dans nos pays d’avoir moins de droits ?

Je déclare que le voile est le symbole de l’instrumentalisation des femmes au nom de la religion, d’un projet politique totalitaire qui sème la terreur dans certains pays, de la tentative d’asservissement, de mise sous tutelle de la femme, de la séparation des espaces féminins et masculins, une supercherie des fondamentalistes musulmans pour réaffirmer leur domination sur le corps des femmes et leurs libertés. Dans certains quartiers, les filles n’ont d’autre choix que de se voiler ou de faire attention à leur tenue vestimentaire pour ne pas subir les injures et le mépris de certains mâles auxquels on a appris que la vertu d’une femme est proportionnelle à la quantité de tissu qui la recouvre.

Je déclare qu’on atteint le summum de l’endoctrinement quand l’esclave intègre ses chaînes comme normales, lorsqu’elle ne peut plus penser autrement que par le prisme d’une société qui la convainc depuis la plus tendre enfance à travers les traditions, les cours de religion, les prêches que sa nature de femme la prédispose à occuper une position d’infériorité, de soumission. C’est cette même violence symbolique qui pousse les mères à infliger à leurs filles les violences comme le mariage forcé, les mutilations sexuelles génitales dont elles ont été elles-mêmes victimes.

Je déclare que toutes les femmes voilées ne sont pas soumises et que toutes les femmes qui ont les cheveux au vent ne sont pas libres et émancipées, mais que les filles et femmes, qui portent le voile par attachement culturel, conviction religieuse, ou parce qu’on leur interdit de le porter, n’enlèvent rien à la signification politique de ce voile sacralisé par les islamistes et imposé via un prosélytisme de procurateurs autoproclamés de Dieu. Celles qui avancent l’argument de « c’est mon choix » devraient avoir la décence et la « sororité » de reconnaître l’oppression de celles qui n’ont pas le choix.

Je déclare qu’en Europe, les offensives des islamistes contre les droits des femmes renforcent celles des partis conservateurs, de l’Eglise catholique, des lobbies religieux très puissamment implantés dans les nouveaux Etats membres et qui s’emploient à faire reculer les droits des femmes au sein de l’Union européenne. Leur mot d’ordre : revenir à l’ordre archaïque de hiérarchie patriarcale qui renvoie les femmes aux devoirs que leur dicte leur nature, à leurs sacro-saintes obligations terrestres dictées par les hommes assistés par Dieu le père, le fils et les Saints Esprits sexistes. Pas d’amen ! C’est là que la société doit intervenir au nom des droits humains !

Je déclare que les conquêtes féministes en Occident n’ont pas été arrêtées dans leur marche pour l’émancipation par la peur de stigmatiser les Eglises opposées aux droits et aux libertés des femmes. Pourquoi l’islam serait-il soustrait à cette remise en question ? Ce qui est bon pour une religion ne le serait donc pas pour une autre ?

Je déclare que la majorité des citoyens de culture musulmane vivent leur foi, quand ils en ont, en toute tranquillité, qu’ils n’en peuvent plus d’être essentialisés, considérés comme un groupe homogène dont chacun des membres partage la même façon de penser, de vivre, assignés à résidence dans « une communauté » par une minorité vagissante qui leur impose un terrorisme psychologique, parle en leur nom et qui bénéficie d’un surcroît de respectabilité de la part de certaines tribunes médiatiques et politiques.

Je déclare que le silence des intellectuels musulmans modérés est aussi assourdissant que la clameur des relativistes, des obscurantismes et d’une certaine classe politique qui se soucie plus de calculs électoralistes et d’enjeux de pouvoirs que de proposer un véritable projet démocratique de vivre ensemble.

Je déclare que la peur d’être qualifié de raciste a muselé bien des consciences, que nous sommes prêts à accepter l’intolérable par peur d’être taxés d’intolérance. Que d’abandons en reculades, nos valeurs démocratiques régressent.

Je déclare qu’il y a urgence à légiférer. A l’Etat de jouer son rôle de garant et de gardien des libertés fondamentales, où la liberté de croyance ou de non-croyance est garantie dans le respect des valeurs fondamentales grâce à un cadre juridique qui pose des balises. Je lance un appel aux progressistes de tous les partis, pour qu’ils unissent leurs voix pour ne pas reporter, dans les enceintes des parlements, les dix propositions déposées par le Mouvement Réformateur concernant le port de signes convictionnels – outre l’interdiction du port ostentatoire de signes d’appartenance dans les écoles relevant de la compétence du réseau officiel, les propositions déposées par le MR visent notamment à interdire aux parlementaires exerçant une fonction de représentation, personnes en charge de fonctions exécutives et prestataires de service public, préposés au guichet ou non, le port ostentatoire de signes convictionnels.

Faire de la politique, c’est faire des choix. Il est minuit moins cinq ! Il ne s’agit pas d’une offensive contre les religions. Il s’agit de remettre les religions à leur juste place c’est-à-dire dans la sphère privée, de faire le choix d’une société qui ne se fractionne pas en fonction des particularismes, mais qui s’unit sur des valeurs à vocation universelle.

Fatoumata Sidibé, députée bruxelloise FDF, ex-« Ni putes ni soumises »

Avant d’être élue, l’année dernière, sur la liste FDF, députée bruxelloise, Fatoumata Sidibé était présidente du comité belge de Ni putes ni soumises (NPNS), actif depuis 2006, dont la mission première consiste à « promouvoir l’égalité des droits entre les hommes et les femmes ». Belge d’origine malienne, 46 ans, licenciée en communication et romancière, elle combat depuis longtemps « l’obscurantisme, la loi du silence, la violence faite aux femmes, la misogynie… ». Sa mère l’avait surnommée « poudre de piment ». Avant Ni putes ni soumises, Fathy, comme elle est surnommée, avait travaillé dans une boîte de communication, au Centre du Librex – « elle a l’intelligence et l’autonomie qu’il faut, c’est une femme plurielle qui sait se battre pour ses idées », selon le directeur, Denis Stokkink –, pour Médecins du monde, pour les magazines Demain le monde et Défi Sud… La contraception dans les milieux musulmans conservateurs, les viols qui cachent leur nom, le sexisme à l’école ont toujours été des combats à mener pour Fathy Sidibé. En lançant NPNS, elle déclarait : « Le féminisme est mort, vive le féminisme ! » De l’excision au port du foulard forcé, de l’entrisme islamique sur les campus aux violences conjugales, « tout est à faire », insistait-elle, rappelant que « la tolérance tue autant que le fanatisme. On ne peut pas tout tolérer au nom de Dieu ou de la Tradition ».

« Je déclare que le voile est le symbole d’un projet politique totalitaire »

CARTE BLANCHE
LE SOIR  mardi 23 mars 2010
lesoir.be

« Je déclare que le voile est le symbole d’un projet politique totalitaire »

Moi, citoyenne belge de culture musulmane, originaire du Mali, un pays musulman à 90 % où la religion influence fortement les lois, règlements et différents aspects de la vie quotidienne, où certaines coutumes et traditions rétrogrades perpétuent les discriminations à l’égard des femmes, où plus de 80 % des filles sont victimes des mutilations génitales, où la polygamie est légale, où les mariages forcés sont imposés aux jeunes filles, où en matière d’héritage, les femmes sont frappées du sceau de l’inégalité, où, dès le plus jeune âge, on apprend aux petites filles que leur destin est de souffrir, de se résigner, de se soumettre, de se marier, de faire des enfants et de faire honneur à la famille,

Moi, qui suis issue d’un pays où l’intégrisme islamique gagne du terrain avec comme corollaire la prolifération du port du voile, où les avancées législatives en matière de droits des femmes se heurtent aux pressions des autorités musulmanes, au nom de la paix sociale, de l’unité nationale, de la préservation des valeurs sociales et religieuses maliennes qui confinent les femmes dans des statuts de citoyennes de seconde zone,

Moi qui, comme tant de consœurs, ai eu la chance de m’épanouir et me réaliser en Belgique dans un espace de liberté que les femmes ont conquis par de longues et âpres luttes,

Je déclare que l’immixtion du religieux dans l’espace public et le détricotage de la neutralité de l’Etat n’augurent rien de bon pour la démocratie et les droits des femmes.

Je déclare que l’émancipation n’est pas un luxe réservé aux femmes occidentales, que l’égalité hommes/femmes n’est pas négociable, ajustable, en fonction des demandes, revendications de revendications culturelles, religieuses ou supposées comme telles émanant d’individus, de communautés, de groupes.

Je déclare que de nombreuses femmes musulmanes dans le monde relient combat contre les intégrismes religieux et promotion de la laïcité. Elles savent que certains laxismes sonnent comme des glas pour elles qui luttent et risquent leur vie en Egypte, en Somalie, en Inde, en Iran, au Soudan, au Pakistan au Maroc, en Algérie, et ailleurs contre la polygamie, la lapidation, l’enfermement de leurs corps dans des linceuls ambulants, l’imposition du port du voile, la répudiation, l’excision, les crimes d’honneur.

Que dire à celles qui ont pris le chemin de l’exil et qui voient se reproduire sous leurs yeux un système de justice à la carte où, selon que vous soyez de telle ou telle confession, religion ou philosophie, les jugements de la cour vous rendent blancs ou noirs ?

Peut-on, au nom de la tolérance, du relativisme culturel, du multiculturalisme, de la liberté de religion, demander à certaines femmes vivant dans nos pays d’avoir moins de droits ?

Je déclare que le voile est le symbole de l’instrumentalisation des femmes au nom de la religion, d’un projet politique totalitaire qui sème la terreur dans certains pays, de la tentative d’asservissement, de mise sous tutelle de la femme, de la séparation des espaces féminins et masculins, une supercherie des fondamentalistes musulmans pour réaffirmer leur domination sur le corps des femmes et leurs libertés. Dans certains quartiers, les filles n’ont d’autre choix que de se voiler ou de faire attention à leur tenue vestimentaire pour ne pas subir les injures et le mépris de certains mâles auxquels on a appris que la vertu d’une femme est proportionnelle à la quantité de tissu qui la recouvre.

Je déclare qu’on atteint le summum de l’endoctrinement quand l’esclave intègre ses chaînes comme normales, lorsqu’elle ne peut plus penser autrement que par le prisme d’une société qui la convainc depuis la plus tendre enfance à travers les traditions, les cours de religion, les prêches que sa nature de femme la prédispose à occuper une position d’infériorité, de soumission. C’est cette même violence symbolique qui pousse les mères à infliger à leurs filles les violences comme le mariage forcé, les mutilations sexuelles génitales dont elles ont été elles-mêmes victimes.

Je déclare que toutes les femmes voilées ne sont pas soumises et que toutes les femmes qui ont les cheveux au vent ne sont pas libres et émancipées, mais que les filles et femmes, qui portent le voile par attachement culturel, conviction religieuse, ou parce qu’on leur interdit de le porter, n’enlèvent rien à la signification politique de ce voile sacralisé par les islamistes et imposé via un prosélytisme de procurateurs autoproclamés de Dieu. Celles qui avancent l’argument de « c’est mon choix » devraient avoir la décence et la « sororité » de reconnaître l’oppression de celles qui n’ont pas le choix.

Je déclare qu’en Europe, les offensives des islamistes contre les droits des femmes renforcent celles des partis conservateurs, de l’Eglise catholique, des lobbies religieux très puissamment implantés dans les nouveaux Etats membres et qui s’emploient à faire reculer les droits des femmes au sein de l’Union européenne. Leur mot d’ordre : revenir à l’ordre archaïque de hiérarchie patriarcale qui renvoie les femmes aux devoirs que leur dicte leur nature, à leurs sacro-saintes obligations terrestres dictées par les hommes assistés par Dieu le père, le fils et les Saints Esprits sexistes. Pas d’amen ! C’est là que la société doit intervenir au nom des droits humains !

Je déclare que les conquêtes féministes en Occident n’ont pas été arrêtées dans leur marche pour l’émancipation par la peur de stigmatiser les Eglises opposées aux droits et aux libertés des femmes. Pourquoi l’islam serait-il soustrait à cette remise en question ? Ce qui est bon pour une religion ne le serait donc pas pour une autre ?

Je déclare que la majorité des citoyens de culture musulmane vivent leur foi, quand ils en ont, en toute tranquillité, qu’ils n’en peuvent plus d’être essentialisés, considérés comme un groupe homogène dont chacun des membres partage la même façon de penser, de vivre, assignés à résidence dans « une communauté » par une minorité vagissante qui leur impose un terrorisme psychologique, parle en leur nom et qui bénéficie d’un surcroît de respectabilité de la part de certaines tribunes médiatiques et politiques.

Je déclare que le silence des intellectuels musulmans modérés est aussi assourdissant que la clameur des relativistes, des obscurantismes et d’une certaine classe politique qui se soucie plus de calculs électoralistes et d’enjeux de pouvoirs que de proposer un véritable projet démocratique de vivre ensemble.

Je déclare que la peur d’être qualifié de raciste a muselé bien des consciences, que nous sommes prêts à accepter l’intolérable par peur d’être taxés d’intolérance. Que d’abandons en reculades, nos valeurs démocratiques régressent.

Je déclare qu’il y a urgence à légiférer. A l’Etat de jouer son rôle de garant et de gardien des libertés fondamentales, où la liberté de croyance ou de non-croyance est garantie dans le respect des valeurs fondamentales grâce à un cadre juridique qui pose des balises. Je lance un appel aux progressistes de tous les partis, pour qu’ils unissent leurs voix pour ne pas reporter, dans les enceintes des parlements, les dix propositions déposées par le Mouvement Réformateur concernant le port de signes convictionnels – outre l’interdiction du port ostentatoire de signes d’appartenance dans les écoles relevant de la compétence du réseau officiel, les propositions déposées par le MR visent notamment à interdire aux parlementaires exerçant une fonction de représentation, personnes en charge de fonctions exécutives et prestataires de service public, préposés au guichet ou non, le port ostentatoire de signes convictionnels.

Faire de la politique, c’est faire des choix. Il est minuit moins cinq ! Il ne s’agit pas d’une offensive contre les religions. Il s’agit de remettre les religions à leur juste place c’est-à-dire dans la sphère privée, de faire le choix d’une société qui ne se fractionne pas en fonction des particularismes, mais qui s’unit sur des valeurs à vocation universelle.

Fatoumata Sidibé, députée bruxelloise FDF, ex-« Ni putes ni soumises »

Avant d’être élue, l’année dernière, sur la liste FDF, députée bruxelloise, Fatoumata Sidibé était présidente du comité belge de Ni putes ni soumises (NPNS), actif depuis 2006, dont la mission première consiste à « promouvoir l’égalité des droits entre les hommes et les femmes ». Belge d’origine malienne, 46 ans, licenciée en communication et romancière, elle combat depuis longtemps « l’obscurantisme, la loi du silence, la violence faite aux femmes, la misogynie… ». Sa mère l’avait surnommée « poudre de piment ». Avant Ni putes ni soumises, Fathy, comme elle est surnommée, avait travaillé dans une boîte de communication, au Centre du Librex – « elle a l’intelligence et l’autonomie qu’il faut, c’est une femme plurielle qui sait se battre pour ses idées », selon le directeur, Denis Stokkink –, pour Médecins du monde, pour les magazines Demain le monde et Défi Sud… La contraception dans les milieux musulmans conservateurs, les viols qui cachent leur nom, le sexisme à l’école ont toujours été des combats à mener pour Fathy Sidibé. En lançant NPNS, elle déclarait : « Le féminisme est mort, vive le féminisme ! » De l’excision au port du foulard forcé, de l’entrisme islamique sur les campus aux violences conjugales, « tout est à faire », insistait-elle, rappelant que « la tolérance tue autant que le fanatisme. On ne peut pas tout tolérer au nom de Dieu ou de la Tradition ».

Accompagnement des femmes d’origine étrangère

Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale


Interpellation de Fatoumata SIDIBE à Bruno de LILLE, Ministre chargé de la Politique d’Egalité des Chances et à Benoît CEREXHE, Ministre en charge de l’Emploi  – 12 mars 2010 –
Concerne : l’accompagnement des femmes d’origine étrangère ou issues de l’immigration.  L’interpellation est disponible ici.

Le compte-rendu complet est disponible en cliquant ici

Depuis les  années nonante, on assiste à une féminisation croissante des migrations. Pour des raisons diverses (conflits armés, pressions intégristes, lois inégalitaires et sexistes, pauvreté, violences, …), les femmes migrent de manière indépendante.
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