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Communiqué de presse du 25 novembre 2018 : Féminicides, il est temps de sauver des vies !

Communiqué de presse du 25 novembre 2018 : Féminicides, il est temps de sauver des vies !
A l’occasion de la journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, qui a lieu ce dimanche 25 novembre, Fatoumata Sidibé, députée bruxelloise et présidente de DéFI Femmes lance un appel contre ce fléau:
Féminicides : l est temps de sauver des vies ! 


En Belgique, au cours de l’année 2018, 33 féminicides ont été recensés*, soit une femme morte tous les onze jours sous les coups de son conjoint ou de son ancien conjoint. Ces chiffres proviennent d’articles de presse car aucune donnée statistique officielle n’a été publiée depuis de nombreuses années. Comment justifier une telle indifférence envers celles dont la vie est un cauchemar ?
Alors que les chiffres ne cessent d’augmenter, force est de constater que la lutte contre les violences faites aux femmes ne fait pas partie des priorités politiques de l’État fédéral !
Fatoumata Sidibé le répète depuis des années : « il faut décréter l’état d’urgence !
« Il est primordial que les femmes en réel danger, notamment suite à une rupture avec un partenaire violent, puissent faire l’objet d’une protection spéciale et efficace. Il faut intercepter les auteurs de violence conjugale qui s’apprêtent à passer à l’acte ! », insiste la députée DéFI.
Pour ce faire, à côté des dispositifs existants qu’il faut renforcer, Fatoumata Sidibé propose deux mesures à développer en concertation avec les associations, la justice et la police** :

  • Le TGD « Téléphone Grave Danger »
  • L’application « App-elles »

Pour DéFI, il est temps de faire de cette lutte une priorité nationale et de respecter la Convention d’Istanbul*** ratifiée par la Belgique en 2016. C’est une question de respect des droits fondamentaux. C’est une question de santé publique !*http://stopfeminicide.blogspot.com/

TGD : Il s’agit d’un smartphone délivré par le procureur qui permet, en appuyant sur un bouton d’urgence, la mise en contact direct de la victime avec une plateforme d’assistance dédiée 24h/24, 7j/7 et aussi une géolocalisation.  L’objectif : intervenir plus rapidement et sauver des vies.
Le système est déjà en place en France et en Espagne. En France, le système a été généralisé en 2014. En 2017, 288 femmes ont reçu le Téléphone Grave Danger. Les conditions d’attribution du TGD sont assez strictes. Pour obtenir l’appareil, il faut être majeur, ne plus vivre avec son agresseur, celui-ci doit avoir reçu une injonction de ne plus entrer en contact avec la victime.  Avant, pendant et après le TGD, on suit et on accompagne les victimes médicalement, socialement, psychologiquement et si besoin, pour un relogement.

App-elles : Lancée en France, à Nantes, par Diarata N’Diaye, App-elles est la première application française solidaire des femmes et des filles victimes de violences.  Elle permet d’alerter et de contacter rapidement ses ami-e-s, ses proches, les secours, les associations, et tout autre interlocuteur-trice de son choix. Le concept permet également l’utilisation d’un bracelet additionnel relié à l’application sur smartphone. Le bracelet permet à son utilisatrice de déclencher une alerte en temps réel en cas d’agression, et de transmettre ainsi, un enregistrement sonore ainsi qu’une localisation GPS. L’enregistrement sonore est ensuite sauvegardé pendant une semaine. Il peut constituer une preuve et aider les femmes à aller jusqu’à un dépôt de plainte.
*** https://www.coe.int/fr/web/istanbul-convention

 

 

 

Elections communales du 14 octobre 2018

Elections communales du 14 octobre 2018

Chères amies, chers amis,

J’ai le plaisir de vous informer que je me présente comme CANDIDATE aux élections communales du 14 octobre 2018 sur la liste de DéFI à la Ville de Bruxelles.(link is external)
Je figure à la 6ème place sur une liste emmenée par Fabian Maingain.

Militante et révoltée de cœur depuis mon enfance à Bamako jusqu’à mon élection comme députée en 2009, j’ai toujours suivi mes convictions pour poursuivre mes combats. Mon discours n’est pas politique, c’est le combat de toute une vie et de chaque instant.
Je suis une combattante pour les droits humains, et pour donner la chance à chacun de trouver sa place dans le monde.

Députée bruxelloise, forte de plusieurs années de travail social et associatif de terrain où j’ai lutté pour l’égalité entre les hommes et es femmes, le respect mutuel, la solidarité, l’égalité, la mixité, la laïcité de l’Etat, contre les violences et les discriminations, je compte continuer au niveau communal, le travail que j’ai entamé à la région et que je compte bien poursuivre pour la prochaine législature au parlement bruxellois. #DéFI(link is external) #PourBruxelles

Accessibilité du service « Taxibus » de la STIB aux personnes en situation de handicap –

Interpellation de Fatoumata Sidibé à Pascal Smet, Ministre de la Mobilité.
Concerne : L’accessibilité du service « Taxibus » de la STIB aux personnes en situation de handicap – 24 septembre 2018.
Sous la précédente législature, le service de « Taxibus » fut créé au sein même de notre société de transports publics bruxelloise.  La réponse est disponible ici.Pour rappel il s’agit d’un service de transport de porte à porte, presté à la demande et destiné exclusivement aux personnes en situation de handicap munies d’une attestation délivrée par le Service Public Fédéral Sécurité sociale et reconnaissant un des éléments suivants :Une réduction d’autonomie d’au moins 12 points ;

  • Une invalidité permanente d’au moins 80% ;
  • Une invalidité permanente des membres inférieurs occasionnant un taux d’invalidité de 50% au moins ;
  • Une paralysie complète ou une amputation des membres supérieurs ;
  • Un handicap visuel dont le taux d’incapacité est d’au moins 90%.

En 2016, vous aviez fait un bilan de la réforme Taxibus en nous fournissant certains chiffres intéressants. Ainsi, depuis la réforme de 2012 des Taxibus le nombre de voyages avait augmenté de 55%, passant de 45.000 à plus de 70.000. Vous admettiez, cependant, que le temps de trajet et la ponctualité étaient des points à travailler.

Compte tenu des règles actuelles, environ 15.000 personnes peuvent utiliser Taxibus. Or, la STIB constate que seuls 12% des utilisateurs sont inscrits. Vous aviez annoncé que cet aspect serait étudié en vue d’être améliorée lors de l’élaboration du contrat de gestion 2017.

Monsieur le Ministre, j’ai récemment rencontré des personnes à mobilité réduite. Leurs constats, spécifiquement en ce qui concerne le Taxibus sont mitigés. Or, l’intégration de la personne handicapée dans notre société se doit d’être prise en compte au maximum. Ce parlement et ce gouvernement ont d’ailleurs œuvré à plusieurs textes et plans d’action importants allant en ce sens au cours de cette législature. Nous pouvons nous en féliciter mais il est essentiel d’assurer un suivi régulier et minutieux des législations et outils mis en place.

Dès lors Monsieur le Ministre, mes questions sont les suivantes :

  • Concernant les conditions d’accès au Taxibus, le système de points  est-il pertinent par rapport aux besoins du transport ?  Une concertation avec le SPF affaires sociales, la STIB, la région  et les acteurs associatifs est-elle prévue. ?
  • Quels sont les chiffres concernant le nombre de courses de Taxibus pour 2016, 2017 ? Avez-vous déjà des chiffres pour 2018 ?  Ces chiffres sont-ils en croissance ?
  • Quelles sont les moyens de communication mis en œuvre afin de faire connaitre ce service au maximum de personnes concernées ?
  • Qu’en est-il de la formation des chauffeurs concernant le transport des personnes en situation de handicap ? Cette   formation est-elle suffisante ?
  • Avez-vous des informations concernant les plaintes enregistrées  concernant les Taxibus ? Sur quoi portent ces plaintes ? Quel suivi en est donné ?
  • 12 minibus seraient utilisés exclusivement dans le cadre du service Taxibus. Cependant, leur nombre n’a pas évolué depuis leur  mise en service en 2014 ? Avez-vous évalué la pertinence d’augmenter leur nombre ?
  • La STIB délègue une partie de ces missions. Elle a un contrat de délégation de ce service avec deux centrales de taxis bruxellois, comme le prévoit la décision du gouvernement du 19/7/2012.  Une centrale est les Taxis verts. Quelle est l’autre centrale ?
  • Combien de taxis sont affectés au transport des personnes en situation de handicap ? Combien d’entre eux sont réellement opérationnels ?
  • Tous les Taxibus sont-ils adaptés au transport des Personnes en situation de handicap ?
  • Qu’en est-il des normes des véhicules être utilisés comme taxi PMR ?
  • Une réflexion est-elle menée quant à l’élargissement des possibilités de faire appel à des Taxi bus les dimanches et jours  fériés ou encore plus tardivement le soir ?
  • Qu’en est-il du plan de gestion de la STIB, renégocié en 2017 et dont l’élaboration allait tenter d’améliorer, selon vos dires, la disponibilité, les temps de trajet, la ponctualité et la fréquentation des Taxibus aux personnes handicapées ?

 

Violences faites aux femmes

Séance plénière du Parlement Francophone Bruxellois du 19 septembre 2018Intervention de Fatoumata Sidibé dans le cadre du débat sur les violences faites aux femmes – La réponse est disponible ici
Madame la Ministre,
Chers collègues,
Je tiens à remercier mes collègues d’avoir déposé ces interpellations au sujet de la problématique qui me tient particulièrement à coeur. Pour ma part, j’aimerais encore ajouter quelques questions complémentaires à celles qui ont déjà été posées.Tout d’abord, je souhaiterais savoir où en est la mise en œuvre de la Convention d’Istanbul pour la prévention et l’élimination des violences envers les femmes et des violences domestiques ? Pourriez-vous nous présenter brièvement les différentes initiatives que le Collège de la COCOF a prises au cours de cette législature en vue d’appliquer cette convention du Conseil de l’Europe ? L’Etat belge a-t-il déjà transmis son rapport aux experts chargés d’assurer le suivi de la mise en œuvre de la Convention d’Istanbul ? Dans l’affirmative, quelles sont les conclusions de ce rapport ?
Concernant la problématique des mariages forcés évoquée et sur laquelle je reviens régulièrement, je suis heureuse que  grâce à ma pugnacité qu’un jeudi de l’hémicycle a  été organisé sur le sujet en mars de cette année et que dans la foulée, des auditions ont été organisées avec le secteur associatif en commission des affaires sociales. Les travaux ne sont d’ailleurs pas terminés et des recommandations plus concrètes vont sans doute être formulées. Il est évident que les questions de l’hébergement spécifique, des formations, du dépôt de plainte, de la coordination entre les différentes structures restent une demande constante.
S’agissant ensuite des Family Justice Centres, je me joins aux remarques formulées par ma collègue S. Susskind. Les Family Justice Centres ont fréquemment recours à la médiation, ce qui est évidemment contraire au prescrit de la Convention d’Istanbul. Tous les acteurs issus du monde associatif s’accordent à considérer que la médiation ne constitue, en aucun cas, une procédure appropriée pour traiter les cas de violences conjugales ou intrafamiliales. Il est inutile de rappeler que l’objectif de la lutte contre les violences envers les femmes n’est pas d’aplanir les différends, comme s’il s’agissait de simples querelles de voisinage. L’objectif de cette politique est plutôt de prévenir les violences, de protéger les victimes et de poursuivre les auteurs de ces violences.
Par ailleurs, je voudrais vous interroger au sujet de l’hébergement des femmes victimes de violences conjugales et intrafamiliales. Pourriez-vous nous fournir une estimation du nombre de femmes victimes de violences intrafamiliales actuellement hébergées au sein des maisons d’accueil de la Région de Bruxelles-Capitale ? Pouvez-vous nous confirmer que la deuxième maison d’accueil exclusivement réservée aux victimes de violences conjugales qui a été inaugurée fin 2016 est déjà complètement saturée ? Madame la Ministre, vous nous avez également annoncé qu’une nouvelle maison d’accueil spécialisée dans l’accueil des familles monoparentales devrait ouvrir ses portes dans le courant de l’automne 2018. Cette nouvelle structure pourra héberger non seulement des femmes victimes de violences, mais aussi leurs enfants. Quand cette nouvelle maison d’accueil ouvrira-t-elle ses portes ? Combien de familles monoparentales pourront-elles y être hébergées ? Le Collège de la COCOF a-t-il pris, ou envisage-t-il de prendre, de nouvelles initiatives afin d’accroître le nombre de places destinées aux victimes de violences conjugales au sein des structures d’accueil ? Combien de femmes victimes de violences intrafamiliales ont-elles pu bénéficier du suivi post-hébergement assuré par les maisons d’accueil ? Bien entendu, les pouvoirs publics ne doivent pas se contenter d’offrir à ces femmes une place en maison d’accueil ; le véritable objectif est de leur garantir l’accès à un logement durable afin qu’elles puissent prendre un nouveau départ dans la vie. C’est la raison pour laquelle, avec votre double casquette de Ministre de l’Action Sociale et de Ministre du Logement, vous avez décidé de favoriser l’accès de ce public spécifique au logement social en insérant une nouvelle disposition dans l’arrêté locatif du 26 septembre  1996. Ainsi, l’article 36 dudit arrêté prévoit désormais que chaque SISP doit conclure avec des structures d’accueil agréées une (ou plusieurs) convention(s) d’attribution prioritaire de logements portant sur un quota de 3 % minimum du total des attributions de l’année précédente. Près de trois ans après l’entrée en vigueur de cette disposition, quel bilan dressez-vous de ce quota d’attribution prioritaire de logements ? Combien de logements sociaux ont-ils été attribués à des femmes victimes de violences conjugales en 2016, 2017 et 2018 ?

Enfin, je souhaiterais évoquer les actions de sensibilisation à la problématique des violences envers les femmes. Madame la Ministre, avez-vous procédé à une évaluation de la campagne « Fred et Alice » ? Cette campagne a-t-elle atteint ses objectifs ? Je voudrais aussi savoir si le Collège de la COCOF a prévu de lancer une nouvelle campagne de sensibilisation à l’occasion de la journée internationale sur l’élimination des violences envers les femmes, le 25 novembre prochain ? Dans l’affirmative, quel budget le Collège de la COCOF a-t-il débloqué afin de financer cette campagne ? Pouvez-vous nous expliquer en quoi consisteront les différentes actions de sensibilisation ? Comme j’ai déjà eu l’occasion de le souligner, à plusieurs reprises, lors de précédents débats parlementaires, je pense que devrions repenser l’esprit de ces campagnes de sensibilisation. Selon moi, nous devrions cesser de diffuser systématiquement des spots télévisés présentant une image victimaire d’une femme battue ayant un œil au beurre noir. Il pourrait être intéressant de donner une image plus positive en retraçant la trajectoire de femmes ayant subi des violences conjugales, qui ont réussi à s’en sortir et qui mènent aujourd’hui une vie normale. Cela me paraît essentiel, car les femmes victimes de violences intrafamiliales ont souvent l’impression qu’elles ne pourront jamais se reconstruire et prendre un nouveau départ dans la vie. Elles sont pourtant nombreuses à y être parvenues et constituent un exemple extraordinaire pour toutes celles qui peinent et s’imaginent que c’est impossible. Selon moi, il faudrait donc montrer une image positive de résistante, et pas uniquement de victime.

Merci d’avance pour vos réponses.

Les dernières statistiques relatives aux mutations dans les logements sociaux

Question écrite de Mme Fatoumata Sidibé (députée bruxelloise DéFI) à Mme Céline Fremault, ministre du gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargée du Logement, de la Qualité de Vie, de l’Environnement et de l’Energie.
Concerne : Les dernières statistiques relatives aux mutations dans les logements sociauxMadame la ministre,
Lorsque je vous avais interpellée en mars dernier au sujet des mutations dans les logements sociaux, je vous avais demandé si vous pouviez nous communiquer les statistiques relatives au nombre de mutations opérées par les Sociétés Immobilières de Service Public (SISP) au cours de l’année 2017, et si vous pouviez nous présenter les plans de mutation élaborés par les différentes SISP pour l’année 2018. Vous m’aviez alors répondu que vous ne disposiez pas encore des chiffres relatifs aux mutations réalisées en 2017. Vous aviez ajouté que vous ne pouviez pas non plus nous décrire le contenu des plans de mutation introduits par les SISP pour l’année 2018, car ceux-ci n’avaient pas encore été soumis au gouvernement. Plusieurs mois s’étant écoulés depuis lors, je suppose que vous êtes désormais en mesure de me fournir l’ensemble des informations que je vous avais demandées. Je me permets donc de vous réinterroger afin que vous puissiez me transmettre les renseignements sollicités.
Madame la ministre, mes questions sont les suivantes :

  • D’après les statistiques sectorielles relatives à l’année 2017, quel était le pourcentage de logements adaptés à la composition des ménages dans le parc des logements sociaux de la Région de Bruxelles-Capitale ? Quel était le pourcentage de logements dits sous-adaptés (logements trop petits par rapport à la composition des ménages qui les occupent) ? Quel était le pourcentage de logements dits sous-occupés (logements comprenant une chambre excédentaire par rapport à la composition des ménages) ? Quel était le pourcentage de logements dits suradaptés (logements présentant au moins deux chambres excédentaires) ? Combien y avait-il de chambres inoccupées dans l’ensemble du parc de logements sociaux de notre région ?
  • Pouvez-vous nous indiquer le nombre de mutations effectuées dans notre région en 2017 ? Combien y a-t-il eu de mutations vers des logements plus grands ? Combien y a-t-il eu de mutations vers des logements plus petits ? En 2017, combien y a-t-il eu de mutations volontaires réalisées à l’initiative des locataires sociaux ? Combien y a-t-il eu de mutations contraignantes imposées par les SISP ? Pouvez-vous nous fournir un relevé du nombre de mutations enregistrées dans chacune des SISP en 2017 ? Observe-t-on des variations importantes du taux de mutation d’une SISP à l’autre ? Dans l’affirmative, comment expliquez-vous ces variations ?
  • Les 16 SISP ont-elles toutes transmis à la SLRB leur plan annuel de mutation pour l’année 2018 ? Les SISP ont-elles communiqué au gouvernement leurs propositions de pourcentage annuel de mutations pour l’année 2018 ? Dans l’affirmative, le gouvernement a-t-il validé ces propositions ? Pouvez-vous nous communiquer les taux annuels de mutation définis par les différentes SISP? Pouvez-vous également nous indiquer le nombre de mutations que les SISP s’engagent à opérer en 2018 ?

D’avance, je vous remercie pour l’ensemble de vos réponses.

Fatoumata Sidibé, le 30 juillet 2018

Fatoumata Sidibé propose la création d’un musée de l’Immigration

Fatoumata Sidibé propose la création d’un musée de l’Immigration
Le mardi 4 septembre 2018.
En suspens depuis 2001, le projet du musée de l’Immigration n’a toujours pas vu le jour. Fatoumata Sidibé, députée bruxelloise DéFI et présidente de DéFI Femmes, relance ce “projet salutaire pour repenser les valeurs communes”. Elle a d’ailleurs déposé, en avril dernier, une proposition de résolution en ce sens au parlement bruxellois.   

Invitée de L’Interview sur BX1 ce mardi 4 septembre, Fatoumata Sidibé ne manque pas de rappeler qu’ « on manque de volonté politique pour créer un musée de l’Immigration. Il y a eu un projet mais qui a été arrêté car les discussions avec le fédéral n’ont jamais abouti. Il faut que la Région soit proactive pour fédérer autour d’elle et aboutir. »
Pour Fatoumata Sidibé – par ailleurs candidate DéFI à la Ville de Bruxelles pour les élections d’octobre prochain – ce musée permettra à chacun de découvrir la culture de l’autre à Bruxelles, capitale de l’Europe et du cosmopolitisme. Les différentes vagues d’immigration ont construit la Belgique que nous connaissons aujourd’hui. Il faut donc “transformer le regard de la population sur la migration”, précise-t-elle.

L’élue amarante dénonce ainsi le “manque d’intérêt politique pour ce sujet”, qui demeure pourtant crucial. Le contexte actuel favorise et facilite les discours haineux, racistes et antisémites, qu’il faut, à tout prix, combattre.
Pour la présidente de DéFI Femmes, ce musée de l’Immigration en Région bruxelloise permettra également de “faire une société ensemble”.
Fatoumata Sidibé demande donc que le gouvernement bruxellois mette tout en oeuvre pour, enfin, ouvrir ce musée de l’Immigration. La députée DéFI demande également la création d’un comité spécifique garantissant une programmation de qualité.
Dans la presse également :
La Libre Belgique

 

 

DéFI veut un musée de l’immigration

3 septembre 2018,  La Libre : DéFi veut un musée de l’immigration

Défi veut un musée de l’immigration
La Libre Belgique* – 03 sep. 2018
Page 11
* La Libre Belgique édition nationale, La Libre Belgique Liège, La Libre Belgique Hainaut, La Libre Belgique Brabant Wallon, La Libre Belgique Bruxelles
Et si Bruxelles avait un musée de l’immigration, au même titre que Paris ou Londres ou New York ? Pour Fatoumata Sidibé, c’est une évidence. Pourtant, la députée bruxelloise (Défi), ne voit rien venir alors que la création d’un tel musée a été maintes fois annoncée.“On parle de ce projet depuis 2001. À l’époque, il avait été question de mettre en place un comité scientifique pour travailler sur la question. L’ancien Hôtel des douanes (un bâtiment de 800 m2 sur le site de Tour et Taxi, NdlR) était pressenti pour l’accueillir. Des pourparlers ont été menés et puis… le projet a été abandonné. S’il est aux oubliettes aujourd’hui, 17 ans plus tard, c’est à cause d’un manque de volonté politique” , soupire Fatoumata Sidibé, qui a déposé une proposition de résolution au Parlement bruxellois.
Et si ce document n’a rien de contraignant, la députée espère pouvoir (r) ouvrir le débat sur ce projet qu’elle voit comme un outil d’éducation, de lutte contre toutes les formes de racisme et de compréhension de la société. “Chaque fois que j’en parle, je suis muselée. On me répond soit qu’il n’y a pas assez de fonds, soit que ça ne figure pas dans l’accord de majorité. C’est un projet d’envergure qui mérite de penser plus loin qu’une seule législature. Aujourd’hui, il y a toute une génération qui ignore l’histoire de l’immigration en Belgique. Or, si l’on veut construire une société ensemble, il faut enseigner l’immigration.”
Fin 2017, trois ans après avoir été frappé par un attentat, le Musée juif avait rouvert ses portes avec une exposition sur l’immigration intitulée “Belgique, terre d’accueil”. La responsable de l’exposition avait alors rappelé “qu’au vu de l’actualité, il est plus que jamais nécessaire d’ouvrir un tel musée. Il faut expliquer qui a forgé Bruxelles pour en faire ce qu’elle est aujourd’hui et réfléchir à ce qu’elle devra être demain”.
S. F

La négrophobie, un racisme “pernicieux” bien ancré

La négrophobie, un racisme “pernicieux” bien ancré
La Libre Belgique
– 07 sep. 2018
Page 8
*
La Libre Belgique : édition nationale, Liège, Hainaut, Brabant Wallon, Bruxelles.
Avant le “tu es trop noire” à Cécile Djunga, il y a le “tu es un singe” à Christiane Taubira, le “tu prendras bien une banane” à Cécile Kyenge (ex-ministre italienne), le “tu rentrerais bien dans ton pays” à Germain Mugemangango (porte-parole du PTB), le “on ne veut pas de toi sur le terrain” d’un parent à un Romelu Lukaku encore enfant. Tout ça pour une couleur de peau. Avec son coup de gueule ce mercredi sur Facebook, à peine quelques semaines après les incidents au Pukkelpop et à Aarschot, la présentatrice météo de la RTBF a été “la voix des sans-voix” , dixit Patrick Charlier, le directeur d’Unia. Car, si peu de monde dénonce, il ne faut pas se pencher longtemps sur la question de la négrophobie pour constater l’ampleur du phénomène. Aline, une jeune Belge aux origines congolaises, a été confrontée très tôt au racisme. Dans les plaines de jeux,

des enfants la surnomment “Blanche-Neige” ou “Bamboula”. Furieuse, sa mère voudra la protéger et jugera mieux de lui dire de faire profil bas. “Elle m’a dit : parce que tu es métisse, on va te faire des remarques. Il faut que tu sois irréprochable. Je devais faire en sorte de ne nourrir aucun cliché sur les Noirs : ne pas sentir fort, ne pas être bordélique, ne pas être en retard, etc.” Vingt ans après avoir délaissé les toboggans et les balançoires, elle constate que les clichés auxquels elle a été confrontée petite sont encore largement répandus. “Se faire traiter de Bamboula, encore aujourd’hui, ce n’est pas si rare que ça! Et c’est fatiguant de devoir toujours se défendre ou d’accorder quelconque importance à ce genre de propos. Donc parfois, je laisse couler”, raconte-t-elle.

La mère de Christine, jeune Liégeoise sortie des études il y a quatre ans, a quant à elle toujours dit à sa fille que son meilleur bouclier serait l’humour. Pour son premier job d’étudiante, elle doit passer un entretien d’embauche. Ni le nom sur son CV, ni sa voix au téléphone ne trahissent ses origines. Dans le restaurant de son potentiel futur employeur, elle est accueillie par “Oh, je ne savais pas que vous étiez Noire”. Christine ne prendra pas la peine d’aller plus loin. “Moi, je ne savais pas que vous étiez gros”, rétorque-t-elle juste avant de fermer la porte, sans la claquer. “J’aurais pu crier au scandale mais je préfère sourire, renvoyer aux gens leur propre bêtise et les regarder se sentir mal. C’est plus jouissif et moins frustrant! Mais ça demande de l’entraînement pour trouver la bonne phrase au moment opportun. Heureusement, quand on est confronté à des méga-clichés du genre ‘les Noirs et les singes’, on développe vite un certain sens de la repartie”, ironise-t-elle.
Un terme peu utilisé D’après une enquête menée par trois grandes universités du pays et publiée par la Fondation Roi Baudouin en décembre 2017, 80 % d’Afro-descendants ont été victimes de discriminations, d’inégalités de traitement ou de racisme en raison de la couleur de leur peau ou de leurs origines. “On a tous été confrontés à ça un jour, d’une façon ou d’une autre”, estime Fatoumata Sidibé, députée bruxelloise. “Sur les réseaux sociaux, c’est très violent. Dans la vraie vie, même en politique, c’est beaucoup plus pernicieux. On vous fait comprendre que vous êtes toléré, qu’on vous fait une faveur. Comme si les Noirs n’étaient pas légitimes”, explique celle qui estime que le mot “négrophobie” est encore sous-utilisé. “Le racisme anti-Noirs est banalisé. Un jour, sur le temps de midi, une dame et sa petite fille mangeaient ensemble. La gamine m’a dévisagée et m’a traitée de Bamboula. Ce n’est pas un terme qu’elle suce de son pouce, elle l’a entendu quelque part… Pareil pour ce petit garçon de trois ou quatre ans croisé dans la rue qui dit ‘Maman regarde, une négresse ’. On ne peut plus accepter cela.”  En août, au festival Pukkelpop, à Hasselt, deux jeunes femmes de couleur noire ont été molestées, un groupe de jeunes chantant en outre à leur endroit : “Couper les mains, le Congo est à nous”.
Le 28 août, en gare d’Aarschot, un adolescent noir de 15 ans a été bousculé puis jeté sur les voies de chemin de fer par un groupe d’adultes. Trois personnes ont été interpellées à la suite de ces faits. Infrabel a porté plainte. Le 5 septembre, Cécile Djunga, présentatrice de la météo à la RTBF, révèle, dans une vidéo, qu’elle est depuis un an victime de messages racistes de la part d’internautes et de téléspectateurs.

Sarah Freres

J’ai été refusée à l’entrée d’un restaurant …

« J’ai été refusée à l’entrée d’un restaurant …
Sud Presse – 07 sep. 2018
Page 4,5
* Sud Presse : La Meuse – Basse Meuse, La Capitale Brabant Wallon, La Nouvelle Gazette -Charleroi, La Capitale, La Meuse – Liège, La Meuse – Huy Waremme, La Nouvelle Gazette – Centre,La Nouvelle Gazette – Entre Sambre et Meuse, La Province, La Meuse – Luxembourg, La Meuse -Namur, Nord Eclair – Tournai, La Meuse – Verviers, Nord Eclair – Mouscron.
Fatoumata Sidibé (DéFI) s’est vu refuser l’entrée dans un restaurant.« Il y a trois ans, la patronne n’a pas voulu que je franchisse son seuil. Elle disait qu’une ‘mulâtre’ venait souvent manger dans le coin et partait ensuite sans payer. Malgré que j’ai ensuite montré mon argent, elle a refusé. J’ai donc porté plainte. Je me suis dit que si je me taisais aussi, qui allait en parler et qui allait élever les consciences au problème du racisme ? » , nous confie la députée bruxelloise.
« Sur les réseaux sociaux, je reçois aussi des insultes du style : négresse va développer ton village dans ton pays. Heureusement, je suis assez forte pour passer outre. On m’a aussi refusé, dans le train, ma carte de transport parlementaire. L’accompagnateur affirmait que c’était une fausse. Mon fils, lui, a été refusé d’entrer dans une discothèque. Il a appelé la police. On lui a répondu que le portier étant noir, il ne pouvait être raciste. Or, on sait tous que des quotas sont exigés », ajoute-t-elle.
« La négrophobie est grandissante et on n’en parle pas assez. C’est un racisme pernicieux et normalisé. L’emoji caca de l’ancienne Miss Belgique a par exemple été totalement minimisé. Mais il y a aujourd’hui un mouvement qui veut dénoncer et faire connaître ce triste et inacceptable phénomène » , conclut M me Sidibé.