Category: Mon travail parlementaire 2014-2019

Lutte contre l’excision

Parlement francophone bruxellois

Intervention adressée à Mme Céline Frémault, ministre en charge de la famille et de l’action sociale, dans le  à débat sur l’excision – 26 février 2016. La réponse est disponible ici.

Depuis quelques années, la Belgique accueille de plus en plus de femmes victimes de mutilations génitales.
L’étude commanditée par le SPF Santé publique en 2012 estimait à 48.092 le nombre de femmes  originaires d’un pays où  est  pratiquée  l’excision,  alors  que  ce  chiffre  était  de  22.840  en  2008. 
Parmi  celles-ci,  13.112  femmes  sont  très probablement excisées; ce chiffre a doublé également, puisqu’il était en 2008 de 6.260 femmes.
Enfin, 4.804 femmes sont considérées par les autorités comme potentiellement à risque, contre 1.975 en 2008.
Le phénomène est donc en nette augmentation. Cela est dû à  l’arrivée de femmes originaires des pays où l’excision  est traditionnellement répandue et à la naissance d’enfants dans  ces communautés. Les femmes arrivées ici adultes déjà excisées et en âge de donner naissance sont donc une cible privilégiée.
En Belgique, le plan d’action national 2010-2014 a intégré les mutilations  génitales féminines (MGF) et le nouveau plan poursuit ces objectifs.  Sur le terrain, beaucoup d’associations sont très actives. Depuis des années, le Groupe pour l’abolition des mutilations sexuelles (GAMS), précurseur incontournable, opère des
stratégies dans des conditions difficiles, y compris financières,  pour mobiliser, sensibiliser et former les professionnels,fournissant du suivi à la  demande comme des concertations avec les différents acteurs. L’asbl Intact, elle, est active depuis 2009  sur  le  terrain  juridique,  orientant  et  soutenant  les  professionnels  comme  les  membres  de  la  famille  dans  les procédures judiciaires en cas de risque d’excision ou d’excision avérée.
Notre législation est très claire en la matière, puisque notre pays a voté en 2001 une loi spécifique qui punit les MGF, la dotant en outre d’une extraterritorialité puisqu’elle permet également de poursuivre les personnes ayant pratiqué l’excision à l’étranger. En effet, le temps des vacances est  souvent celui de l’excision dans les pays d’origine.  Cependant, depuis l’entrée en vigueur de la loi il y a plus de quinze ans, très peu de plaintes ont été déposées et aucune n’a donné lieu à des poursuites judiciaires.
En 2013, une recherche-action du réseau des stratégies concertées de lutte contre les MGF a montré une augmentation des signalements d’enfants présentant des risques d’excision, notamment au retour des vacances. Ainsi, 52 cas ont été recensés entre le 1er janvier 2009 et le 30 juin 2013. Ces signalements se concentrent en 2012 et 2013, mais les plaintes relatives à des MGF sont rarissimes.
La presse nous apprend  que le Parquet n’a ouvert aucun  dossier pénal de ce type en 2015. Comment expliquer cette situation  ?  La  pression  sociale,  la  crainte  de  représailles  et  le  caractère  encore  tabou  de  cette  pratique  au  sein  des communautés expliquent en grande partie l’extrême rareté des plaintes.
Il y a deux ans, le futur procureur du Roi de Bruxelles,  M. Jean-Marc Meilleur, considérait que ce décalage traduisait  un problème pour le moins sérieux et récurrent de dépistage par les intervenants médicaux et scolaires. Il est en effet permis de se demander si les mécanismes de prévention et de protection sont suffisants, si les professionnels connaissent assez la problématique et s’ils s’interrogent sur leur rôle et sur- leur obligation de respecter ou non le secret professionnel. Il faut aussi s’interroger sur les moyens adéquats à mettre en oeuvre.
Peut-on pointer un malaise, comme l’a fait le secteur associatif ?
Le malaise des professionnels – médecins, éducateurs ou enseignants -, lorsqu’ils constatent ou  suspectent des risques d’excision,  est  patent.  Comment  préciser  leur  rôle,  leurs  obligations  et  l’approche  la  plus  adéquate  ?  Enfin,  on  peut également pointer le manque d’information et de formation des acteurs judiciaires au sens large – en ce compris la police – qui ne sont peut-être pas toujours outillés.
Vu  la  précocité  croissante  de  l’âge  de  l’excision,  le  monde  associatif  a  suggéré  qu’il  soit  procédé  à  un  examen systématique des organes génitaux des petites filles, comme c’est le cas en France. Mais j’ignore s’il en est bien ainsi lors des consultations de l’Office de la naissance et de l’enfance (ONE).
Aujourd’hui, même si la Belgique  a déjà consenti des efforts, la nécessité de les poursuivre ne fait en tout cas guère de doute.  Il  faut  continuer  à  définir  des  lignes   directrices  pour  clarifier  les  rôles  de  chacun  et  à  prendre  des  mesures préventives qui, certes, existent déjà, mais qui devraient à présent être évaluées.
– Pourriez-vous préciser les mesures de sensibilisation du secteur que vous avez prises et la manière dont elles s’articulent aux différents  niveaux de pouvoir ?
– Une autre interrogation légitime porte sur la pérennité du soutien à apporter au secteur associatif en général et au GAMS en particulier.

La politique de la STIB à l’égard des personnes transgenres

Interpellation de Mme Fatoumata SIDIBE, Députée bruxelloise DéFI, à M. Pascal SMET, Ministre, chargé des Travaux publics, de la Mobilité et des Transports.
Concerne : La politique de la STIB à l’égard des personnes transgenres.  22 février 2016. La réponse est disponible iciMonsieur le ministre,
J’ai récemment été interpellée par un citoyen transgenre. Comme vous le savez, les personnes transgenres, celles dont l’identité et/ou l’expression ne correspondent pas au sexe de naissance, sont régulièrement victimes de discrimination au sein de notre Région. Cette discrimination est structurelle, à savoir qu’elle est la conséquence de certaines dispositions légales ou réglementaires.  L’une des difficultés pour une personne transgenre réside, entre autre, dans l’absence de papiers d’identité conforme au nouveau physique et/ou prénom. Tel est le cas d’une personne transgenre se présentant au guichet STIB qui se voit refuser l’obtention d’une carte MOBIB.  Par ailleurs, la difficulté persistera, car au moindre contrôle STIB, cette personne transgenre devra justifier de sa qualité : le prénom indiqué sur la carte MOBIB ne semble pas correspondre à son porteur. Cette situation expose à des indélicatesses, des discriminations, du harcèlement, voire, des violences. En outre, dans ces cas, il s’agit d’une violation évidente de la vie privée. Prendre le transport en commun pour une personne transgenre relève de la bravoure, tant les difficultés et les stress sont nombreux. Des solutions pourraient être trouvées : la carte MOBIB étant liée au numéro de registre national de son propriétaire et ce sans pour autant mettre à mal « les normes de comportements des usagers » contenues dans le règlement de la STIB.[1]

Monsieur le ministre, les questions suivantes seront posées :

– Quid de la réglementation en la matière au sein de la STIB ? Quelles sont les pratiques des agents au sein de la STIB à l’attention des personnes transgenres ? Une évolution de la réglementation est-elle envisageable/envisagée pour rencontrer cette problématique?

– Quelles sont les plaintes qui ont été adressées auprès de la STIB pour rendre compte de ce type de discrimination ? Quel en a été le traitement ?

Je vous remercie pour vos réponses.

 

 

 

 

Fatoumata SIDIBE

Le 22 février 2016



[1] Article 3. Le public est tenu de s’identifier à l’aide d’une pièce d’identité valable lorsque le personnel de contrôle en fait la demande.

 

Discrimination à l’entrée des lieux de sortie: La législation belge en la matière reste insuffisante !

Communiqué de presse
Discrimination à l’entrée des lieux de sortie: La législation belge en la matière reste insuffisante !
Le lundi 1 février 2016
Pour  Fatoumata Sidibé, députée bruxelloise  DéFI, il est temps de prendre à bras le corps la problématique  de  la  discrimination  des  citoyens  d’origines  plurielles,  et  en  particulier  des jeunes, à l’entrée des lieux de sortie en Région de Bruxelles-Capitale. “La législation belge contre  le  racisme   est  bien  insuffisante  pour  combattre  cette  forme  spécifique  de discrimination”, déplore-t-elle.
La discrimination dans les lieux de sortie est une réalité à laquelle beaucoup de jeunes sont confrontés et ce, malgré l’existence de lois anti-discrimination. “Les jeunes qui sont recalés à l’entrée d’une discothèque le vivent souvent mal, ce qui renforce le sentiment d’exclusion”, indique la députée. Les pratiques de sélection, loin d’être marginales, semblent relever d’un problème structurel par lequel certains groupes sont plus concernés que d’autres.
Les motifs pour interdire l’accès sont très flous. D’ailleurs, il ne s’agit pas d’une interdiction radicale  et  absolue,  mais  bien  d’une  «admission  sélective».  Il  s’agirait,  entre  autre,  de “restreindre le nombre de jeunes d’origine étrangère de manière préventive, pour éviter une baisse de la fréquentation du lieu”, souligne Fatoumata Sidibé.
Cette «admission sélective» aura pour conséquence “que les personnes d’origine allochtone se verront refuser l’accès tout simplement en raison de leur origine. Alors que la plupart des exploitants  reconnaissent  le  caractère  inéquitable  de  ces  pratiques,  ils  déclarent  en  même temps  qu’en  raison  de  la  continuité  nécessaire  dans  l’entreprise,  ils  ne  peuvent  pas  (ou difficilement) se passer d’une telle mesure”, pointait déjà le Centre pour l’Egalité des Chances et la lutte contre le Racisme en 2009.
Le  Centre  interfédéral  pour  l’égalité  des  chances  rappelle  qu’  il  est  permis  aux  portiers  de poser des actions préventives de contrôle pour maintenir le calme et l’ordre. “Mais hélas, les limites de la loi sont souvent dépassées et on tombe dans le piège des généralités, du délit de faciès”, regrette la députée.
Par  ailleurs,  la  sensibilisation  reste  timide.  Dans  son  dernier  rapport,  le  Centre  interfédéral pour  l’égalité  des  chances  continue  de  dresser  un  pénible  constat  :  “Si  des  campagnes  de sensibilisation ont permis d’attirer l’attention sur cette problématique, notamment au niveau des discothèques, le constat est fait que trop de jeunes d’origine étrangère ne réagissent plus et semblent se résigner à ces pratiques discriminatoires.”
Partant,  comme  annoncé  en  juin  2015,  Fatoumata  Sidibé  a  déposé  une proposition  de résolution relative à la discrimination à l’entrée des discothèques et autres lieux  de sortie. Ce texte est sur la table de la majorité.

La lutte contre les mariages forcés

Question écrite à Mme Céline Frémault, Ministre des Affaires sociales et de la santé.

Concerne : La lutte contre les mariages forcés. La réponse est disponible ici.

En juin 2015, l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes a diffusé un guide sur les mariages forcés à destination des professionnels. Ce guide a pour objectif de leur permettre de mieux reconnaître les victimes potentielles ou eff ectives de mariage forcé et de les aider à réagir face à de telles situations.

Mes questions sont les suivantes :

– Quels sont les partenaires qui sont associés à la diff usion de ce guide ? Avec quel bilan ?
– Quels sont les chiffres dont nous disposons concernant les plaintes déposées chaque année pour mariage forcé auprès de l’ensemble des services de police, des associations ?
– Une étude de prévalence est-elle prévue ?
– Quelles sont les nouvelles pistes en matière d’accompagnement des victimes ?
– Quel est le bilan actuel de la ligne d’écoute téléphonique dédiée aux mariages forcés ?

Convention de partenariat entre Actiris, le CIRE et le BON sur l’équivalence des diplômes

Parlement régional
Interpellation à Didier Gosuin, Ministre de l’Emploi et de l’Economie. La réponse est disponible ici.
Concerne : La Convention de partenariat entre Actiris, le CIRE et le BON sur l’équivalence des diplômes – 28 janvier 2016

En vue d’accompagner les primoarrivants dans la recherche d’un emploi et leur permettre une intégration professionnelle plus rapide, une Convention de partenariat entre Actiris, le CIRE (Coordination et initiatives pour réfugiés et étrangers) et le BON (le Bureau d’accueil néerlandophone) portant sur l’équivalence des diplômes fut conclue. Cette Convention arrive à échéance au 31 décembre 2015.

En octobre 2012, 38,2% des chercheurs d’emploi inscrits chez Actiris étaient repris sous la catégorie « autres études », laquelle concerne pour l’essentiel des personnes qui ont étudié à l’étranger et dont le diplôme n’est pas reconnu en Belgique. Parmi eux, 59,8% déclarent avoir terminé avec succès des études secondaires inférieures (7.173 chercheurs d’emplois), des études secondaires supérieures (11.197 chercheurs d’emploi) ou des études supérieures (6.671 chercheurs d’emploi) à l’étranger.

Paradoxalement, la plupart des offres d’emploi en Région de Bruxelles-Capitale sont dévolues à des profils qualifiés tandis que nombre de Bruxellois sont considérés comme infraqualifiés. Dans ce contexte, le fait de ne pas avoir de diplôme reconnu en Belgique aggrave la discrimination à l’emploi des personnes étrangères. Ne pas avoir de diplôme freine, voire barre, l’accès à l’emploi particulièrement dans le secteur public où l’accès à l’emploi est limité aux personnes en possession d’un diplôme reconnu.

Il est primordial dès lors que les chercheurs d’emploi soient correctement renseignés pour obtenir l’équivalence de leur diplôme tant par la Fédération Wallonie-Bruxelles, que par la Communauté flamande et en conséquence être orientés vers des services adéquats qui peuvent soutenir leur demande. Aujourd’hui, mission plus importante encore au regard de l’augmentation significative du nombre de demandeurs d’asile provenant de Syrie, d’Irak et d’Afghanistan et dont beaucoup obtiendront à terme le statut de réfugié.

Ainsi, la presse nous faisait état que l’Office régional Bruxellois de l’Emploi, Actiris sera confronté, « dans un futur proche », à un afflux de réfugiés et ceux qui auront un titre de séjour pourront être demandeurs d’emploi. Pour y parer, on nous annonce la mise en place d’une institution spéciale afin de les recevoir chez Actiris en vue de les guider et de leur expliquer le marché du travail belge.

La Convention de partenariat entre Actiris, le CIRE et le BON garde toute sa pertinence dans le contexte actuel. Cette dernière a fait l’objet d’un suivi via un Comité d’accompagnement coordonné par Actiris. Les partenaires ont également introduits des rapports d’activités annuels.

Monsieur le ministre, mes questions sont les suivantes :

  •  Quel est le bilan de cette Convention ?
  •  La Convention avec les partenaires du CIRE et du BON va-t-elle être reconduite ?
  •  Dans la négative, quelles sont les pistes explorées par le Gouvernement en vue de permettre l’intégration des réfugiés sur le marché de l’emploi ?
  • Quelles sont les contacts pris avec la Communauté flamande et la Fédération Wallonie-Bruxelles quant au point spécifique de l’équivalence des diplômes ?

Je vous remercie pour vos réponses.

 

L’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle (Evras)

Mme Fatoumata Sidibé (FDF).- L’éducation sexuelle est un droit. En juin 2012 déjà, un tournant majeur est survenu avec l’adoption  par  la  Fédération  Wallonie-Bruxelles  du  décret modifiant  diverses  dispositions  en  matière  d’enseignement obligatoire.  Celui-ci  inscrit  l’éducation  à  la  vie  relationnelle, affective et sexuelle (Evras) dans les missions obligatoires de l’école. La réponse est disponible ici.
Décréter  ne  suffit  cependant  pas  pour  que  les  choses avancent. Il faut effectivement faire en sorte que les écoles soient  davantage  compétentes  pour  mener  à  bien  cette mission d’Evras. C’est l’ensemble de la communauté scolaire, avec le soutien d’intervenants extérieurs impliqués par l’Evras, qui doit être inscrite dans le projet global de l’école. On  ne  répétera  jamais  assez  que  l’Evras  est  un  outil fondamental de la construction de l’individu et de l’éducation citoyenne, puisqu’elle permet de libérer un espace de parole tolérant,  respectueux  et  ouvert,  où  peuvent  être  abordées différentes questions essentielles comme le respect de soi et de l’autre, l’égalité homme-femme, le respect des différentes sexualités et de l’identité de genre. Elle permet en outre de
déconstruire des stéréotypes, d’aborder différentes formes de violences,  la  sexualité,  les  relations  amoureuses,  la contraception  et  les  maladies  sexuellement  transmissibles (MST).
C’est  également  un  espace  important  pour  susciter  une réflexion critique et permettre à chacun de poser des choix éclairés et respectueux de chacun. Enfin, elle permet d’orienter les élèves, en cas de besoin, vers les services d’aide sociale ou médicale.
Il est donc temps de généraliser l’Evras dans toutes les écoles bruxelloises. Beaucoup d’experts s’accordent à dire que, pour être efficace, l’Evras doit être dispensée tout au long du cursus scolaire,  école  maternelle  comprise,  en  s’adaptant  aux préoccupations, à l’âge et au niveau de maturité des élèves.
Nous  avons  appris  dans  la  presse  l’adoption  par  la Commission communautaire française, en juin dernier, d’un arrêté  qui,  conformément  à  la  déclaration  de  politique générale, fait un pas vers la généralisation des  animations d’Evras dans les écoles de la Région bruxelloise.
Vous  avez  décidé  d’augmenter  les  moyens  quantitatifs  et qualitatifs :  8.000  heures  d’animation  sont  financées  par  la Commission  communautaire  française  dans  plus  de  180 établissements scolaires, pour un budget de 300.000 euros.
Ce dernier est un peu serré, compte tenu des besoins. C’est la  raison pour laquelle vous avez décidé d’étoffer l’enveloppe, sous la présente législature, en fonction des besoins.
En  effet,  beaucoup  d’écoles  ne  disposent  pas  de  telles animations  et  des  disparités  existent  entre  les  types d’enseignement. Il a souvent été avancé que l’enseignement général  était  beaucoup  plus  touché  que  l’enseignement professionnel, technique ou artistique, où les élèves sont plus précoces et adoptent des comportements sexuels à risque.
Par ailleurs, les animations diffèrent selon les établissements scolaires, au niveau du contenu de l’animation, de la taille et de la mixité des groupes qui suivent celle-ci, ainsi que de la fréquence. La question de la définition de ce contenu se pose donc.
Outre l’obligation et les moyens d’y répondre, il faut aussi que les mesures prises soient évaluées. Quelles mesures sont ou seront-elles prises pour que tous les élèves soient touchés par l’Evras ?  Vous  avez  annoncé  que  l’enveloppe  de 300.000 euros serait gérée par la Fédération laïque de centres de  planning  familial  (FLCPF)  afin  d’en  optimiser  la  gestion administrative. Qu’attendez-vous d’une telle rationalisation ?
Sur le terrain, des collaborations sont organisées entre centres de planning familial et associations. Où en est-on dans cedomaine ? En 2003, il ressortait d’un état des lieux de l’Evras que 20% des jeunes de deuxième, troisième et quatrième années et l’enseignement  secondaire  n’avaient  jamais  participé  à  des animations d’Evras.
Existe-t-il  des  chiffres  actualisés,  permettant  de  refléter  la réalité du terrain ?
Une vision claire, un recensement, des lieux de ressources, une  juste  répartition  des  tâches,…  tout  cela  s’impose  pour mettre  en  place  des  actions  concrètes  et  répondre  aux demandes  du  terrain.  À  cet  égard,  qu’en  est-il  de  la cartographie prévue et tant attendue par tous ?

L’état des lieux du Handiplan

Parlement francophone bruxellois
Interpellation à Céline Frémault, Ministre en charge des personnes en situation de handicap.
L’état des lieux du Handiplan -Le vendredi 22 janvier 2016. La réponse est disponible ici.
Lors de la précédente législature, notre parlement a adopté un décret relatif à l’inclusion de la personne handicapée.  On s’en est réjoui.  Mais il y a encore du chemin à parcourir.

Notre politique d’inclusion doit avoir un programme ambitieux pour garantir une politique respectueuse des droits fondamentaux de la personne handicapée en ligne avec ses engagements internationaux.

Lors des débats budgétaires, nous avons salué la volonté du gouvernement de mener des actions concrètes mais aussi l’augmentation des moyens budgétaires pour le financement de la politique d’aide aux personnes handicapées. Mais on le sait, les besoins sont tels que ces moyens sont insuffisants.  On connaît la situation difficile des familles de grande dépendance qui se mobilisent encore et toujours, jouent tour à tour le rôle d’ infirmiers, de manifestants, d’entrepreneurs, de gestionnaires… au risque de s’épuiser, au risque de s’appauvrir, au risque d’y sacrifier leur vie.

Il faut définir, tous niveaux de pouvoir confondus, un projet de société global pour les personnes handicapées pour construire une vraie inclusion de la personne handicapée dans notre société, dans le sens de la convention ONU sur les droits des personnes handicapées.

L’inclusion de la personne handicapée ne peut réussir que si elle est pensée de manière cohérente et transversale avec toutes les autres politiques et institutions compétentes sur le territoire de la Région bruxelloise.

Elle doit se décliner de manière transversale au travers tant des politiques du logement, de l’urbanisme, des travaux publics, de l’action sociale, de la santé, de l’emploi, des loisirs, de l’enseignement, que de la politique « personne handicapée ».

En juillet dernier, les gouvernements bruxellois (Cocof – Cocom – Régional) ont adopté simultanément un « HANDIPLAN ». Celui-ci a pour objectif de favoriser la mise en place d’une politique d’Handistreaming en Région de Bruxelles-Capitale pour la législature 2014-2019. Le principe d’Handistreaming vise à intégrer la dimension « handicap » dans l’ensemble des politiques menées à Bruxelles et ce lors de l’élaboration, de l’exécution et de l’évaluation des politiques menées. Cette mesure soutien également l’implication et la collaboration de la société civile aux mesures politiques.

Madame la Ministre, vous envisagiez à cet effet les actions suivantes :

  • La mise en place d’une conférence interministérielle Handicap à Bruxelles coprésidée par Bianca Debaets, Pascal Smet et vous-même dont une première réunion était programmée à la rentrée.
  • L’intensification des efforts pour rendre les bâtiments plus accessibles, tels que les cabinets ministériels, les services administratifs, les sites de formation professionnelle.
  • Inclure une dimension handicap dans le plus grand nombre de contrats de gestion, comme c’est déjà le cas à la STIB et la SLRB.
  • La sensibilisation de tous les pouvoirs et tous les acteurs à travers l’ensemble des compétences, en ce compris au sein des communes par la mise en place d’un référent.

Ces actions s’inscrivent dans la ligne de la Déclaration de politique générale veillant à renforcer la transversalité de la politique du handicap, et je m’en réjouis.

Mes questions sont les suivantes:

1. Quel est l’état des lieux concernant les actions évoquées plus haut ?

2. Quel est le bilan de la conférence interministérielle Handicap avec vos homologues du Gouvernement ?

3. Où en est le projet d’ordonnance qui devait être examiné sur cette thématique par les trois gouvernements bruxellois ?

4. Dans le cadre de vos compétences, quels sont les projets innovants ?

 

La prise en compte de la dimension interculturelle du vieillissement

Commission communautaire commune
Interpellation de Mme Fatoumata SIDIBE, Députée bruxelloise DéFI, à Mme Céline Fremault et M. Pascal Smet, Membres du Collège réuni, chargés de la politique de l’Aide aux personnes, des Prestations familiales et du Contrôle des films. La réponse est disponible ici.
Concerne : La prise en compte de la dimension interculturelle du vieillissement.  20 janvier 2016.Notre société est confrontée au défi du vieillissement. A l’instar de l’ensemble de la population belge, on assiste aussi à une tendance au vieillissement de la population d’origine étrangère. Contrairement à ce qu’ils pensaient ou souhaitaient, la plupart des personnes vieillissantes issues de l’immigration ne vont pas rentrer dans le pays d’origine pour y couler leurs vieux jours. Le vieillissement des personnes d’origine étrangère, est un phénomène difficile à chiffrer et qui apparaît de plus en plus dans le champ des interrogations tant des personnes concernées que des professionnels de l’aide et des soins, des associations, des chercheurs, des politiques.
On peut parler en quelque sorte d’invisibilité et c’est pour cela qu’il avoir une photographie précise de la population du pays afin d’objectiver au mieux le phénomène de vieillissement de la population issue de l’immigration. Cette population est très hétérogène présente des profils très différents. Les chiffres qui ressortaient des tableaux de bords de la Région bruxelloise au début de la législature précédente laissaient prévoir une augmentation importante des personnes d’origine étrangère dans la population âgée pour les prochaines années. Les besoins des personnes d’origine étrangère sont en partie semblables à ceux des autres personnes âgées : autonomie, besoins d’aide et de soins à domicile, besoin d’hébergement, en loisirs. Lors de la précédente législature, néanmoins, le ministre compétent affirmait que les différences culturelles n’étaient pas sans influence sur l’expression de des besoins et l’appel aux services professionnels. On constatait également une évolution générationnelle défavorable quant à la prise en charge intrafamiliale, renforçant certaines formes d’isolement.
La plupart des personnes susceptibles d’intégrer une structure d’accueil adéquate sont en pleine improvisation. Elles ne savent pas ce qui existe au niveau des mutuelles, des possibilités de compensation de salaire pour les aidants proche, les aspects concrets de la prise en charge à domicile. Il faut développer et encourager les initiatives qui visent à informer les groupes cibles, ainsi que le tissu associatif qui travaille à cet effet. Mais concrètement, que font les pouvoirs politiques ? Bien entendu, chacun souhaite vieillir chez soi, entouré des siens. Quand c’est possible. Face à l’hétérogénéité de la population vieillissante, de nombreuses offres ont vu le jour : la Maison de Repos, Maison de Repos et de soins, Résidence Service, centre de soins de jour, centre de court séjour, seniors, accueil de jour. En Belgique, environ 21% des plus de 80 ans vivent en institution. Une majorité de personnes de plus de 80 ans vivent encore chez elles en faisant parfois appel à des services d’aide et de soins à domicile. Même après 85 ans, une minorité vit en institution. Les résidents des maisons de repos sont par conséquent des personnes très âgées, et l’on observe une tendance à l’augmentation de la moyenne d’âge. Il y aurait très peu de demandes de personnes d’origine étrangère en maison de repos. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas. Comme il y a peu de demandes, la question ne préoccupe pas vraiment la majorité des directeurs de maisons de repos. Il s’en suit une réflexion lacunaire, peu de recul, peu de vision et donc peu de préparation à l’accueil de personnes âgées de culture différente.
Notons que si la maison de repos est très peu métissée aujourd’hui, de par ses habitants, elle l’est cependant très largement dans ses équipes de personnel. Les maisons de repos disposent cependant d’un atout de taille: la mixité de leurs équipes.
Que l’on soit belge d’origine ou d’origine étrangère, il est difficile d’accepter les limites d’une situation et de se tourner vers la sphère institutionnelle pour demander de l’aide et risquer peut-être de voir son intimité dévoilée, ses habitudes contrariées.
La Déclaration de politique générale du Collège réuni annonçait son intention d’améliorer la qualité de vie en maison de repos à travers une participation accrue des personnes âgées au fonctionnement et à l’organisation de celles-ci et de veiller au respect effectif du droit du résident. Plus spécifiquement, il était annoncé que des moyens seraient dégagés pour poursuivre l’amélioration de la participation des personnes âgées aux structures et services qui les concernent et pour développer des activités spécifiques d’intégration sociale, incluant les activités intergénérationnelles telles que les potagers collectifs, les maisons kangourous, etc. Enfin, certains besoins spécifiques devaient être rencontrés, parmi lesquels la prise en compte de la diversité culturelle, religieuse, philosophique, et liés à l’orientation sexuelle.
Je partage ces ambitions, et pour cause : de plus en plus de voix s’élèvent au sein des populations d’origine étrangère pour dire que les maisons de repos ou autre ne mettent pas grand-chose en place pour répondre à leurs besoins et attentes. Les personnes vieillissantes se sentent dénudés de leur identité, de leur culture. Ces personnes âgées ont contribué à l’essor économique de la Belgique et ont le droit de vieillir dans le respect de leur dignité. Après cinquante ans d’immigration, il est temps de respecter cette dignité. Il faut passer à la vitesse supérieure, trouver des réponses concrètes pour la prise en compte de la dimension culturelle et cultuelle dans les maisons de repos. Bien sûr, les communautés peuvent s’organiser et aller chercher des fonds privés et cela va se faire, mais il faut que les responsables politiques assument leurs responsabilités.
Les structures d’accueil (maisons de repos, maisons de repos et de soins, …) doivent mieux prendre en compte la diversité des résidents. Cette meilleure prise en compte passe par la possibilité de choisir une nourriture adaptée, par la mise à disposition d’un espace multiconfessionnel, …. Il y a eu un projet pilote de madame Yvonne Simeone, initié à la bonne maison Bouzanton à Mons ; un projet qui intègre le travail en réseau, la formation du personnel soignant, la sensibilisation vers les gestionnaires, les directions et le personnel mais aussi vers les autres résidents, la possibilité d’être accueilli dans sa langue d’origine, un plan de formation l’interculturalité des structures de soins à domicile, des services sociaux, des hôpitaux, le travail avec les familles, un guide de bonnes pratiques.
A côté de l’offre institutionnelle classique, il y a donc des pistes de solutions et les projets innovants d’économie sociale qui sont impulsés afin de permettre la création de nouveaux lieux de vie pour accompagner dignement les personnes vieillissantes, qu’elles soient migrant(e)s ou Belges d’origine et ce, dans le respect de la diversité et des besoins de chacun. Avez-vous connaissance de ce projet ?
Enfin, je voudrais terminer en rappelant que le Comité Européen sur les Migrations du Conseil de l’Europe recommande aux Gouvernements, dans son rapport du 12 janvier 2011, de procéder à une évaluation globale de la situation des migrants âgés dans les Etats membres et de prendre des mesures appropriées aux niveaux national, régional et local visant à promouvoir leur bien être y compris la prévention des abus à leur égard et la réduction de leur vulnérabilité, isolement social et marginalisation.
C’est pour cela que je voudrais vous soumettre les questions suivantes :
 Un « Plan santé seniors » avait été annoncé lors de la législature précédente. Qu’en est-il à ce jour ?
 Quelle est l’approche de votre cabinet en la matière ? Quelles sont les pistes privilégiées dans l’approche du vieillissement des migrants ?
 Avez-vous des données chiffrées concernant les populations vieillissantes d’origine étrangère en Belgique et à Bruxelles ? Qui sont-elles ? D’où viennent-elles ? Quels profils présentent-elles ? Quels sont leurs besoins ? Les données disponibles sont-elles ventilées par sexe ? Quelles sont les dernières études menées ?
 Quelles sont les associations subsidiées qui travaillent dans le secteur de l’information, l’accueil, l’accompagnement des populations vieillissantes d’origine étrangère ?
 Quelles sont les initiatives menées pour sensibiliser et informer les familles, ainsi que les personnes âgées sur les services et structures d’accueils existants ?
 Avez-vous des données concernant les populations d’origine étrangère présentes dans les maisons de repos ? Y a-t-il des difficultés particulières relatives à la gestion de la diversité ?
 Existe-t-il des maisons de repos qui offrent des services répondant aux spécificités des populations d’origine étrangère ?
 Avez-vous connaissance du projet de la bonne Maison Bouzanton ? Avez-vous connaissance de projets similaires en Région bruxelloise ?
 Avez-vous connaissance de projets visant à la création de structures d’accueil spécifique pour personnes d’origine étrangère ? Si oui, les soutenez-vous
 Qu’en est-il des formations dans les maisons de repos ?
 Quelles sont les concertations entre les différentes entre la Cocom et la Cocof? Entre les différentes entités fédérées ?

La politique de la STIB à l’égard des personnes transgenres

Interpellation de Mme Fatoumata SIDIBE, Députée bruxelloise DéFI, à M. Pascal SMET, Ministre, chargé des Travaux publics, de la Mobilité et des Transports –  22  février 2016.

Concerne : La politique de la STIB à l’égard des personnes transgenres. La réponse est disponible ici
Monsieur le ministre,

J’ai récemment été interpellée par un citoyen transgenre. Comme vous le savez, les personnes transgenres, celles dont l’identité et/ou l’expression ne correspondent pas au sexe de naissance, sont régulièrement victimes de discrimination au sein de notre Région. Cette discrimination est structurelle, à savoir qu’elle est la conséquence de certaines dispositions légales ou réglementaires. 

L’une des difficultés pour une personne transgenre réside, entre autre, dans l’absence de papiers d’identité conforme au nouveau physique et/ou prénom. Tel est le cas d’une personne transgenre se présentant au guichet STIB qui se voit refuser l’obtention d’une carte MOBIB.

Par ailleurs, la difficulté persistera, car au moindre contrôle STIB, cette personne transgenre devra justifier de sa qualité : le prénom indiqué sur la carte MOBIB ne semble pas correspondre à son porteur. Cette situation expose à des indélicatesses, des discriminations, du harcèlement, voire, des violences. En outre, dans ces cas, il s’agit d’une violation évidente de la vie privée. Prendre le transport en commun pour une personne transgenre relève de la bravoure, tant les difficultés et les stress sont nombreux.

Des solutions pourraient être trouvées : la carte MOBIB étant liée au numéro de registre national de son propriétaire et ce sans pour autant mettre à mal « les normes de comportements des usagers » contenues dans le règlement de la STIB.[1]

Monsieur le ministre, les questions suivantes seront posées :
– Quid de la réglementation en la matière au sein de la STIB ? Quelles sont les pratiques des agents au sein de la STIB à l’attention des personnes transgenres ? Une évolution de la réglementation est-elle envisageable/envisagée pour rencontrer cette problématique?
– Quelles sont les plaintes qui ont été adressées auprès de la STIB pour rendre compte de ce type de discrimination ? Quel en a été le traitement ?

Je vous remercie pour vos réponses.

Fatoumata SIDIBE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Bruxelles doit être une région où les tous les citoyens  bénéficient  doivent de droits égaux quelle que soit leur identité de genre. L’association Genres Pluriels, dont je suis membre, oeuvre entre autres à ce but.

 

Dans le quotidien, les personnes transgenre utilisent parfois un prénom d’usage qui ne correspond pas à celui mentionné sur la carte d’identité. 

Pour les usagers de transport en commun, notamment la STIB, Il faut réfléchir à l’obtention d’une carte MOBIB mentionnant le  prénom d’usage au lieu  du prénom administratif. 

Certes, l’argument qu’avancent la STIB et son médiateur, craignant des abus, est que la carte MOBIB est un document officiel avec valeur légale et que le nom et le prénom qui y figurent doivent être identiques à ceux de la carte d’identité. Cependant, la carte MOBIB est liée au numéro de registre national de son ou sa propriétaire. Tout abus est donc impossible. En outre, il semble que la STIB ait déjà octroyé au moins une fois une carte MOBIB mentionnant le prénom d’usage d’une personne. Cet argument semble donc ne pas représenter un obstacle réel.

La loi de 2007 relative à la transsexualité doit être revue tant sur le fond que sur la forme et doit être en conformité avec le droit international en matière d’identité de genre défini dans les principes de Yogyakarta de 2006.

J’ai d’ailleurs déposé en 2011 et maintenant sur la table de la majorité,  une proposition de résolution relative aux principes de Yogjakarta sur l’application de la législation internationale des droits humains en matière d’orientation sexuelle et d’identité de genre.

La résolution 2048 de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe appelle d’ailleurs les états membres à légiférer afin de mettre fin à ce genre de pratiques ainsi qu’à interdire explicitement les discriminations sur base de l’identité de genre des personnes.

 



[1] Article 3. Le public est tenu de s’identifier à l’aide d’une pièce d’identité valable lorsque le personnel de contrôle en fait la demande.