Category: Presse

Politique d’alphabétisation en Région bruxelloise : manque de moyens, manque de volonté !

Vendredi 7 juin 2013
Communiqué de presse

Politique d’alphabétisation en Région bruxelloise : manque de moyens, manque de volonté !


Ce vendredi, Fatoumata Sidibé, chef de Groupe FDF au Parlement francophone bruxellois, a interpellé Rudi VERVOORT, Ministre chargé de la cohésion sociale sur la persistance de l’analphabétisme en Région bruxelloise et le manque total de suivi et d’évaluation des politiques menées en matière d’alphabétisation des adultes. Read More

Mission en Turquie

  • Une mission non-officielle derrière les grilles de Silivri publié dans le numéro de Mai de Journalistes, la revue mensuelle éditée par l’Association des journalistes professionnels (AJP). L’article est disponible ici.
  • Du 21 au 24 avril. Mission belge non officielle de trois parlementaires bruxellois composée de Je
    an-Claude Defossé (Ecolo), Fatoumata Sidibé (FDF) et André du Bus (CDH) pour suivre le procès de 44 journalistes en Turquie et examiner le sort réservé à la liberté d’expression et à la liberté de presse dans ce pays candidat à l’Union européenne. Le journaliste indépendant Mehmet Koksal (vice-président de l’Association des Journalistes Professionnels) accompagne la délégation belge sur le terrain. le rapport de mission reprenant des articles de presses est disponibles ici.

  • (Belga) Liberté de presse menacée en Turquie: 3 parlementaires appellent à poursuivre les actions

BRUXELLES 26/04 (BELGA) = Les actions publiques en faveur de la libération de journalistes détenus pour délits de presse en Turquie doivent se  poursuivre alors que ce pays reste un important partenaire de la Belgique. Plusieurs accords de coopération avec la Turquie ont été passés  à différents échelons de pouvoir dans notre pays, mais la liberté de la presse est loin d’y être garantie, expliquaient vendredi à  Bruxelles trois parlementaires bruxellois de retour d’une visite de  trois jours en Turquie. Read More

Le Qatar membre associé de l’Organisation internationale de la Francophone: c’est à y perdre son français !

Quand les pétrodollars font la différence : Coupe du monde de football 2022, OIF…

Pour Fatoumata Sidibé, députée bruxelloise FDF, « les infiltrés sont parmi nous ».

A l’occasion de son XIV Sommet, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) s’est élargie, le samedi 13 octobre 2012 à Kinshasa à plusieurs pays: l’Arménie a reçu le statut de membre à part entière de l’organisation, l’Uruguay celui d’observateur mais la plus grosse surprise a été l’arrivée du Qatar directement comme membre associé. L’OIF compte aujourd’hui 57 membres – dont 3 associés – et 20 observateurs.
Fatoumata Sidibé, députée bruxelloise FDF, qui suit de près ce dossier en est tombée à la renverse «C’est à y perdre son latin. Pour moi, les infiltrés sont parmi nous. Certes l’OIF compte des pays non francophones, mais l’objectif de ce pays est-il de renforcer les courants radicaux ou souhaite-t-il faire un pas vers une démocratie réelle ? L’OIF s’est-elle interrogée sur les raisons qui motivent le Qatar à développer son influence en Afrique de l’Ouest musulmane ? »

L’interview complète publiée dans le PERSPECTIVES francophones est disponible ici

Port du voile, un incident à Aubange

COMMUNIQUE DE PRESSE  – 8 février 2013.

Port du voile, un incident à Aubange : «Cette fois, il est grand temps de légiférer », estime la députée bruxelloise FDF, Fatoumata Sidibé
« La Belgique n’est pas un pays libre ! » Tels sont les termes employés par Salim Hadjaze, le papa d’une fillette de 4 ans ( !) que l’école communale d’Aubange (province de Luxembourg) refuse d’accueillir voilée.
La députée bruxelloise FDF, Fatoumata Sidibé, estime qu’il est grand temps de légiférer car la Belgique nage dans un délire à peine voilé. Le Conseil d’État, les Cours et tribunaux, qui ne statuent guère sur le fond, ne cessent de mettre en garde les politiques sur le fait que ni les règles décidées par des instances administratives, les Conseils communaux ou provinciaux, ni les règlements d’ordre intérieur des écoles, ne disposent de la normativité suffisante pour limiter la liberté religieuse. Seul le législateur peut limiter la liberté religieuse. Tant qu’il n’interviendra pas, nous irons au devant de recours et décisions hétéroclites. Une insécurité juridique qui fait le bonheur de ceux qui ne souhaitent pas qu’on légifère, de sorte qu’ils pourront aller de recours en recours arguant que tout ce qui n’est pas interdit par la loi est autorisé.
Depuis la rentrée 2009, les FDF ont déposé dans toutes les assemblées des propositions législatives afin d’interdire le port de signes convictionnels, à l’école, dans la fonction publique fédérale, régionale, communale et intercommunale. Sans surprise, les textes ont été  rejetés, majorité contre opposition, dans toutes les assemblées.
Cela fait des années que les FDF souhaitent avoir un débat sur cette question du vivre ensemble qui est déterminante à Bruxelles et qui n’est pas à négliger dans les autres régions du pays.
Il est temps que le monde politique prenne enfin ses responsabilités !

Fatoumata Sidibé
Députée bruxelloise FDF (0476/555484)

Réfléchissons à la manière de gérer l’islam chez nous en pensant au Mali…

Carte Blanche publiée  le 18 janvier 2013 dans l’édition électronique du Journal Le soir section opinions

Réfléchissons à la manière de gérer l’islam chez nous en pensant au Mali…
Il y a certains retours en arrière qui sonnent comme un glas.  Nous sommes dans une période de régression sexiste, misogyne, homophobe, raciste, xénophobe, antisémite, obscurantiste, intégriste, extrémiste. Je suis inquiète.
Inquiète de voir notre société fractionnée entre communautés repliées sur elles-mêmes. Inquiète d’une certaine classe politique qui s’est trouvée un nouveau prolétariat – les immigrés – et qui, au nom de la défense des opprimés, échange plus d’intégrisme pour croit-elle plus de paix sociale, sacrifie nos valeurs démocratiques sur l’autel de l’électoralisme et refuse de voir le masque extrême droitiste de l’intégrisme musulman. Read More

RADIO

 

La liste Islam : un parti clérical, antidémocratique, totalitaire

Un communiqué de presse du RAPPEL (Réseau d’Action pour la Promotion d’un Etat Laïque)

La liste Islam : un parti clérical, antidémocratique, totalitaire

Le 3 décembre a vu l’installation des conseils communaux issus du scrutin du 14 octobre 2012. En région bruxelloise, cet événement a innové. Pour la première fois en Belgique siègent deux élus d’un parti islamiste. Et pour la première fois un parti a inscrit à son programme l’instauration de la loi religieuse – en l’occurrence la loi islamique, la charia – comme loi commune. Jadis, le vieux Parti catholique, pourtant inféodé à Rome, n’avait jamais envisagé de fondre le droit canon en droit belge. En promouvant sa loi religieuse comme source de droit pour tous les résidents d’un pays, même pour les fidèles d’une foi autre, même pour les agnostiques et les athées, le parti Islam révèle sa vraie nature : cléricale, antidémocratique, totalitaire.

On pourrait en rester là. Mais il convient d’approfondir. Les médias ont insisté à juste titre sur les sorties rétrogrades et provocatrices des leaders de ce parti : établir la charia, mais « en douceur (…) pour aboutir (…) tout naturellement à un Etat islamique en Belgique » (RTBF – 29.10.2012) car « pour l’instant, il y aurait trop de mains coupées (…) étant donné le nombre de délits » (La Capitale – 16.10.2012), rétablir la peine de mort, exiler les apostats de l’islam, organiser la ségrégation entre hommes et femmes dans les transports en commun, un régime d’impôts et d’allocations familiales différencié pour les musulmans, contraindre les pouvoirs publics à traiter exclusivement avec des banques islamiques,… sans omettre d’autoriser le port du hidjab par les fonctionnaires, en particulier les policières ainsi que les élèves dès l’âge de 12 ans, le port du niqab (voile intégral) en rue, servir des repas halal dans les cantines, etc. Sans oublier l’ostracisme envers les homosexuels, les agnostiques et les athées.

Influence perverse et front islamique

Toutefois l’aspect le plus pervers de la liste Islam est passé inaperçu. Il réside dans son programme social et son projet d’alliances stratégiques. En un document de 23 pages, Islam présente une liste détaillée de revendications sociales, en fait un pillage des programmes des partis démocratiques de centre-gauche comme de centre-droit. Du logement à la fiscalité communale, de l’enseignement à la jeunesse et aux sports, du commerce à la santé, cet écran de fumée dissimule la vraie nature du parti. Il lui confère un visage bonasse, au-delà des clivages partisans habituels. Il pourra abuser un électorat populaire déboussolé par un environnement urbain sinistre, un chômage massif, les humiliations, les ruptures identitaires, l’exclusion sociale et le racisme.

Quant aux alliances stratégiques, la liste Islam ébauche un front islamique bruxellois. Islam a répertorié tous les mandataires selon lui « d’origine musulmane » élus sur les listes démocratiques en Région de Bruxelles-Capitale. Peu importe qu’ils soient pratiquants ou non, agnostiques ou athées, ni surtout qu’ils se considèrent comme les mandataires de tous leurs concitoyens et cantonnent leurs convictions philosophiques à la sphère privée. Parti identitaire clérical, Islam leur assigne une nature musulmane inaliénable. Il relève que, sur 685 conseillers communaux, 141 sont « musulmans », parmi lesquels 27 échevins et un bourgmestre. Il insiste : avec « plus de 20% des élus », « si les 139 élus d’origine musulmane le veulent, avec les 2 élus ISLAM, nous serons la première force politique de la capitale » (www.islam2012.be). Fanfaronnade ? Voire. Des convergences inter partis peuvent se nouer de manière pragmatique, sur des dossiers ponctuels. Par ce biais, des liens d’influence peuvent s’établir, de manière informelle, entre élus et militants. Sans parler des pressions et des campagnes de diffamation visant les réfractaires, comme c’est déjà le cas depuis des années.

Imprégnation des esprits et banalisation en marche

Avec seulement trois candidats masculins présentés sur trois listes dans trois communes bruxelloises (des listes à candidats uniques pour contourner les règles de parité hommes/femmes ?), la liste Islam a cartonné à plus de 5.100 voix et 2 élus. Outre s’implanter dans la capitale, elle affiche ses ambitions en Wallonie, notamment à Liège et à Verviers. Elle pourrait y parvenir. Les réactions immédiates d’édiles locaux (« Un coup d’épée dans l’eau », « Un mouvement marginal », « Du grand n’importe quoi » – La Meuse – 05.11.2012) indiquent une certaine nervosité. Le parti Islam pourrait bien en effet capter des voix populaires. Mais de là à devenir une formation de pouvoir… Trop radical. Trop marqué sur un plan ethnique. Ses chefs savent pertinemment que jamais aucune majorité belge ne se dégagera en faveur de leur « régime islamique. » Le vrai et réel danger que représente Islam réside ailleurs. Il joue un rôle d’incubateur pernicieux. Ses idées vont percoler parmi les populations de tradition musulmane. A la manière dont le Vlaams Blok/Belang a imbibé la Flandre. Et peut-être, plus encore, à la manière dont le Front national de Jean-Marie Le Pen et ses éructations provocatrices (« Durafour crématoire », « Le détail de l’histoire », etc.) ont imprégné l’opinion française. Avec ses coups de gueule sur la charia, son programme populiste, ses ouvertures vers les autres partis et son activisme – il a mené campagne au porte à porte – le parti Islam pourrait induire « l’islamo-fascisation » de certains pans de l’opinion belge.

L’autre effet pervers du parti Islam concerne l’extrême droite historique. Le Vlaams Belang et les partis francophones équivalents possèdent désormais un épouvantail grandeur nature pour doper leur électorat. L’islamo-fascisme se charge de crédibiliser leur rhétorique xénophobe et leur démagogie anti musulmane. Comme quoi, les extrémismes antidémocratiques se renforcent mutuellement.

La banalisation du parti Islam, elle, est déjà en route. Au plus haut niveau. Pour Isabelle Praile, vice-présidente de l’Exécutif des Musulmans de Belgique « la plupart des gens qui ont voté pour ce parti (…) (y) voyaient un espoir de résoudre les nombreuses discriminations dont ils sont victimes, en tant que musulmans (…) une alternative aux partis traditionnels (…) le programme de ce parti soulève des questions d’ordre sociétal, l’approche globale est relativement cohérente. Cela ne me pose donc pas de souci (…) tant que l’on est pas dans un système où le religieux impose son fonctionnement, son agenda au pouvoir politique (…) Le musulman doit défendre le droit des musulmans mais il est hors de question d’imposer l’islam aux autres. A ce titre, j’invite les élus et les cadres de la société civile à interpeller M.Ahrouch et demander des précisions au sujet des propos qu’il a tenu » (DH.be – 09.11.2012). A quand, Madame Praile, un appel au dialogue avec Philip Dewinter, le leader néo-nazi du Vlaams Belang ?

Cordon sanitaire

Ainsi après le Vlaams Blok/Belang, après le Front national, ses avatars et clones multiples, le paysage politique belge voit-il apparaître un nouvel acteur d’extrême droite : la liste/le parti Islam. Comment le neutraliser ? Comment le combattre ? Par la même stratégie que celle déployée jusqu’ici contre les partis liberticides : le cordon sanitaire. Lui couper tout accès aux médias, ne jamais citer ses dirigeants ni leur offrir de tribune. Convaincre ses sympathisants et électeurs de la vanité de leurs suffrages. De ce point de vue, le démarrage présente quelques ratés. Effet d’exotisme sans doute, les médias ont ouvert grand les porte-voix à ses sinistres chefs. Mais il n’est point trop tard pour se ressaisir.

Notre interpellation s’adresse également aux partis démocratiques. Qu’ils cessent d’aligner des candidatures électorales affichant des signes religieux ostentatoires. Ce faisant, ils légitiment la cléricalisation de l’espace public et du champ politique. Ils banalisent un parti comme Islam. Ils favorisent sa stratégie d’influence religieuse globale. A ces revendications s’ajoutent celles, traditionnelles, sur l’interdiction légale des signes religieux dans tout le cursus scolaire obligatoire et pour les fonctionnaires, de la nourriture consacrée dans les cantines publiques, de la charia en droit personnel et familial, etc.

Enfin, dès lors qu’un parti milite pour islamiser la société, le port de foulards islamiques par les autorités d’un bureau de vote équivaut à y distribuer un tract politique. De même dans les assemblées élues. Il convient, comme le R.A.P.P.E.L. l’a déjà revendiqué, de mettre en œuvre des règlements / législations interdisant les signes convictionnels pour les assesseurs et présidents de bureaux de vote, ainsi que pour les membres des assemblées représentatives. A ce propos, à la prestation de serment, en 2009 au Parlement bruxellois, de la première parlementaire voilée d’Europe, les honteux applaudissements claquaient comme une gifle à ses collègues d’origine musulmane qui avaient, elles, la grandeur de considérer leurs convictions religieuses et philosophiques comme ressortissant de la sphère privée.

Philipp Bekaert

Yvan Biefnot

Chemsi Cheref-Khan

Elie Cogan

Gisèle De Meur

Nadia Geerts

Michèle Peyrat

Philippe Schwarzenberger

Fatoumata Sidibe

Jamila Si M’Hammed

Georges Verzin

Willy Wolsztajn

La prostitution, pour ou contre la légalisation ?

RECONNAISSANCE DE LA PROSTITUTION : ATTENTION TROTTOIR GLISSANT…

Mon introduction aux actes d’un colloque  « La prostitution, pour ou contre la légalisation ? » Editions Espace de Libertés – La Pensée et les Hommes, février 2004, en échos à la conférence sur le même thème organisée par le Centre régional du Libre Examen le 17 septembre 2002.

Aborder la question de la reconnaissance de la prostitution est une tâche délicate eu égard à la charge morale et éthique qui pèse sur cette problématique que certains appellent un « mal » nécessaire et que d’autres nomment un « bien » nécessaire.  Ce que l’on a toujours appelé à tort  « le plus vieux métier du monde » et qui fut au cours des siècles l’objet de condamnation et de persécutions pour osciller entre tolérance passive et système répressif est de nouveau sur la sellette. La question partage la scène européenne et divise les féministes : la prostitution est-elle une exploitation ou une profession ?

Les travailleuses du sexe sont-elles des victimes, des esclaves des temps modernes qu’il faut réinsérer ou des travailleuses à part entière qui ont droit à la protection sociale à laquelle peut prétendre n’importe quel travailleur ? La prostitution est-elle un travail comme un autre qu’il faut réguler et protéger ? Faut-il la légaliser, l’organiser, la contrôler ou l’interdire ?

La loi belge n’interdit pas de se prostituer. Elle punit tous ceux qui y contribuent, par exemple toute personne qui embauche une personne prostituée ou qui tient une maison close. Elle interdit également toute publicité pour les offres de service à caractère sexuel, le racolage, l’incitation à la débauche. Concrètement, la loi n’est guère appliquée. Marginalisée par la société, la personne prostituée reste néanmoins aux yeux du fisc,  une citoyenne qui paie ses impôts et ses taxes sans bénéficier de la protection sociale à laquelle peut prétendre n’importe quel travailleur.

En Belgique, les différentes propositions de lois déposées au Sénat ont suscité beaucoup de controverses et de débats. Plusieurs courants s’affrontent aujourd’hui.

Certains en appellent à la dignité humaine, à l’égalité entre hommes et femmes et au principe universel selon lequel le corps est inaliénable et ne peut, en aucun cas, faire l’objet d’une transaction financière. Ils affirment  qu’aucun Etat de Droit ne peut reconnaître, par une législation, la mise à disposition d’un groupe humain au service d’un autre, que la prostitution est une institution inégalitaire reposant essentiellement sur l’exploitation de femmes et d’enfants, que la distinction entre prostitution forcée et libre est simpliste parce que ne tenant pas compte du déterminisme du milieu (viols, incestes, antériorité d’abus sexuels, dépendances, détresse économique)  et des pressions (économiques, menaces, maltraitances, chantages.).

Considérant la personne prostituée comme une esclave des temps modernes, la proposition de loi de « pénalisation du client » s’inspire de la loi suédoise baptisée  » la paix des dames »  fondée sur le principe de l’égalité entre hommes et femmes qui sous-tend leur société. Cette proposition de loi entend pénaliser le client c’est-à-dire toute personne qui aura obtenu des relations sexuelles en échange d’un paiement. Basée sur une volonté de dissuasion, la loi sur la pénalisation du client vise à diminuer l’attrait financier du secteur en décourageant la demande, à contrer le proxénétisme et donc à renforcer la lutte contre la traite des êtres humains. Cette loi, qui considère la personne prostituée comme une victime, devrait s’accompagner de politiques d’aide, de soutien, d’efforts sociaux et fiscaux en matière de réinsertion. Faire de la prostitution un métier comme un autre ne reviendrait-il pas à légitimer le proxénétisme et à lui permettre de se déployer dans les meilleures conditions ? La réglementation du métier lèverait-elle la stigmatisation dont sont victimes les travailleuses du sexe ? Ne seront-elles pas nombreuses à préférer travailler dans l’anonymat plutôt que de se livrer au jugement moral de la société en acceptant de se déclarer comme indépendante ou employée ? Nombreuses sont celles qui considèrent ce métier comme transitoire. Le fait de les identifier à un moment de leur vie comme prostituées ne risquerait-il pas de porter préjudice à celles qui souhaitent arrêter ou qui ont arrêté ? Du point de vue droit social et fiscal, peut-on envisager la prostitution comme un travail salarié qui par définition répond à des règles bien précises ?

D’autres se référent au principe du droit de disposer librement de son corps. S’inspirant du modèle hollandais, ils entendent reconnaître la prostitution comme une profession à part entière assortie de droits et d’obligations car, si l’Etat fiscalise la prostitution, les prostituées n’ont guère la protection sociale à laquelle peut prétendre n’importe quel travailleur. La réglementation de la prostitution permettrait, à celles qui le souhaitent, de se prostituer dans de bonnes conditions et de concentrer les efforts de répression sur les réseaux qui organisent la traite des êtres humains. La prohibition quant à elle reléguerait le phénomène dans la clandestinité avec son corollaire de violence, de contrôles policiers, d’abus, de proxénétisme, de criminalité, de trafic, d’exploitation, de violence, de blanchiment d’argent.

Sans pour autant banaliser la prostitution et la reconnaître comme une profession à part entière, d’autres encore s’accordent qu’il faut améliorer leurs conditions de travail et préconisent une amélioration de l’application des lois existantes.

Alors que le débat s’enlise, certaines travailleuses du sexe refusent qu’on abolisse leur espace citoyen. Leurs voix s’élèvent pour demander que distinction soit faite entre prostitution forcée et volontaire. Elles réclament leur participation à un débat qui, partant du principe qu’elles sont des victimes, refuse leur liberté et leur libre arbitre, les infantilise parce que forcément manipulées et les prive justement de la parole que les féministes ont légitimement réclamée et obtenue au fil des décennies. Pire encore, elles s’estiment instrumentalisées pour servir la cause des féministes qui, niant leurs conditions de travail, se servent d’elles pour défendre leur cause et les accusent de faire régresser le combat féministe en ne recherchant que leur intérêt personnel et en ne manifestant aucune compassion ni empathie pour la situation de leurs consœurs oppressées par le système patriarcal et capitaliste. Si la prostitution est une violence des stigmates, des macs, des clients, ne serait-elle pas encore plus une violence du système qui, pour voler au secours de ces « victimes », ne propose parfois comme alternative que le report de cette responsabilité sur ces mêmes victimes de ces violences en les pourchassant où en leur déniant la même protection qu’aux citoyennes. Les travailleuses du sexe, celles qui se font l’écho de toutes celles qui ont « choisi » ce métier, ne veulent plus être sacrifiées sur l’autel de la morale, de la hantise sécuritaire, de la mondialisation, de la lutte contre la traite des êtres humains. Elles ne manquent pas d’argument : la réglementation du travail « politiquement correct » a-t-il pour autant empêché la traite des êtres humains d’alimenter le marché du travail en noir en main-d’œuvre exploitée et d’en retirer un substantiel revenu. Faut-il interdire la prostitution sous prétexte qu’elle est gangrenée par les réseaux mafieux ? En interdisant la prostitution et en pénalisant le client, ne risque-t-on pas justement de permettre le développement d’un réseau de traite souterrain qui échapperait encore d’avantage aux contrôles ? N’est-ce pas porter atteinte aux Droits de l’Homme que de refuser la liberté sexuelle entre deux adultes consentants ? Les féministes enfermées dans leur tour d’ivoire avec comme seule vue l’abolitionnisme ne refusent-elles pas la réalité du terrain où se côtoient certes celles qui sont à la merci d’un réseau de criminalité organisée mais aussi celles qui ont choisi librement le métier et qui se battent pour l’exercer en dépit de la stigmatisation et de l’absence de droits ? Que signifie la notion de choix ? L’ouvrier à la chaîne, la technicienne de surface auraient-ils choisi ce métier s’ils avaient eu d’autres choix ? Certes, ce système prostitutionnel est fondé sur le système capitaliste de l’offre et de la demande mais en supprimant la demande supprimerait-on du même coup l’offre ainsi que le phénomène de la traite des êtres humains ? La prostitution qui est visée n’est-elle pas celle qui a pignon sur rue et non celle de luxe nichée dans les lieux feutrés fréquentés par des clients plus présentables et distingués ou celle qui se déploie sur la toile des nouvelles technologies de la communication ? Faut-il confondre guerre contre la prostitution et guerre contre les prostituées ? Pourquoi les travailleuses du sexe ne seraient-elles pas à la fois féministes et citoyennes ? C’est que justement, le duel féministes-féministes fait rage. Pour les féministes réglementaristes, ce sont les conditions de travail qu’il faut revoir, pour les féministes abolitionnistes, c’est la nature du travail qui est remis en cause. Notons que l’abolition de l’esclavage n’a pas aboli un certain type de travail mais un certain type de relations de pouvoir qui constituaient une violation des Droits de l’Homme.

Face à celles affirmant que leur choix est « librement » consenti, les féministes abolitionnistes arguent que l’aliénation des dominées est savamment distillée. Et les personnes prostituées de rétorquer qu’en les infantilisant ainsi, on met en doute leur capacité de discernement. Un débat sans issue sur l’idéologie du choix.

Une question cependant : comment se fait-il que dans ces débats passionnels et passionnés, les seules voix qui s’élèvent sont celles de travailleuses du sexe affirmant haut et fort qu’elles sont libres de tous proxénètes et ont choisi librement de se prostituer alors que d’autres voix contradictoires n’arrivent guère à troubler la surdité de ce débat ? Sans doute parce que pour se protéger des proxénètes et sauver leur peau, le silence est la meilleure arme. A moins que la stigmatisation et la marginalisation ne leur aient enlevé la parole. Combien de victimes  » forcées » ont-elles cette liberté de dénoncer la machine judiciaire alors que le propre de la victime est d’être enfermée dans une logique de violence physique et psychologique qui lui entrave parfois toute idée de liberté, tout comme ces esclaves qui restent attachés à leurs maîtres quand même bien la liberté juridique leur a été accordée ?

Curieusement aussi, on aborde rarement la question de la prostitution masculine qui prend de plus en plus d’ampleur.  Le plus vieux métier du monde serait-il passé sous silence dès lors que ce sont les hommes qui le pratiquent ?  La prostitution masculine résisterait-elle aux analyses féministes ?

Certes, le phénomène de la traite des êtres humains à des fins d’exploitation sexuelle est une donne à la lumière de laquelle la problématique de la prostitution est couramment associée. On ne peut pas occulter le sort de centaines de milliers de femmes et d’enfants qui sont devenus des victimes de la traite parce qu’un jour ils ont décidé de quitter leur pays ou leur région pour chercher une meilleure vie « ailleurs » et qui, chaque année, se retrouvent ainsi forcés à se prostituer sous la menace, enfermés, menacés, battus, pris au piège d’un système d’esclavage contemporain qui les spolie de leurs droits les plus fondamentaux, de leur dignité, de leurs maigres ressources, de leurs illusions et les mets à la merci d’un réseau de criminalité organisé qui en retire des plantureux bénéfices et échappe bien souvent aux poursuites des autorités judiciaires. Le sort de ces « esclaves sexuels » ne doit pas être circonscrit dans le seul cadre d’une loi abolissant ou réglementant la prostitution.

Depuis des siècles, la prostitution est prise dans l’étau de trois systèmes : prohibition,  réglementation, abolition. Aujourd’hui, les normes sexuelles ont évolué vers de nouvelles normes identitaires : mariage hétérosexuel, pacs et  si ce n’est pas d’un coup de baguette magique que l’on résoudra la problématique multiséculaire de la prostitution, des solutions démocratiques doivent être trouvées. Les prises de positions des différents Etats ont certes  le mérite de favoriser une prise de conscience des différentes voies à explorer mais il est trop tôt pour évaluer la portée des réglementations en vigueur.

Entre la prévention, l’information, la sensibilisation, la réinsertion, la pénalisation du client et la réglementation, un juste milieu doit être trouvé. Et certains de proposer la solution d’un marché domestiqué par le droit social qui a eu pour mérite d’améliorer les conditions des travailleurs sans pour autant renverser le système capitaliste dont l’abolition ne serait d’ailleurs que pure utopie.

Et pour ce qui est de la « réinsertion » ou du « recyclage », quelles alternatives seront-elles proposées aux travailleuses du sexe qui disent se servir de leur corps pour gagner leur vie au même titre que les intellectuels se servent de leur cerveau, les techniciennes de surface de leurs mains, les cyclistes de leurs cuisses, qui n’ont pas rêvé enfant de faire ce métier difficile, qui doivent payer des impôts, sans bénéficier du droit à un arrêt de travail, au chômage, à la mutuelle, à la retraite et qui n’ont aucune perspective de réinsertion ? Voilà somme doute des questions concrètes qui doivent interpeller le législateur et les gouvernements.

Le débat doit donc se placer au-dessus de la morale qui se veut défenderesse d’une vie « bonne ». Ce qui est en jeu, c’est une société « juste » dans laquelle les droits et libertés en tant que citoyen(ne)s seraient respectés et qui assurerait accompagnement, aide et protection sociale à celles et ceux qui sont fragilisés sur le marché du travail.

Fatoumata SIDIBE Responsable de projets au Centre régional du Libre Examen, 2004

Communiqué de presse SOS pour les habitants du nord du Mali

2 juillet 2012.

Fatoumata Sidibé lance un SOS pour les habitants du nord du Mali

Fatoumata Sidibé, députée bruxelloise FDF, s’insurge contre les violations et les atteintes aux droits humains ainsi que les destructions de mausolées de saints musulmans à Tombouctou par les islamistes armés qui contrôlent cette région du nord du Mali.

Les islamistes ont démoli, ce lundi 2 juillet 2012, la porte d’entrée d’une mosquée après avoir détruit au cours du week-end dernier sept des seize mausolées de saints musulmans de la ville.

Après les mausolées de saints, les islamistes, qui composent notamment le groupe de Ansar Dine, menacent de s’attaquer aux mosquées de la ville, affirmant agir « au nom de Dieu » mais aussi en représailles à la décision de l’Unesco, le 28 juin dernier, d’inscrire Tombouctou sur la liste du patrimoine mondial en péril, dans le but de protéger ses richesses millénaires.

Fatoumata Sidibé dénonce également les nombreuses atteintes aux droits de l’homme que le groupe islamiste Ansar Eddine commet au nom de la charia dans le fondamentalisme le plus strict. Un homme et une femme, qui avaient conçu un enfant hors mariage, ont ainsi récemment reçu 100 coups de fouet chacun sur une place publique. Les violences physiques, les exécutions arbitraires et les viols fréquents dans cette région du Mali, totalement livrée à la loi imposée par les extrémistes islamistes, ont provoqué une vague de réfugiés et de personnes déplacées.

Fatoumata Sidibé demande que les autorités fédérales belges sensibilisent l’ensemble des membres de l’Union Européenne à réellement s’impliquer dans une solution rapide pour mettre fin à une situation inhumaine et intolérable.